Retour

imprimer l'article Imprimer

Dossier

À chaque matière, ses plus et ses moins

Le Lien Horticole - n°755 - juin 2011 - page 13

Fibre de bois et tourbe pour une plantation directe. PHOTO : YANN BILLON, FERTIL

Fibre de bois et tourbe pour une plantation directe. PHOTO : YANN BILLON, FERTIL

Bioplastique : des limites mécaniques et thermiques. PHOTO : RÉMI JAVERNAUD, AREXHOR SM

Bioplastique : des limites mécaniques et thermiques. PHOTO : RÉMI JAVERNAUD, AREXHOR SM

Fibre de bois et liant PLA : mécanisable, plus ou moins cassant. PHOTO : VALÉRIE VIDRIL

Fibre de bois et liant PLA : mécanisable, plus ou moins cassant. PHOTO : VALÉRIE VIDRIL

Les pots biodégradables offrent globalement une qualité de plantes équivalente à celle des pots en plastique. Leurs faiblesses principales restent leur fragilité, et les difficultés de manipulation et de mécanisation qui s'ensuivent. Certains deviennent gluants et glissants au bout de quelques semaines, à la suite de la prolifération d'algues et de champignons sur leurs parois. Les pots en fibres végétales se dégradent bien dans le sol, d'où la possibilité de les planter avec la plante. Ils limitent la déformation racinaire, grâce au cernage aérien (*) qui permet d'obtenir un chevelu racinaire dense – ce phénomène diminue quand l'épaisseur du pot augmente. La plante ne subit pas de traumatisme à la transplantation ou au rempotage, et la reprise s'effectue rapidement. Comme le pot en papier recyclé (ECRL d'Erin horticulture...) – rigide et mécanisable –, les pots en fibre végétale ne sont pas adaptés aux cultures longues en gros litrages (dégradation trop rapide).

Les pots les plus rigides sont aussi ceux dont les propriétés se rapprochent le plus du plastique-conduite de l'irrigation équivalente, imperméabilité aux racines... Le pot en lamelles de bois (peuplier), testé en station il y a quelques années, est aujourd'hui utilisé en tant que cachepot pour valoriser la plante lors de la vente au détail, ou pour transporter les grosses mottes jusqu'à la plantation.

Fibres végétales

Apparus il y a une soixantaine d'années, les pots en fibres de bois et tourbe favorisent le cernage aérien (Speedypot, Jiffypot et Jiffy Autopot ; Fertilpot...). Leur dessèchement rapide et réhumectation difficile nécessitent une conduite d'arrosage adaptée. Les fabricants proposent depuis 2-3 ans des solutions pour faciliter leur mécanisation – du moins celle des petits contenants –, compliquée du fait du manque de rigidité et des parois rêches : lissage des parois, rebords et encoches à la base de l'Autopot ; collerette personnalisable en PLA (acide polylactique) du Speedypot ; manchon en plastique et ergots antiserrage du Fertilpot... Le placement en plaque de distançage ou conteneurs à rabats limite le vieillissement des pots ; ils restent aussi plus humides, répondant ainsi aux attentes des plantes gourmandes en eau. Leur prix est en moyenne deux à trois fois celui d'un équivalent plastique.

Le pot en fibre de coco (Cocopot de Videx, Cocotek de General Hydroponics...) constitue un compromis entre solidité, esthétique et biodégradabilité. Ils permettent un bon cernage aérien. Lorsque les parois ne sont pas lisses, le dépilage s'avère difficile. La structure souple ne facilite pas le rempotage et les manipulations peuvent entraîner un déchirement de la bordure. Ils offrent une qualité isolante vis-à-vis des températures froides hivernales. Leur aspect reste engageant, même après un an de culture. Ordre de prix : trois à sept fois celui d'un équivalent plastique.

Bioplastiques

Les bioplastiques offrent les avantages de la plasticité tout en étant biodégradables. Ils sont composés de biopolymères, c'est-à-dire des polymères présents dans des organismes vivants ou synthétisés par ceux-ci. Ils peuvent être produits par polymérisation chimique (PLA, triglycérides issues d'huiles végétales...), par des microorganismes (polyhydroxyalkanoates PHA...) ou issus de la faune et de la flore (amidon, cellulose, chitonase...). Selon le biopolymère qui les compose, ils sont deux à huit fois plus chers que leurs équivalents en plastique. Ils sont mécanisables, thermoformés ou injectés ; ils peuvent être colorés. Ils ont toutefois des limites mécaniques – trop durs ou trop flexibles – et thermiques. Stables jusqu'à 50 °C, ils se déforment au-delà – par exemple, sous une bâche au soleil lors du transport. C'est particulièrement vrai pour le PLA. La dégradation des bioplastiques, assurée en compost industriel, peut prendre plusieurs années en compost de jardin. Ils sont généralement retirés à la plantation. De nombreux fabricants proposent des pots en bioplastique (Pöppelmann, Desch-Plantpak, CEP, Groencreatie...).

Fibres végétales et liant

Le liant peut être un bioplastique (gamme bio à base de fibres de bois et de PLA de Soparco...), ou une colle à base d'amidon. Les fibres naturelles sont diverses : coco, bois, roseau de Chine... Ces pots en matériau biodégradable composite sont mécanisables, plus ou moins cassants. Ils doivent le plus souvent être retirés lors de la plantation. Certains pots se composent de résidus de riz complétés de fibres de roseau (Naturpots de la société suisse Napac) ou de fibres de noix de coco (Vipots de Fargro Ltd, Grande-Bretagne).

Les pots Biopots de l'entreprise chinoise Bellan International Limited sont fabriqués à partir de fibres de bambou et de glumelles de riz et de paille ; la durée de vie moyenne d'un pot est d'un an à l'extérieur et de trois ans à l'intérieur. Autre marque de pot à base de bambou et de riz : Circle of life de Summit Plastic Company. Les coûts sont trois à dix fois plus élevés que ceux d'un pot en plastique de contenance équivalente.

<p>(*) Les racines percent la paroi du pot et cessent leur croissance au contact de l'air ; des racines secondaires se développent alors dans tout le volume du pot.</p>

Cet article fait partie du dossier

Consultez les autres articles du dossier :

L'essentiel de l'offre

Voir aussi :