Les feuilles ovales ou obovales de Quercus phillyreoides sont coriaces, souvent dressées sur le rameau, dentées vers l'extrémité du limbe, dont les bords sont courbés. Dispersées et étroites sur les rameaux les plus vigoureux, elles sont plus arrondies et groupées sur les rameaux courts plagiotropes (à croissance horizontale). D'un beau cuivre brillant plus ou moins foncé au débourrement, elles passent par un vert clair et s'assombrissent petit à petit. Adultes, elles demeurent brillantes, d'un vert sombre un peu plus clair sur leur face inférieure, à peu près glabres. Le pétiole, la nervure de la face supérieure et les jeunes rameaux conservent toutefois des poils étoilés fauves caractéristiques de l'espèce.
La croissance juvénile est rapide. Le port est influencé par un faible contrôle apical induisant le développement vigoureux de rameaux verticillés. Un tronc multiple ou des branches basses se développant souvent autant que l'axe principal induisent en pleine lumière une forme de plus en plus étalée avec l'âge, souvent irrégulière. La hauteur atteint parfois quinze mètres pour une largeur pouvant être équivalente ; les dimensions sont généralement plus modestes.
La fructification est déjà abondante sur les sujets d'une dizaine d'années. Les glands ont une petite cupule en entonnoir couverte d'un tomentum blanc.
Au feuillage persistant, isolé ou en haie
Une fois planté, il s'agit d'un arbuste ou d'un petit arbre s'adaptant aux sols acides ou alcalins, lourds ou sableux, riches ou pauvres, secs ou humides. Son optimum correspond à des microclimats chauds avec une bonne disponibilité printanière en eau. Il résiste bien aux embruns et à la pollution urbaine. Il est adapté à la plupart de nos climats, craignant toutefois les gelées printanières tardives, car son débourrement est précoce et le jeune feuillage très gélif. Son feuillage persistant le rend utile comme écran monospécifique ou associé à des espèces de format comparable, mais les sujets isolés peuvent aussi se révéler très pittoresques en vieillissant. Sa forte capacité à ramifier le rend bien adapté aux tailles récurrentes et il peut former des haies basses taillées ou des topiaires. Fortement influencé dans son développement par l'ambiance lumineuse dans laquelle il baigne, Quercus phillyreoides prend souvent une forme penchée. Les tailles peuvent facilement orienter ou rectifier sa forme.
<p>(*) Ingénieur-conseil en horticulture et paysage.</p> <p>(**) Maître de conférences en botanique.</p>
Réussir la production et la multiplication
Les jeunes plants de Quercus phillyreoides sont aisés à obtenir à l'aide de glands récoltés dès leur maturité, ce qui représente le mode de multiplication le plus répandu. Les boutures sont intéressantes avec des gros volumes homogènes de production en conteneur, car les racines sont alors spontanément ramifiées, mais ce mode de multiplication réduit la diversité génétique : des variations subtiles d'un sujet à un autre, portant notamment sur la vigueur, sur le port et sur le coloris plus ou moins bronze ou cuivre du jeune feuillage, sont perdues. La principale difficulté lors de la culture des semis provient d'un fort pivot racinaire qu'il est nécessaire de contrôler par des transplantations ou des cernages, afin de prévenir les déformations indésirables, de permettre un conditionnement aisé et une transplantation réussie.
Comme le système de racines est par nature peu ramifié, les semis auront avantage à être installés précocement à leur emplacement définitif. Le feuillage persistant est un frein à un conditionnement facile de cette espèce, car elle rend les plants très sensibles à la dessiccation.
Les conditionnements en racine nue sont toutefois admissibles en emballant l'intégralité des plants, en les stockant au frais et en les plantant dans les jours qui suivent l'arrachage et pendant la période de repos de végétation.