Thrips, pucerons – Aulacorthum solani, Macrosiphum euphorbiae, Aphis gossypii, Aphis fabae – et acariens sont apparus dès mi-mars en cultures ornementales sous abri, puis un peu plus tard en extérieur. Dans certaines entreprises, les lâchers d'auxiliaires contre les pucerons ont débuté fin mars. Les premiers adultes d'aleurodes sont apparus début mars et des lâchers d'auxiliaires ont été réalisés en avril ; les cultures sensibles (pélargonium, hibiscus, Lantana, sauge, abutilon, ipomée...) sont à surveiller. Les acariens ont provoqué quelques attaques sérieuses sur Mandevillea en Aquitaine et sur Choisya en Basse-Normandie. Dans le Sud-Ouest, le tarsonème Polyphagotarsonemus latus, de plus en plus fréquemment diagnostiqué, a causé une grave attaque sur piedsmères de bégonia puis sur Impatiens de Nouvelle- Guinée. La succession de journées ensoleillées et de nuits fraîches et humides a occasionné des attaques ponctuelles d'oïdium dès la mi-mars. Diverses autres maladies (botrytis, mildiou, rouille) ont été signalées sans dégâts notables.
En pépinière, les premières attaques de pucerons, acariens, limaces et escargots, psylles... ont commencé fin mars sous abri, puis début avril en pleine terre, avec des pressions encore globalement faibles à moyennes fin avril. La présence d'adultes et de jeunes larves du psylle Cacopsylla fulguralis sur jeunes feuilles d'Elaeagnus × ebbingei a été observée dès début avril, avec une attaque importante signalée en Basse-Normandie. Aux premières larves de psylle du buis Psylla buxi ont succédé les galles à la fin avril. En ce début de mois de mai, les chenilles phytophages en pleine terre et conteneur sont à surveiller.
Fin de processions et premiers vols
En espaces verts, les premières observations de ravageurs ont débuté au mois de mars : thrips sur Viburnum, Macrosiphum rosae sur rosier, Cacopsylla fulguralis, puceron Eucallipterus tiliae sur tilleul, otiorhynque... Les colonies de pucerons se sont formées rapidement au mois d'avril, surtout sur les végétaux non taillés en hiver. Les processions de nymphose de la processionnaire du pin Thaumetopoea pityocampa, commencées dès le début du mois de février dans la Vienne lors d'une semaine particulièrement ensoleillée, se termineront d'ici mi-mai. Les chenilles, aux poils urticants et allergènes, descendent des arbres pour se métamorphoser dans le sol – elles peuvent être capturées grâce à des « Éco-pièges® » disposés sur le tronc. Les adultes émergeront à partir du mois de juin. Surveillez l'apparition des jeunes stades larvaires de la processionnaire du chêne Thaumetopoea processionea ; les chênes ont désormais atteint un stade phénologique sensible, et les interventions doivent s'effectuer avant juin. Les attaques d'autres chenilles phytophages se sont intensifiées courant avril ; elles sont actuellement visibles sur un grand nombre de végétaux (phalènes Erannis defoliaria et Operophtera brumata, bombyx, hyponomeutes...). La présence de la mineuse du marronnier Cameraria ohridella s'est également généralisée et, à la fin avril, les marronniers d'Inde avaient atteint un stade phénologique sensible en Île-de-France. Les adultes de tigre du platane Corythucha ciliata ont commencé leur migration des rhytidomes vers le houppier courant avril : ils remontent le long du tronc pour aller se positionner à la face inférieure des feuilles et s'alimenter. Fin avril, les dégâts n'étaient pas encore visibles. Les arbres taillés sévèrement sont les plus sensibles aux premières attaques. La présence d'oïdium (fusain, rosier) est ponctuellement signalée, ainsi qu'un cas de Cylindrocladium buxicola dans les Landes. Les adventices ont également profité du printemps précoce et, sur les surfaces perméables, de nombreuses espèces sont déjà en fleur ou en cours de fructification.