Communiquer sur une démarche qualité ou proposer un pot compostable au jardin, les priorités des producteurs diffèrent et aboutissent à des choix divers.
La composante d'une démarche qualité
En 2010, environ 400 000 pots biodégradables identifiés « Elsass Géranium » ont été mis en vente par vingt horticulteurs alsaciens. Objectif de la marque : valoriser la production régionale de géranium grâce à une démarche qualité basée sur des méthodes de production respectueuses de l'environnement. « L'objectif était de produire dans un pot naturel que les producteurs pourraient réutiliser », explique Isabelle Bénard, conseillère horticole Flhoreal, le groupement de la filière horticole de la région Alsace. Les professionnels ont retenu le pot 13 cm D-Grade® bio en PLA (acide polylactique) du fabricant Desch Plantpak, biodégradable au compost industriel (à 75 °C). Si le pot n'entraîne pas de changement dans l'itinéraire cultural, il souffre de quelques défauts : perte de rigidité, déformations du contour à proximité d'une source de chaleur (stockage en extérieur au soleil, le long des parois de serre...), décoloration (du vert foncé au vert-jaune). « Pour cette deuxième année, certains horticulteurs l'ont remis en culture et/ou ont acheté des pots neufs. Nous avons mis à disposition des kits de communication et notre démarche est bien perçue par les clients », conclut Isabelle Bénard. « Nous allons donc développer d'autres productions en pots naturels. »
Prendre le temps de tester
Après différents essais avec des pots en lamelles de bois – qui se dégradaient trop vite – et en coco – intéressants mais trop chers –, les pépinières du Val d'Erdre (Saint- Mars-du-Désert, 44) ont décidé de faire fabriquer en Chine un pot spécifique en bambou et latex. Voilà deux ans que l'entreprise teste le pot de 2,5 litres en production, sur une dizaine de variétés de plantes fleuries (spirée, potentille, agapanthe...).
« Le pot ne pose pas de problème en production, et conserve une bonne tenue après trois à six mois de culture, explique Philippe Jahan, directeur technique des pépinières. Il prend juste un peu plus de place au stockage et coûte un peu plus cher. Mais nous l'avons placé il y a un an et demi dans notre propre compost, cassé ou entier, pour en vérifier la biodégradabilité, et il n'est toujours pas complètement dégradé. Or notre objectif premier est de proposer un pot que le particulier pourra placer dans son compost. » La nouvelle gamme, prévue pour le printemps, devait concerner 20 000 plantes. Finalement, seules 3 000 à 4 000 plantes seront commercialisées dans ce contenant sans communication spécifique.