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Réforme de l’OCM La Cnaoc refait le match

Publié le mercredi 24 avril 2013 - 16h37

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Lors de son congrès, le 23 avril, la Cnaoc a organisé une table ronde pour dresser un bilan de la réforme de l’OCM vin intervenue en 2008. L’occasion de constater que l’arrivée des vins de cépage sans indication géographique continue de faire débat.

Bernard Farges, au micro, le président de la Cnaoc lors de son congrès, le 23 avril, à Reims (Marne). © B. COLLARD

Bernard Farges, au micro, le président de la Cnaoc lors de son congrès, le 23 avril, à Reims (Marne). © B. COLLARD

À plusieurs reprises, devant le congrès de la Cnaoc, à Reims (Marne), le 23 avril, Luc Berlottier a dû réexpliquer pourquoi la Commission européenne a tenu à autoriser la mention du cépage sur les étiquettes de vin sans indication géographique (IG). Ce haut fonctionnaire européen était invité par la Confédération des syndicats d’AOC (Cnaoc) à participer à sa table ronde réunie pour dresser un bilan critique de la réforme de l’OCM vin intervenue en 2008.

« Avec cette catégorie des vins sans IG de cépage, nous avons voulu introduire une liberté pour produire en fonction de la demande. Nous avons voulu donner la possibilité de reconquérir des marchés conquis par l’Australie », a rappelé une première fois le chef adjoint de l’unité vin de la Commission européenne en réponse à une question posée par l’animatrice de la table ronde.

Mais ces explications n’ont pas convaincu Palma Esposito, responsable des questions viticoles à la Confagricoltura, un syndicat agricole italien. Répliquant à Luc Berlottier, cette autre participante à la table ronde souligne que : « La catégorie de vins de cépage sans IG n’a pas permis une augmentation du revenu des producteurs. »

Puis ce fut au tour de Bernard Farges. Le président de la Cnaoc a pris la parole pour faire allusion aux « dérives » provoquées par le déplafonnement des rendements des vins sans IG.

Et Luc Berlottier a continué à défendre les vins sans IG de cépage, soutenant qu’il « serait dommageable pour l’Union européenne de s’interdire de faire ce genre de produits ». Il a aussi admis qu’« il faut modifier les règles d’étiquetage des vins de cépage sans IG pour améliorer leur visibilité par les consommateurs hors de l’Union ».

Les responsables professionnels ont profité de la présence de ce représentant de la Commission européenne pour rappeler leurs exigences au sujet des dossiers d’actualité. Pour la Cnaoc : le maintien d’un dispositif d’encadrement des plantations au moins jusqu’en 2030. Pour Jérôme Despey, président du conseil des vins de FranceAgriMer : l’autorisation de verser jusqu’à 50 % d’avance aux demandeurs d’aides à l’investissement. Pour Michel Servage, président de la Confédération nationale des vins de pays (CFVDP) : le retour de l’aide à l’utilisation des moûts concentrés.

Avant ces échanges, Christian Renault, directeur du bureau d’études AND International a présenté l’évaluation de la réforme de l’OCM vin faite par sa société à la demande de la Commission européenne.

Selon cet expert, la réforme « fonctionne bien. Elle satisfait la majorité des acteurs. Elle est conforme aux objectifs de la Pac (politique agricole commune) ». Les arrachages primés ont joué un rôle central dans le maintien de l’équilibre des marchés du vin. Les droits de plantation n’ont pas empêché l’essor des vignobles prospères.

Cependant, les choses sont loin d’être parfaites. En Italie, en Slovénie, au Portugal et en Hongrie, la moitié des exploitations ne sont pas rentables parce que la culture de la vigne nécessite trop de main-d’œuvre. Par ailleurs, bien des AOC et des IGP sont trop petites pour développer une politique commerciale efficace et pour intéresser les distributeurs autres que locaux. Enfin, la part de marché des vins européens diminue dans les pays de l’Union qui ne sont pas producteurs et aux États-Unis.

Pour mettre fin à cette érosion, Christian Renault recommande d’élargir l’aide à la promotion à toutes les catégories de vins (aujourd’hui, elle ne bénéficie pas aux vins sans IG et sans cépage) et aux opérations menées dans les pays non producteurs de l’Union européenne.

Plus généralement, l’expert recommande aussi d’assouplir les conditions de gestion des programmes nationaux. Enfin, il rejoint les professionnels qui demandent le retour de l’aide à l’enrichissement.

Bertrand Collard

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