Dans les projets de recherche-expérimentation, quelle peut être la place des enseignants et des responsables d'exploitation en centres de formation ? Certains sont déjà impliqués, comme en témoignaient le lycée du Fresne en Pays de la Loire, ou encore le lycée de Niort, dans les Deux-Sèvres (79). Ce dernier est l'une des dix exploitations horticoles (et la seule en milieu scolaire) à avoir testé le dispositif de certification « Plante Bleue », lancée par l'interprofession Val'Hor, grâce au dégagement d'un tiers-temps ingénieur pour l'un de ses enseignants.
De tels témoignages ont été apportés lors d'une table ronde entre des enseignants et le réseau Astredhor, avec le pôle de compétitivité Végépolys et ses deux plates-formes d'innovation : Valinov et Plante & Cité. La rencontre s'intitulait « Stratégies et prospectives d'action recherche et développement », en droite ligne de la thématique générale du séminaire « Innovations et stratégies durables ».
Mieux communiquer et promouvoir les projets innovants
En revanche, la place de l'enseignement dans des projets de recherche fondamentale a semblé moins évidente à trouver pour les Établissements publics locaux (EPL). Peut-être devraient-ils mieux faire connaître leur potentiel de collaboration et leur domaine d'expertise, tout comme les bénéfices induits sur le long terme dans la formation des apprenants.
La convention-cadre, qui a été signée en 2010 entre la Direction générale de l'enseignement et de la recherche (DGER), l'Association des instituts techniques agricoles (Acta) et l'Institut national de la recherche agricole (Inra) assure déjà la promotion de projets innovants dans les EPL, les Instituts techniques agricoles (ITA) et les centres Inra.
Par contre, un lycée prestataire n'a pas accès à tous les résultats des travaux, contrairement à un lycée partenaire.
Un bénéfice partagé
Les retombées des échanges enseignement-recherche-expérimentation sur les pratiques pédagogiques, les contenus, les maîtres et apprenants, et par ricochet sur les futurs salariés, sont indéniables : évolution des savoirs, développement du sens de l'observation et de la rigueur (montrer les difficultés d'une interprétation des résultats...), transversalité entre les enseignants – et les matières – qui bénéficient en même temps d'une sorte de formation continue, relations avec les professionnels, ouverture de perspectives pour la future activité... Les différentes manières de réaliser des travaux pratiques en travaillant sur des cas réels préparent en effet les élèves au terrain professionnel.