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Gestion

Les stages à l'étranger plébiscités

Odile Maillard - Le Lien Horticole - n°752 - mai 2011 - page 16

Les représentants européens de l'enseignement agricole se mobilisent pour une meilleure formation aux langues étrangères à finalité professionnelle. Une invitation à l'immersion qui prend tout son sens dans un secteur largement ouvert sur l'international.
Échanges, stages, séjours linguistiques, voyages d'études, visites d'entreprises sont plébiscités et doivent être soutenus pour permettre l'acquisition d'une langue étrangère réellement utilisable ensuite dans un contexte professionnel.

Échanges, stages, séjours linguistiques, voyages d'études, visites d'entreprises sont plébiscités et doivent être soutenus pour permettre l'acquisition d'une langue étrangère réellement utilisable ensuite dans un contexte professionnel.

À l'occasion d'un forum européen qui s'est tenu en Belgique en décembre dernier, l'association Europea (1) a permis d'échanger sur « Les politiques et les systèmes de formation dans les métiers du secteur vert à l'horizon 2020 » et sur les résultats d'une vaste enquête (2). Menée dans 14 pays auprès de 1 857 étudiants, 606 professeurs, 454 producteurs et 619 consommateurs, elle a mis en avant l'apprentissage des langues étrangères à finalité professionnelle parmi les priorités à traiter. Les résultats en France ont placé cette problématique en deuxième position pour les élèves (après les mathématiques), en deuxième position pour les enseignants (après la lecture/écriture), en troisième position pour les producteurs (après les connaissances techniques et la lecture/écriture).

Formation

L'ABSENCE OU L'INEFFICACITÉ DES COURS DE LANGUE

Les constats n'ont pas été tendres sur les failles communes à la plupart des systèmes d'enseignement européens concernant les cours de langue étrangère. Parmi les difficultés se pose le problème du temps de cours organisé : tous (ou presque) offrent la possibilité, à un moment ou l'autre du cursus, de « ne pas » organiser du tout de cours de langue, d'où une lacune grave dans la formation des jeunes, l'école prenant la responsabilité de contribuer à une sorte « d'inadaptabilité sociale » pour ces jeunes « qui seront les adultes de l'Europe de demain ».

Autre frein : l'inefficacité apparente des cours de langue puisque, en fin de cursus, les élèves semblent incapables d'utiliser la langue apprise. Ceci peut s'expliquer par l'approche méthodologique et didactique – souvent trop analytique – car fondée notamment sur la grammaire, ne correspondant pas au mode de fonctionnement de ces élèves. Autre explication : un manque de motivation dû, entre autres, à une influence du milieu de vie (famille, environnement) où n'apparaît jamais une langue étrangère. De ce fait, apprendre une autre langue n'a pas de sens aux yeux des élèves.

Immersion

LA CLÉ POUR COMPRENDRE L'UTILITÉ

Lors d'une table ronde, deux expériences actuellement en cours dans la communauté française belge ont été présentées : l'enseignement bilingue par immersion (EMILE (3)) et l'enseignement des langues selon une approche méthodologique fondée uniquement sur l'utilisation des intelligences multiples (ou « Neues Lernen » (4)). Quelques expériences communes – positives – ont également été rapportées : les échanges, les stages, les séjours à l'étranger. Le constat est unanime : lorsque les élèves se retrouvent plongés dans ce genre de situation, ils évoluent rapidement. Après un moment de timidité, ils osent progressivement se lancer et communiquent dans la langue cible. Ils en reviennent avec un sentiment de fierté. Ceci donne aussi une motivation nouvelle à l'apprentissage d'une autre langue, avec la conviction de son utilité.

Apprentissage

PROMOUVOIR LES LANGUES À FINALITÉ PROFESSIONNELLE

Les principales recommandations et attentes manifestées par les participants sont de deux ordres. D'abord, une nécessaire volonté politique pour augmenter le temps de cours de langues pour tous avec des moyens financiers qui permettent une souplesse organisationnelle pour soutenir et rendre possible l'élaboration de projets, d'échanges, de stages et de séjours linguistiques. Ensuite, un changement des méthodes pédagogiques d'enseignement des langues aux élèves des filières qualifiantes. Les « intelligences multiples » semblent une piste intéressante, avec la formation initiale et continue des enseignants à adapter.

En conclusion, un enseignant espagnol soulignait que, pour les élèves, dans les conditions favorables énoncées, « le cours de langue deviendra une fenêtre ouverte sur le monde »... Les représentants des associations Europea nationales se sont engagés à formuler des propositions au(x) ministre(s) et aux responsables de l'organisation des systèmes d'enseignement de leurs pays respectifs, afin de promouvoir l'apprentissage des langues étrangères à finalité professionnelle pour faciliter la mobilité des jeunes et les échanges entre centres de formation, et en entreprises.

<p>(1) Association européenne de l'enseignement agronomique qui représente 1 200 écoles de 27 pays. Informations sur www.beleuropea.be</p> <p>(2) Enquête dite « Chavet », « Défis futurs pour l'enseignement professionnel et la formation dans le secteur vert », un « projet partenariat » dans le cadre du programme européen Leonardo da Vinci Mobilité.</p> <p>(3) Enseignement de matières par intégration d'une langue étrangère.</p> <p>(4) « Nouveaux apprentissages ». La théorie suggère qu'il existe plusieurs types d'intelligence chez l'enfant d'âge scolaire : logico-mathématique, spatiale, interpersonnelle, verbo-linguistique, musicale-rythmique, naturaliste...</p>

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