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Dans nombre de massifs, des paillages de différentes sortes (galets, terre cuite pilée ou paillage organique) permettent de limiter les besoins en désherbage sans pour autant avoir recours au gazon, gourmand en main-d'œuvre.
L'Agence de l'eau Rhône-Méditerranée et Corse et le CNFPT (Centre national de la fonction publique territoriale) ont organisé, le 7 avril, à Pérols (34), une journée de sensibilisation des élus et techniciens des collectivités à la nécessité de réduire l'usage des produits phytopharmaceutiques pour que cesse la pollution des eaux de surface, qui occupent une large part de l'écosystème local, mais aussi celle des eaux souterraines. L'occasion de rappeler que si les quantités mises en oeuvre dans les villes sont sans commune mesure avec celles qui le sont par l'agriculture ou la viticulture, la proportion de produits susceptibles de ruisseler dans les eaux de pluie est infiniment plus importante : elle peut aller jusqu'à 40 %.
L'exemple de Pérols
Ainsi, la ville de Pérols, située à quelques kilomètres au sud de Montpellier et entourée de lagunes d'eau saumâtre, s'est-elle retrouvée sensibilisée plus vite que les autres au problème : ces étangs, classés Natura 2000 et autrefois riches en poisson, « étaient en train de mourir il y a quelques années », selon le maire de la ville, Christian Valette. En conséquence, lorsque l'Agence de l'eau de la région a voulu trouver une commune pilote pour mettre en place un plan susceptible d'améliorer la qualité des eaux, Pérols a naturellement répondu présent.
La région tournée « Vert Demain »
Le syndicat mixte des étangs littoraux, qui gère ces fameux plans d'eau bien connus des amateurs de produits marins comme les moules et les huîtres, a édifié un Plan d'amélioration des pratiques phytosanitaires et horticoles (PAPPH) en huit étapes permettant aux communes de prendre conscience des enjeux, de mettre en place des actions efficaces et de contrôler et suivre les résultats des démarches.
Baptisé « Vert Demain », il remporte aujourd'hui un franc succès, mais la journée du 7 avril visait à mieux le faire connaître et à générer de nouvelles dynamiques. Objectif atteint puisque 300 élus et techniciens étaient au rendez-vous.
À Pérols, ville de 8 500 habitants, le plan « Vert Demain » a débuté en 2008 et a profondément modifié la réalisation des espaces verts de la ville, sous la houlette de Didier Borie, responsable d'une équipe de quatorze techniciens. Les paillages, les binettes et les désherbeurs thermiques ont permis de supprimer l'usage des désherbants foliaires. La palette végétale utilisée désormais est typiquement méditerranéenne, afin que sa parfaite adaptation au climat local limite les maladies et donc les interventions phytosanitaires.
Aujourd'hui, si les habitants sont encore parfois un peu réticents face aux « mauvaises herbes » qui poussent devant chez eux, ils ne sont plus surpris de voir les équipes municipales installer des chrysopes dans les tilleuls...
Seule la pelouse du stade municipal bénéficie encore de traitements herbicides contre les graminées annuelles indésirables et les dicotylédones. Et, sans que l'on soit capable de dire si la concentration en produits phytopharmaceutiques des étangs est en réelle diminution (ils sont difficiles à déceler dans l'eau salée), on sait que la vie est en train d'y revenir. Le tout en décrochant une seconde fleur au palmarès régional du fleurissement, ce dont la ville n'est pas peu fière !
