À l'initiative d'Europea, association européenne de l'enseignement agronomique, des représentants de 1 200 écoles de 27 pays de l'Union européenne se sont réunis en Belgique, du 30 novembre au 4 décembre dernier, reçus par Europea Belgium. Ces responsables ont échangé leurs expériences et réfléchi sur les grands enjeux que doivent affronter les entreprises, et sur les changements qui devront être mis en place dans l'enseignement et la formation des jeunes pour répondre aux défis du futur.
Ils se sont basés sur une vaste enquête dite « Chavet » (*) menée en Europe auprès d'étudiants, d'enseignants/formateurs des milieux professionnels et économiques (dont les producteurs) et de consommateurs. Des visites d'exploitations agricoles, horticoles et forestières belges ont permis, par ailleurs, de mesurer leur engagement dans le développement durable. Pour l'ensemble des publics cibles (enquête transnationale), la principale priorité de l'école concerne les connaissances techniques et pratiques (logique pour un enseignement qualifiant). Le plus étonnant a été de constater que figurent, pratiquement au même niveau parmi les priorités, l'apprentissage d'une langue étrangère (à finalité professionnelle) et la prise en compte de « l'intégration humaine et sociale ».
Élèves
OUVERTURE SUR LE MONDE
Pour qu'elle s'adapte aux besoins futurs, les élèves européens attendent clairement de leur école des moyens et une pédagogie active, avec des cours et des activités en liens étroits avec des situations réelles et concrètes, ouvertes sur le monde (médias, internet, visites, conférences, échanges entre pays...), attentives aux évolutions économiques, technologiques et environnementales. Ces attentes correspondent en grande partie aux avis des enseignants/formateurs sur le « meilleur environnement d'apprentissage » qu'ils souhaitent pour leurs élèves.
Producteurs
OUVERTURE SUR LES TECHNOLOGIES DU FUTUR
Les producteurs européens manifestent quant à eux plusieurs attentes de changements, dans l'enseignement et les formations, pour les futurs travailleurs et chefs d'entreprise. Pour eux, l'enseignement et la formation devraient établir des rapports plus étroits avec les réalités du monde professionnel, et organiser davantage de stages. Ils devraient développer, en cours de formation, le sens des responsabilités, du travail en équipe... afin de rendre les futurs ouvriers plus professionnels.
Ils souhaitent plus de cours techniques et pratiques, l'introduction des technologies du futur dans les formations, enseigner aux élèves l'utilisation des énergies renouvelables, le développement durable, la gestion des entreprises, le marketing et l'entreprenariat... Mais également que les établissements disposent de moyens suffisants en termes d'équipements et d'infrastructures pour répondre aux besoins du futur.
Recommandations
APPELS AUX MINISTRES
En conclusion des enquêtes, des tables rondes et des débats, les associations nationales Europea sont invitées, sur la base des résultats, à mener une réflexion sur les thèmes prioritaires à faire avancer. Ont été principalement retenus :
- les relations écoles-entreprises, les stages à travers l'Europe ;
- l'équipement et les nouvelles technologies en centre de formation ;
- l'apprentissage d'une langue étrangère à finalité professionnelle ;
- la formation des formateurs ;
- les structures d'organisation permettant d'anticiper les besoins futurs en terme de compétences et la certification de celles-ci conformément aux recommandations du 18 juin 2009 du Parlement européen et du Conseil de l'Europe (ECVET).
Pour aller au-delà, les représentants des associations Europea nationales, réunis en assemblée générale, ont établi des recommandations, dont la promotion du partenariat centres entreprises-milieux professionnels ou la promotion de l'apprentissage des langues étrangères à finalité professionnelle pour faciliter la mobilité des jeunes et les échanges entre établissements, ainsi qu'un accès plus facile à l'enseignement et à la formation tout au long de la vie. Les propositions doivent être communiquées au(x) ministre(s), responsables de l'organisation des systèmes d'enseignement et de formation et responsables politiques.
<p>(*) « Défis futurs pour l'enseignement et la formation dans les métiers du secteur vert » est un projet « partenariat » développé dans le cadre du programme européen Leonardo da Vinci « Mobilité ».</p>