ImprimerRien ne prédestinait Loïc Denié à entrer dans le secteur du paysage. Il a commencé sa carrière comme électricien, avant de poursuivre dans le domaine du dessin industriel puis de l'éclairage, en tant que technico-commercial. « Après une vingtaine d'années d'expérience professionnelle comme salarié, j'avais envie de prendre mon envol. » Il commence par suivre une formation à l'école supérieure des jeunes dirigeants, à raison d'une semaine par mois durant dix-huit mois. Il réalise son dossier de stage sur une entreprise du paysage de la région. Mais son spectre de prospection est plus large. Il recherche dans les secteurs de la peinture, de la plomberie ou des espaces verts. Après plusieurs pistes qui se révèlent infructueuses, il entend parler fin 2004 de la vente de la société Léauté. Accompagné d'un avocat d'affaires spécialisé dans le rachat d'entreprise, il étudie le dossier et conclut rapidement car l'affaire est saine d'un point de vue financier. L'achat est effectif au 1er juin 2005. L'entreprise se compose de quatorze salariés dont un élagueur, un responsable de bureau d'études et une assistante. À cette époque, elle réalise 70 % de son activité en création, 30 % en entretien, essentiellement auprès d'une clientèle de particuliers (80 %) et quelques collectivités du secteur géographique. Le chiffre d'affaires est de 1,3 million d'euros.
« Grâce à Jean-Paul Léauté, l'ancien propriétaire, qui m'a accompagné durant les trois premiers mois, j'ai été rapidement mis dans le bain », souligne Loïc Denié. L'entreprise jouissait d'une bonne réputation dans la région et le fait que Jean-Paul Léauté « parraine » son successeur a favorisé la création d'un climat de confiance à l'égard du repreneur. La plupart des clients vont donc rester fidèles. Fin 2005, Loïc Denié développe le marché d'entretien sur les collectivités.
Un encouragement à poursuivre une aventure qui demande beaucoup d'investissement personnel, car il faut assimiler au jour le jour une grande quantité de connaissances nouvelles. Pour mieux se familiariser avec les plantes, il n'hésite pas à suivre durant une année les cours de botanique dispensés par le Jardin des plantes de la ville de Nantes un samedi sur deux. Il s'implique aussi dès le début dans les organismes professionnels tels que l'Unep, dont il est actuellement secrétaire pour la région Pays de la Loire/Poitou-Charentes, ou le Fafsea. Ces engagements lui permettent de mieux connaître ce milieu professionnel.
Au départ, Loïc Denié a gardé l'ensemble du personnel, ainsi que l'expert-comptable de Jean-Paul Léauté. Un moyen de rassurer les salariés sur leur avenir, mais qui reste insuffisant pour certains « anciens » qui ne voient pas d'un bon oeil que leur patron ne soit pas une personne issue du sérail... En cinq ans, huit personnes quittent l'entreprise, dont deux départs en retraite et quatre créations d'entreprise. C'est un passage difficile. Mais le point positif est que les nouvelles embauches ont permis d'intégrer des jeunes qui sont formés par les plus anciens encore présents. Loïc Denié attache une grande importance à la compétence de son personnel et à leur épanouissement dans le travail. Il leur propose donc des formations externes sur différents domaines (entretien du matériel, sécurité, élagage...). Il accueille également des stagiaires, bac pro ou BTS, tous les ans, car c'est un bon vivier pour recruter ensuite. « À condition de leur confier des activités diversifiées pour qu'ils dévoilent leurs qualités et qu'ils prennent la mesure des différentes facettes du métier », souligne-t-il.
La montée en charge de la société s'est faite progressivement, avec la création d'une nouvelle équipe d'entretien tous les deux ans. L'objectif est de rembourser le prêt contracté pour le rachat de l'entreprise en sept ou huit ans. Le marché se développe vers le secteur des syndics de copropriété, des entreprises et des communes, avec un rayon d'action limité autour du siège. La répartition entre les secteurs de la création et de l'entretien reste sensiblement le même qu'au moment du rachat. Grâce à cette augmentation d'activité et à la bonne santé financière de l'entreprise, Loïc Denié a décidé de proposer un intéressement aux salariés depuis un an. Un bon outil de management et de fidélisation du personnel.
En 2008, il rachète les murs à Jean-Paul Léauté. Il peut ainsi envisager en 2011 des travaux d'agrandissement et de réorganisation des bureaux, ainsi que des ateliers pour mieux accueillir le personnel supplémentaire et recevoir les clients. Sur les conseils du réseau Alliancepaysage (ex-réseau Atout Vert), auquel il a adhéré depuis un an, il prévoit également d'aménager un jardin de démonstration. L'appartenance au réseau permet de renforcer les liens avec d'autres entreprises, dans un esprit de solidarité et de partage d'expérience.
Et si c'était à refaire ? Il n'hésite pas à dire qu'il recommencerait et que ce choix constitue la meilleure des options qu'il avait envisagées au départ. Il s'est découvert une passion pour le paysage. C'est un métier vivant qui permet de travailler avec les saisons. C'est une fierté pour lui d'avoir créé des emplois et d'avoir formé des jeunes. Ses atouts pour réussir ? L'appui de l'ancien chef d'entreprise et son sens du commercial qui a permis de créer rapidement un bon relationnel avec la clientèle, malgré sa méconnaissance du milieu des espaces verts.
« Après une vingtaine d'années d'expérience professionnelle comme salarié, j'avais envie de prendre mon envol », souligne Loïc Denié, qui a repris en 2005 l'entreprise du paysage Léauté JP.
L'entreprise rachetée par Loïc Denié en 2005 réalise 30 % de son activité dans le domaine de l'entretien. Une société de service à la personne, Atout Jardin Services, a également été créée.
Un bureau d'études composé d'un chef de projet et d'un chargé d'affaires permet de proposer des solutions clé en mains aux clients. Un jardin de démonstration sera bientôt créé. PHOTOS : SOCIÉTÉ LÉAUTÉ
