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Actualités - Opinion

« Les gros producteurs de plants ont cassé les prix de vente »

PAR UN PETIT HORTICULTEUR DU DÉPARTEMENT DU CHER, QUI SOUHAITE CONSERVER L'ANONYMAT - Le Lien Horticole - n°761 - juillet 2011 - page 4

L'article intitulé « Un * » printemps qui laisse la filière à sec », paru dans le Lien horticole n° 755 du 1er juin 2011, page 6, me révolte un peu en tant que petit horticulteur. La profession ne peut pas se plaindre d'une mauvaise saison 2011 lorsque je vois que des barquettes de dix plants à massif ont été bradées dans des jardineries, grandes surfaces... à partir de mi-avril et durant la saison. Aujourd'hui, les plants à massif et les légumes sont considérés comme produits d'appel. Les gros producteurs ont cassé les prix et la profession horticole.

Quand je vois mes frais de fonctionnement et de production, de tels prix sont impraticables pour moi. Ils ne doivent s'en prendre qu'à eux si leur trésorerie ne suit pas leurs exigences. Nous sommes arrivés en production à des prix à la limite de la prostitution et ceci est loin de mettre notre métier en valeur, même si le matériel, les variétés florales et tout le reste qui va avec a beaucoup évolué. Le prix des matières premières comme le terreau, le plastique, ainsi que le chauffage et le transport a explosé.

Val'hor n'a rien fait pour valoriser notre métier. Les années sont toutes différentes : sécheresse en 2011, pluie en 2010... Nos clients ont des frais fixes qui eux-mêmes augmentent et de plus il y a la téléphonie mobile, Internet, les loisirs et l'essence en hausse qui se rajoutent au budget des ménages. Ces derniers fleurissent toujours, mais parfois nettement moins ou alors ils changent leurs habitudes de plantation. Les prix n'ont pas bougé depuis presque trente ans. Ils baissent même pour certains produits. Nous avons archivé nos tarifs de 1979 à 2011. Aujourd'hui, dans le Cher, un pain au chocolat coûte environ 0,85 euro, un café 1 euro et un plant à massif 0,70 euro et 5,60 euros pour la barquette de dix. Pensez-vous que notre métier a de l'avenir quand je vois des barquettes de dix plants à massif vendues entre 2,50 et 3 euros ! Pour moi, cela veut dire que notre métier a moins de valeur que celui du boulanger ou du cafetier. Et pourtant, pour cultiver un plant, il faut plus de temps que pour préparer un café. Un gros producteur doit en vendre quatre pour se l'offrir ce café. Le marketing de certains produits est plus cher que le produit lui-même. C'est pourtant le produit qui intéresse le client, non le packaging ! »

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