Retour

imprimer l'article Imprimer

Dossier

Pour s'y retrouver dans une offre très large...

Le Lien Horticole - n°751 - mai 2011 - page 14

De nombreux systèmes de murs végétaux sont disponibles sur le marché. Mais on peut classer la plupart d'entre eux dans quatre catégories, à l'intérieur desquelles les différences sont minimes.
Le système Blanc s'adapte aux façades aux formes les plus diverses, comme ici au musée du quai Branly. Aujourd'hui, ce procédé est davantage commercialisé à l'étranger qu'en France. PHOTO : FRANCIS GINESTET

Le système Blanc s'adapte aux façades aux formes les plus diverses, comme ici au musée du quai Branly. Aujourd'hui, ce procédé est davantage commercialisé à l'étranger qu'en France. PHOTO : FRANCIS GINESTET

Les nouveaux murs du parking extérieur de la gare de Perrache, à Lyon. Le complexe formé par les végétaux et le substrat contenu dans les caissons métalliques permet de dépolluer l'air du parking situé derrière.

Les nouveaux murs du parking extérieur de la gare de Perrache, à Lyon. Le complexe formé par les végétaux et le substrat contenu dans les caissons métalliques permet de dépolluer l'air du parking situé derrière.

Un chantier d'installation de mur selon le procédé mis au point par Graines Voltz et Atech. On voit, sur les rolls, les caissons métalliques remplis de sphaigne du Chili. PHOTO : GRAINES VOLTZ

Un chantier d'installation de mur selon le procédé mis au point par Graines Voltz et Atech. On voit, sur les rolls, les caissons métalliques remplis de sphaigne du Chili. PHOTO : GRAINES VOLTZ

Le système Amytis, avec des caissons rigides contenant un substrat élaboré. La plantation se fait à l'horizontale, comme dans une jardinière... Sur le système présenté ici, des végétaux peuvent être installés sur les deux faces. PHOTO : JULIEN KNAUB

Le système Amytis, avec des caissons rigides contenant un substrat élaboré. La plantation se fait à l'horizontale, comme dans une jardinière... Sur le système présenté ici, des végétaux peuvent être installés sur les deux faces. PHOTO : JULIEN KNAUB

L'historique système souple

L'hydroponie totale à la verticale

L'inventeur du mur végétal, Patrick Blanc, a su mettre au point un système qui n'a jamais été imité. Les racines des végétaux se développent entre deux feutres imputrescibles agrafés sur une plaque de polystyrène également imputrescible. Le système d'irrigation est lui aussi implanté entre les deux épaisseurs de feutre. Le gros avantage de ce procédé est sa souplesse, qui lui permet de s'adapter à toutes les formes de bâti. Au musée du quai Branly, à Paris, une partie du mur habillant les bâtiments administratifs est réalisée sur une façade courbe. Par contre, le point faible le plus souvent mis en avant est l'irrigation. Si un secteur d'arrosage tombe en panne, les végétaux soufrent rapidement car le feutre ne dispose que d'une très faible capacité de rétention en eau. La fragilité apparente du système de feutre, qui ne tient sur le support que par des agrafes, est également dénoncée. Mais, à Chaumontsur- Loire (41), des murs de démonstration datant de 1992 sont visibles. Des arbustes s'y sont développés sans jamais déchirer leur support... Par ailleurs, en hiver, les végétaux peuvent facilement souffrir du froid : les racines ne sont protégées que par un mince feutre. L'hiver 2009/2010 a mis certains murs parisiens à rude épreuve !

Gabions et substrat élaboré

Vers une solution plus horticole

Certains fournisseurs ont préféré ne pas se satisfaire de l'hydroponie mais faire appel à des substrats lourds. Ce qui permet, en cas de panne du système d'irrigation, de disposer d'un peu de temps pour intervenir. Tracer propose un procédé, Vertiflore, basé sur ce concept, tout comme Canevaflor, qui commercialise des procédés très épais. Outre ces aspects liés à la dépollution, les tenants des systèmes lourds mettent en avant les capacités d'isolation thermique et phonique permises par de grandes épaisseurs de substrat. Mais Canevaflor cherche surtout à montrer que le complexe substrat/plante permet de dépolluer l'air ambiant. Un mur dépolluant a été installé contre un parc de stationnement de la gare de Perrache, à Lyon, un autre est installé à Toulouse, en dessous d'un pont ferroviaire sous lequel passent des voitures. Un organisme indépendant a montré que ce dernier n'avait aucune action avérée en termes de dépollution, a priori en raison de sa vigueur trop faible due à son exposition sans lumière. Par contre, le mur de Perrache semble donner des résultats prometteurs.

Gabions garnis de sphaigne du Chili

Hydroponie et rétention d'eau

C'est certainement la catégorie dans laquelle on trouve le plus grand nombre de procédés présents sur le marché. L'un des tout premiers a été Végétalis mis au point par un architecte de Montpellier, Jean-François Daures, et commercialisé par Greenwall. Plus récemment, les sociétés Graines Voltz et Atech se sont alliées pour proposer un système assez comparable... Chez Casa Verde, la sphaigne est intégrée dans un complexe multicouche comprenant d'autres substrats, ce qui fait de ce procédé un intermédiaire entre cette catégorie et celle des gabions avec substrat élaboré. Des grilles métalliques de forme et d'épaisseur variable sont garnies de sphaigne et installées sur des supports adaptés. Parmi les avantages de ces procédés : l'utilisation de la sphaigne du Chili, un support de culture qui a fait ses preuves, la modularité des systèmes (on peut remplacer facilement un bloc) et la possibilité d'installer des murs déjà matures en anticipant la mise en culture. Par ailleurs, en cas de panne du système d'irrigation, l'inertie du substrat est plus importante que celle d'un simple feutre... En revanche, les détracteurs de ces procédés pointent du doigt l'utilisation d'une sphaigne, dont la disponibilité pourrait trouver un jour ses limites...

Substrat élaboré dans un support rigide

Fleurissement aérien vertical

Et s'il suffisait d'empiler des plantes installées classiquement à l'horizontale pour faire une paroi verticale verte ? Tel est le principe adopté par certains procédés comme Amytis. Des modules réalisés dans des matériaux rigides sont garnis de substrat et des ouvertures latérales permettent d'implanter des végétaux. Dans le cas d'Amytis, le matériau retenu est le polypropylène expansé, mais Phonifleur, par exemple, travaille avec du bois. Dans le premier cas, les ouvertures sont nombreuses et permettent de couvrir facilement le module, par contre, le système Phonifleur n'autorise que six plantes par panneaux de 1,1 × 1,8 m et il faut donc se limiter à des plantes à grand développement. Installé sur des structures en aluminium, faisant appel à un substrat léger à base d'argile expansée et de laine minérale (poids du mur de 70 kg/m² lorsque le substrat est au point de ressuyage), le système Amytis permet une bonne modularité malgré la rigidité apparente des modules. Mais en fait, quatre différents modules permettent de travailler sur tous les types de murs, même courbes...

Quatre réalisations récentes à la loupe

Parking vert à Lyon        L'un des tout derniers murs de Patrick Blanc a été inauguré à Lyon (69) en juin dernier, dans le parking Perrache Archives. Pour cette réalisation de 260 m², le botaniste a été appuyé par l'Atelier Arche et la société Cobalt pour l'éclairage. Les huit niveaux du parc de stationnement sont reliés les uns aux autres par ce mur intégré dans les deux hélices de circulation permettant de descendre ou de monter. Chaque hélice accueille un mur de 22 m de hauteur sous lumière artificielle. Le gestionnaire précise que « les plantes ont été choisies en fonction du taux d'humidité, des difficultés de ventilation et de luminosité. Certaines sont connues pour leur qualité d'absorption du dioxyde de carbone et des gaz polluants... » L'histoire ne dit pas s'il s'agit d'absorber le CO2 émis par les véhicules ou pour produire l'électricité nécessaire à l'éclairage !

Parking vert à Lyon L'un des tout derniers murs de Patrick Blanc a été inauguré à Lyon (69) en juin dernier, dans le parking Perrache Archives. Pour cette réalisation de 260 m², le botaniste a été appuyé par l'Atelier Arche et la société Cobalt pour l'éclairage. Les huit niveaux du parc de stationnement sont reliés les uns aux autres par ce mur intégré dans les deux hélices de circulation permettant de descendre ou de monter. Chaque hélice accueille un mur de 22 m de hauteur sous lumière artificielle. Le gestionnaire précise que « les plantes ont été choisies en fonction du taux d'humidité, des difficultés de ventilation et de luminosité. Certaines sont connues pour leur qualité d'absorption du dioxyde de carbone et des gaz polluants... » L'histoire ne dit pas s'il s'agit d'absorber le CO2 émis par les véhicules ou pour produire l'électricité nécessaire à l'éclairage !

Autopromotion à Brain-sur-l'Authion        Récemment entrés sur le marché des murs végétaux, les entreprises Graines Voltz et Atech (fabricant de mobilier urbain) ont associé leurs savoir-faire pour proposer une solution à base de cadres métalliques garnis de sphaigne du Chili. Dans son nouveau bâtiment de Brain-sur-l'Authion (49), Graines Voltz propose un mur de démonstration de 25 m² terminé il y a peu. Vingt espèces de vivaces et de graminées y forment une trame aléatoire mettant en valeur des annuelles fleuries qui devront être régulièrement renouvelées.

Autopromotion à Brain-sur-l'Authion Récemment entrés sur le marché des murs végétaux, les entreprises Graines Voltz et Atech (fabricant de mobilier urbain) ont associé leurs savoir-faire pour proposer une solution à base de cadres métalliques garnis de sphaigne du Chili. Dans son nouveau bâtiment de Brain-sur-l'Authion (49), Graines Voltz propose un mur de démonstration de 25 m² terminé il y a peu. Vingt espèces de vivaces et de graminées y forment une trame aléatoire mettant en valeur des annuelles fleuries qui devront être régulièrement renouvelées.

Gratte-ciel végétal à Villeurbanne        La ville de Villeurbanne (69) est connue pour ses gratte-ciel dont la construction fut achevée en 1934. Le mur végétal installé à deux pas de ces immeubles fait référence à ce symbole. Imaginé par le paysagiste lyonnais Éric-Pierre Ménard, il a été réalisé par Canevaflore. Au plus haut, le mur mesure 17 m et devait être fixé sur la façade de l'immeuble situé derrière. Mais le propriétaire du bâti ayant refusé cet agrafage, le mur a dû être conçu autoportant. D'importantes fondations (des colonnes de 1,5 m de diamètre sur 5 m de profondeur) ont été creusées de manière à assurer la stabilité des colonnes végétalisées accueillant environ 7 000 plantes. La palette végétale est très diversifiée, avec des arbustes comme des lauriers du Portugal, des grimpantes, des bulbeuses... Des sondes d'humidité permettent d'optimiser le fonctionnement des dix-huit réseaux d'arrosage, dont les organes vitaux sont cachés derrière le mur. En cas de froid, le système se purge automatiquement pour assurer sa mise hors gel.

Gratte-ciel végétal à Villeurbanne La ville de Villeurbanne (69) est connue pour ses gratte-ciel dont la construction fut achevée en 1934. Le mur végétal installé à deux pas de ces immeubles fait référence à ce symbole. Imaginé par le paysagiste lyonnais Éric-Pierre Ménard, il a été réalisé par Canevaflore. Au plus haut, le mur mesure 17 m et devait être fixé sur la façade de l'immeuble situé derrière. Mais le propriétaire du bâti ayant refusé cet agrafage, le mur a dû être conçu autoportant. D'importantes fondations (des colonnes de 1,5 m de diamètre sur 5 m de profondeur) ont été creusées de manière à assurer la stabilité des colonnes végétalisées accueillant environ 7 000 plantes. La palette végétale est très diversifiée, avec des arbustes comme des lauriers du Portugal, des grimpantes, des bulbeuses... Des sondes d'humidité permettent d'optimiser le fonctionnement des dix-huit réseaux d'arrosage, dont les organes vitaux sont cachés derrière le mur. En cas de froid, le système se purge automatiquement pour assurer sa mise hors gel.

Enseigne vivante à Reims        Greenwall avait lancé l'idée de l'enseigne verte et vivante en signant un premier marché avec PEFC, label de certification du bois, à Paris. C'est cette fois avec l'enseigne de prêt-à-porter Etam, à Reims (51), que l'entreprise a renouvelé l'expérience. Objectif : créer une nouvelle animation dans l'une des rues les plus commerçantes. Des rails verticaux ont été fixés dans les murs adjacents au magasin. Ils ont reçu des montants horizontaux formant l'ossature du mur. C'est sur cette ossature que les modules métalliques renfermant la sphaigne, appelés chez Greenwall des Greenbox (le tout formant le système Végétalis) ont été installés. Les modules précultivés ont été livrés sur rolls et installés avec une nacelle. Sur les 75 m² du mur, 650 Greenbox contenant 2 000 plantes ont été installées en quatre jours.

Enseigne vivante à Reims Greenwall avait lancé l'idée de l'enseigne verte et vivante en signant un premier marché avec PEFC, label de certification du bois, à Paris. C'est cette fois avec l'enseigne de prêt-à-porter Etam, à Reims (51), que l'entreprise a renouvelé l'expérience. Objectif : créer une nouvelle animation dans l'une des rues les plus commerçantes. Des rails verticaux ont été fixés dans les murs adjacents au magasin. Ils ont reçu des montants horizontaux formant l'ossature du mur. C'est sur cette ossature que les modules métalliques renfermant la sphaigne, appelés chez Greenwall des Greenbox (le tout formant le système Végétalis) ont été installés. Les modules précultivés ont été livrés sur rolls et installés avec une nacelle. Sur les 75 m² du mur, 650 Greenbox contenant 2 000 plantes ont été installées en quatre jours.

De nouveaux murs végétaux voient le jour régulièrement en France. Tour d'horizon de quatre chantiers récemment livrés qui ont souvent beaucoup fait parler d'eux localement sans être très connus à l'échelle nationale...

Cet article fait partie du dossier

Consultez les autres articles du dossier :

L'essentiel de l'offre

Voir aussi :