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Gestion

Des pistes pour sécuriser le travail en hauteur

Odile Maillard - Le Lien Horticole - n°751 - mai 2011 - page 17

Le service « prévention » de la MSA du Maine-et-Loire a initié une réflexion sur les dangers du travail en hauteur. Menée de front avec des animateurs « sécurité », cette démarche rencontre un fort écho au niveau national.
L'accès aux toitures de serres en verre pour effectuer le chaulage pose des difficultés. Ici, l'opérateur doit monter son déambulateur avec lequel il sera ensuite sécurisé. PHOTO : MSA MAINE-ET-LOIRE

L'accès aux toitures de serres en verre pour effectuer le chaulage pose des difficultés. Ici, l'opérateur doit monter son déambulateur avec lequel il sera ensuite sécurisé. PHOTO : MSA MAINE-ET-LOIRE

Cette échelle en appui sur un fil de fer pouvant être oxydé et/ou pas assez résistant pour supporter le poids d'une personne illustre un problème souvent rencontré. Le bout de l'échelle est posé à 2-3 cm du fil de fer... Si le sol est meuble, l'intervenant peut facilement glisser de 2-3 cm. PHOTO : JOËL LE GARFF

Cette échelle en appui sur un fil de fer pouvant être oxydé et/ou pas assez résistant pour supporter le poids d'une personne illustre un problème souvent rencontré. Le bout de l'échelle est posé à 2-3 cm du fil de fer... Si le sol est meuble, l'intervenant peut facilement glisser de 2-3 cm. PHOTO : JOËL LE GARFF

Fonctionnant en réseau, le groupe de travail se réunit une fois par an pour capitaliser les informations et idées recueillies. Entre-temps, des équipes thématiques se rencontrent.

En décembre dernier, les participants ont décidé d'avancer sur la prévention des risques concernant le travail en hauteur sous serres et sous tunnels. « Nous incluons tous les types de tâches de travail en hauteur (sur et sous la serre), sachant que le travail est considéré “en hauteur” (chutes “de hauteur”) dès lors que l'opérateur n'a plus les pieds sur le sol (chutes de “plain pied”) », précise Michel Martellière, conseiller de prévention à la MSA du Maine-et-Loire. « Le risque de chute est aggravé du fait que la difficulté rencontrée le plus fréquemment par les personnels est de devoir trouver des solutions qui permettent d'intervenir efficacement en situation d'urgence alors que les cultures sont en place. Les interventions dans la partie haute des serres ne sont prévues ni au moment de la conception, ni par des modifications postérieures à la mise en service. L'un des objectifs est d'y sensibiliser les entreprises : la maintenance des installations fait partie du travail normal et sera d'autant plus rapide et sûre si elle est prévue en amont. »

Des incitations à l'innovation

Le groupe s'est appuyé sur un état des lieux, réalisé à partir de ressources bibliographiques par la junior entreprise Oser de l'ESA d'Angers (École supérieure d'agriculture). Commandité par la Caisse centrale de MSA (CCMSA), ce travail demandait à être approfondi par des observations sur le terrain et par le suivi des pratiques. Après identification et analyse, il fera l'objet d'un rapport de synthèse, vers la fin de l'année 2011, et pourra déboucher sur des propositions d'essais d'équipements et des incitations à l'innovation. Un guide de bonnes pratiques est prévu à l'horizon 2012.

Travailler en amont des chantiers

« Cette démarche favorise les échanges entre les responsables sur la prévention des risques. C'est une partie importante de nos missions », explique Marc Viel, conseiller de prévention à la MSA du Maine-et-Loire.

Pour Nathalie Le Gal, chargée de mission QSE (Qualité, sécurité, environnement) au sein du groupement d'employeurs Forval, qui a intégré ce groupe de travail : « Cette démarche va nous aider à dialoguer avec les fournisseurs et constructeurs de matériels pour faire évoluer la conception des serres. Au-delà du produit livré, ils ne peuvent pas laisser leurs clients se débrouiller avec les problèmes. Nous souhaitons travailler avec leurs bureaux d'étude. J'ai en tête l'exemple d'un responsable de serre municipale. Il n'a pas accès à deux côtés de ses serres pour le chaulage. C'est une situation concrète et il n'est pas le seul dans ce cas. Nous devons tous mutualiser nos efforts pour trouver les solutions. Nous devons prendre en compte la serre, sa construction, son environnement, comment on vit dedans, le personnel qui y travaille... » Cette démarche est soutenue au niveau national par la CCMSA, qui finance l'accompagnement du groupe via un consultant sécurité, Joël Le Garff, afin de partager et capitaliser les résultats des réflexions et des pistes d'actions.

Laure Le Douce, ingénieur-conseil en prévention des risques à la CCMSA, et notamment en charge des filières horticoles, poursuit : « Cette problématique du travail en hauteur est prise en compte dans les contrats de prévention que peuvent signer les producteurs. Les constructeurs, et pas seulement les utilisateurs, ont aussi des obligations de sécurité. Notamment en intégrant, dans leur raisonnement, le dossier « d'intervention ultérieure à l'ouvrage (DIUO) ». Il est important de travailler en amont des chantiers. Ce travail entrepris donnera des repères aux maîtres d'ouvrage pour dialoguer et négocier avec les fournisseurs pour la construction des serres. Il apportera aussi des éléments concrets qui pourront servir à enrichir la norme établie en 2007 (2). Toute cette démarche se base sur des problématiques très concrètes pour lesquelles nous cherchons des avancées et des solutions pragmatiques. »

<p>(1) Le code du travail (Art R.4323-84) précise que « les échelles portables sont appuyées et reposent sur des supports stables, résistants et de dimensions adéquates, notamment afin de demeurer immobiles... »</p> <p>(2) Norme NFU 57-002 d'octobre 2007 « Intégration de la sécurité lors de la conception pour les opérations de montage, de maintenance et d'utilisation ».</p>

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