Après une longue gestation et une construction très rapide, Botanic a ouvert son magasin le plus à l'ouest du territoire français. La zone choisie, à Sargé-lès-le-Mans, n'est pas la plus courue de l'agglomération mancelle, les spécialistes du commerce privilégiant avant tout le nord du Mans, puis le sud. Mais les places y sont chères, et Auchan règne en maître sur la zone nord. Reste que les bons connaisseurs du chef-lieu de la Sarthe considèrent que la zone de Sargé bénéficie d'un fort pouvoir d'achat. L'hypermarché Leclerc, installé à proximité, à la sortie du boulevard périphérique qui mène à Botanic, fait un excellent panier moyen... Cela semble donc de bon augure !
Sur une zone consacrée au développement durable
Ouvert en franchise, une exception dans la politique de Botanic qui a toujours privilégié un développement en propre, le franchisé n'est pas un inconnu puisqu'il s'agit de Jean- Bernard Mattiuzzo, un ancien directeur de région de l'enseigne. Ce nouveau magasin est installé sur une zone commerciale dédiée au développement durable. La première surface commerciale ouverte est un Biocoop de 4 000 m² qui réalise un chiffre d'affaires de 8 millions d'euros. Devrait suivre un Grand Frais, une enseigne spécialisée dans les fruits, les légumes et les produits laitiers. « C'est un pôle commercial qualitatif qui nous convient bien », constate Luc Blanchet, le PDG de l'enseigne. L'objectif, en rythme de croisière, est un chiffre d'affaires annuel de 3,5 millions d'euros. Ce nouveau Botanic emploie aujourd'hui vingt-sept collaborateurs dont huit sont venus d'autres magasins de l'enseigne, attirés par la situation géographique. S'y ajoutent David Ringue, le directeur, et Jean-Bernard Mattiuzzo, le gérant.
D'une superficie de 4 950 m², le magasin reprend l'architecture familière des jardineries Botanic avec sa grande serre chaude à l'entrée. La construction est en bois, métal et verre, recyclable à 85 %. Le terrain étant en longueur, la jardinerie s'étale aussi en longueur. Grande nouveauté dans l'architecture : un vaste auvent de 30 × 10 m qui vient dans le prolongement du bâtiment. Avec sa couverture en verre et ses larges ouvertures latérales, il abrite le marché aux fleurs qui bénéficie de la même surface à l'intérieur du magasin. L'endroit, spacieux et lumineux, valorise les végétaux.
La pépinière vient dans le prolongement de cet auvent. Avec 1 500 m², elle occupe une surface volontairement réduite. « Nous lui avons donné une taille humaine pour mieux l'entretenir, explique David Ringue, directeur du magasin. Nous pensons que c'est un bon compromis de surface. » Une manière aussi d'adapter l'offre en plantes en fonction de la saison et du climat sans trop avoir de stocks à gérer. Si nécessaire, elle peut gagner de la place sur la vaste zone de 1 500 m² consacrée à la décoration extérieure. Aujourd'hui, la poterie y occupe tout l'espace ou presque, avec des gammes très larges et très variées, tant dans les matériaux que les formes et les coloris. L'espace bassin occupe environ 250 m², pris sur cette vaste zone consacrée à la décoration.
Les plantes et le bois en bonne place
Côté végétaux, l'offre était riche et abondante pour l'ouverture. Aujourd'hui, plus de 80 % des végétaux bénéficient du label MPS dans lequel l'enseigne s'est engagée depuis plusieurs années. Reste qu'il est toujours surprenant de trouver, chez Botanic, une enseigne qui se veut respectueuse de l'environnement, des oliviers et des agrumes en plein milieu de la Sarthe. Le magasin offre aussi tout ce qu'il faut pour réaliser un potager bio et favoriser la biodiversité. Cette jardinerie brille également par sa gamme de produits d'aménagement en bois. Le pin traité en autoclave est remplacé par plusieurs essences européennes comme le chêne, le sapin Douglas, le mélèze, l'acacia d'Europe et le châtaignier. Ces bois sont traités dans des bains d'huile de colza chaude pour leur procurer une durée de vie supérieure à dix ans. « Nous sommes aussi la seule enseigne à proposer, sur le marché français, une lasure 100 % bio », annonce avec fierté le directeur du magasin. La jardinerie offre par ailleurs une animalerie (500 m²), un espace consacré au mobilier de jardin (300 m²), une serre chaude (400 m²), un espace d'éco-jardinage (200 m²) et une boutique décoration (200 m²). Un corner propose des éclairages et des équipements solaires, conjointement avec Watt&Home. Par contre, pas de marché bio ni de café philo-écolo, vu la proximité de Biocoop. Botanic est bien décidé à jouer un rôle actif sur le marché du jardin. Si son mode de développement privilégié reste le magasin intégré, l'enseigne n'en rejette pas pour autant l'ouverture de franchises en fonction des opportunités qui se présentent. Car aujourd'hui, pour Botanic comme pour les autres enseignes, le développement du réseau passe par la recherche de bonnes zones de chalandises. Or, elles se font rares ! Le rachat d'indépendants est une solution facile sur le papier, mais plus délicate à gérer sur le terrain. Souvent, une reprise familiale a lieu. Sinon, la concurrence à l'acquisition est exacerbée si l'emplacement est remarquable. Même si Botanic n'ouvre qu'un magasin en 2011, l'enseigne suit avec intérêt ce qui se passe sur le terrain.
Une nouvelle signature
Le changement s'est fait dans la plus grande discrétion en début d'année, sans tambour ni trompette. Dorénavant, la nouvelle signature de Botanic est la suivante : « Votre jardin vous le rendra ». Même si Luc Blanchet, le PDG de l'enseigne, minimise ce changement en précisant que « c'est plus à destination de l'interne », le nouveau positionnement est loin d'être anodin. L'enseigne se recentre sur le jardin et le végétal, sa vocation première. « Nous ne faisons que réaffirmer notre volonté d'être présents sur le végétal, qui représente plus de 50 % de notre chiffre d'affaires », fait simplement remarquer Luc Blanchet. Mais n'est-ce pas l'impasse d'un « autre mode de vie » qui expliquerait ce retour à la « vraie vie » ?