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Droit des appellations  Pas de Côte Rôtie en Beaujolais ni en Bourgogne

Publié le vendredi 03 janvier 2014 - 16h28

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Des viticulteurs du Beaujolais et de Saône-et-Loire mentionnent l’expression « Côte Rôtie » sur leurs étiquettes, du nom de parcelles cadastrales bien exposées dont sont issus les vins en question. L’Inao les a rappelés à l’ordre. Côte Rôtie est réservé à l’AOC du même nom, qui est un cru des côtes du Rhône.

Les termes Côte Rôtie sont réservés à l’appellation du même nom, cru prestigieux des côtes du Rhône. © FRANCE 3/DR

Les termes Côte Rôtie sont réservés à l’appellation du même nom, cru prestigieux des côtes du Rhône. © FRANCE 3/DR

Bernard Metrat, viticulteur à Fleurie (Rhône), n’a pas encore pris de décision sur le nouveau nom à donner à l’une de ses parcelles aujourd’hui cadastrée sous le terme « Côte Rôtie ». « Cette vigne fait environ 7 000 m². Je l’ai acquise il y a une dizaine d’années. Lorsque la production le permet, je la vinifie à part et je faisais figurer sur l’étiquette le nom du lieu-dit, explique-t-il. Au maximum, cela représentait 2 000 bouteilles, comme en 2011. »

TERMES RÉSERVÉS

Mais voilà qu’au printemps dernier, l’Inao a contacté les responsables de l’ODG du Beaujolais pour leur demander de rappeler à l’ordre les vignerons qui utilisent l’expression Côte Rôtie. Même si, en soi, ces termes ne signifient rien de plus que le côté d’une colline bien exposé au soleil, ils sont réservés à l’appellation du même nom, prestigieux cru des côtes du Rhône, dont l’aire ne comprend que trois communes : Ampuis, Saint-Cyr-sur-Rhône et Tupin-Semons, dans le Rhône.

« Le nom d’une appellation est protégé une fois que cette AOC est reconnue », insiste Marie-Lise Molinier, directrice adjointe de l’Inao, à Paris. Cette protection a deux objectifs : empêcher les détournements de notoriété et éviter d’induire le consommateur en erreur.

IMPLACABLE

Ce qui désole Bernard Metrat, c’est que la carte des terroirs du Beaujolais, datée de 1874, fait bien figurer un lieu-dit « Côte Rôtie » dans l’aire de production du cru Chiroubles. « En demandant de cesser l’usage de ce nom, on perd en quelque sorte l’un de nos terroirs… Je trouve regrettable que certaines appellations aient plus d’influence que d’autres », argumente-t-il.

Reste que l’Inao est implacable. Une procédure similaire a été engagée concernant des viticulteurs de Saône-et-Loire, producteurs de Saint-Véran sur une autre « Côte Rôtie ». « Depuis le millésime 2012, nous n’utilisons plus le nom du climat Côte Rôtie. Nous avons rebaptisé cette cuvée d’un nom commercial », assure Marc-Antoine Bret, l’un des co-exploitants.

Aurélia Autexier

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