Les symptômes varient selon la localisation du point d'infection initiale et le genre végétal concerné - ici, dégâts sur laurier-tin-. Le transport des végétaux destinés à la plantation de Camellia spp., Rhododendron spp. (sauf R. simsii) et Viburnum spp. doit être accompagné d'un Passeport phytosanitaire européen valide. PHOTO : JÉRÔME JULLIEN
L'agence britannique FERA – Food and Environment Research Agency – a découvert de nouveaux cas de Phytophthora ramorum en février et mars sur des végétaux originaires de France, des Pays-Bas et du Royaume-Uni. Le pathogène a été signalé dès 2002 sur le territoire britannique. La liste de ses hôtes ne cesse de s'étoffer et comprend plus d'une centaine d'espèces, notamment parmi les fagacées – avec des dommages importants en foresterie sur Quercus –, éricacées et caprifoliacées (*).
Un nouvel hôte, le mélèze
Malgré les mesures prises pour contrôler la contamination – inspections en pépinières et jardineries, élimination des Rhododendron ponticum dans les zones touchées... –, la détection de la maladie en août 2009 sur des mélèzes du Japon Larix kaempferi en Angleterre a marqué un tournant : c'est la première fois que des lésions de tiges causées par Phytophthora ramorum sont trouvées sur ce genre. En 2007, le pathogène avait été détecté en Pays de la Loire sur Taxus baccata. Les mélèzes infectés présentent des bourgeons terminaux fanés, flétris avec des aiguilles noircies, les pousses perdent leurs aiguilles, parfois des chancres se développent sur les branches. Plus de 2 200 ha de mélèzes du Japon ont été abattus au Royaume-Uni après cette découverte. Larix kaempferi peut être porteur, au printemps et en été, de quantités de spores bien plus importantes que le rhododendron. Ces spores se propagent sur de grandes distances dans l'air humide. En mars, le pathogène a été détecté sur mélèze d'Europe (Larix decidua) dans une région boisée de Cornouailles. Il est trop tôt pour savoir dans quelle mesure cette espèce constituera un hôte capable de propager l'agent pathogène.
<p>(*) Cf. <i>Guide des principaux organismes nuisibles visés par le dispositif des PPE sur les productions ornementales,</i> www.astredhor.fr</p>