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Le prix des semences de graminées à gazon va augmenter sous la pression de la flambée des prix agricoles. Ce n'est pas une raison pour utiliser des variétés de mauvaise qualité : le prix de la semence influe peu sur le prix d'une pelouse.
Nous avons déjà eu l'occasion de l'annoncer : le prix des semences de gazon devrait augmenter de manière significative cette année. Au cours de l'hiver dernier, la SFG (Société française des gazons) tirait la sonnette d'alarme (voir le Lien horticole n° 738 du 2 février) par l'intermédiaire de son président Jean-Marc Lecourt.
Cette fois, l'UFS (Union française des semences), via sa section « fourragères et gazon », lui emboîte le pas : « Les cours des céréales et des matières premières agricoles s'envolent depuis un an. Quand le prix d'une denrée peut varier du simple au double (les prix internationaux des céréales ont augmenté de 75 % depuis juillet 2010), il est nettement plus rentable pour un agriculteur de porter sa production sur les cultures dont les prix grimpent au détriment de celles dont les prix baissent ou sont stables », notent les semenciers adhérents de l'UFS. Sans compter qu'aujourd'hui « des agriculteurs vendent une partie de leur blé avant de l'avoir semé alors qu'entre la récolte d'une graminée et un premier acompte, il se passe quatre ou cinq mois d'incertitude pour les multiplicateurs à attendre les résultats de l'analyse pour connaître son rendement et le prix définitif », poursuit l'Union.
Une culture trop coûteuse en temps et délicate
Mais l'organisme pointe d'autres arguments qui jouent en faveur de cette évolution des prix :
- Les normes. La réduction, voire la disparition de l'utilisation d'herbicides, quand ce n'est pas une suppression de matière active, pose des problèmes de désherbage. Pour établir un contrat de multiplication, il est nécessaire de sélectionner des parcelles indemnes de certaines plantes adventices.
- Les investissements. Les exploitations les plus performantes en production de semences de graminées sont les exploitations céréalières. Elles sont de plus en plus conduites par un personnel restreint et si elles ne disposent pas déjà d'un équipement fonctionnel pour sécher des graminées, elles ne veulent plus engager d'investissement spécifique trop coûteux pour ce type de production.
- Les amortissements. Les exploitations ont tendance à s'agrandir, se regrouper, pour acheter un matériel performant et abandonner dans le même temps les cultures consommatrices de temps. La récolte des graines est délicate et les débits de chantier très faibles au regard des autres cultures.
« Il devient donc de plus en plus difficile de trouver des cultivateurs acceptant de produire des semences de ray-grass anglais, fétuque rouge et fétuque élevée malgré un réajustement important des offres de prix pour les contrats de multiplication. Ce qui se passe en France est confirmé également aux États-Unis et dans les autres pays d'Europe avec de petites différences comme au Danemark, par exemple, où l'environnement pousse davantage au maintien des cultures de graminées, mais les effets de la mondialisation sont les mêmes partout », conclut l'UFS, qui précise que « malgré la hausse inéluctable des prix, il est indispensable de maintenir des référencements de produits de qualité car il ne faut pas oublier que l'incidence du coût des semences de gazon au m² de pelouse restera finalement très faible ».
