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La pépinière de l'Ambre propose des pins noirs et pins sylvestres taillés en « nuage ». Mais elle réalise aussi cette forme particulière à partir de cyprès bleus qui bénéficient d'un bon engouement commercial, plus particulièrement dans des tailles allant de deux mètres à deux mètres cinquante.
Développer les arbustes La pépinière propose environ 250 taxons d'arbustes. La demande porte de plus en plus sur de grands sujets.
Miser sur les formes topiaires Les buis, menés en forme topiaire pour la plupart, vont être produits en lots homogènes et importants.
Un catalogue réactualisé Le catalogue a été retravaillé pour ajuster les prix des petites séries ou pour l'enrichir de photos.
Raphaël Serre est responsable des aménagements paysagers sur les différentes propriétés de la famille du baron et de la baronne Benjamin de Rothschild en France et à l'étranger. Quand, en septembre 2008, il apprend que la pépinière de l'Ambre est à vendre, il perçoit immédiatement l'intérêt d'une telle acquisition, une intuition confortée après sa visite des cultures. Ariane de Rothschild, passionnée de plantes et de jardin, se laisse convaincre et décide de racheter la pépinière, économiquement viable, pour ne pas voir disparaître son savoir-faire bien particulier.
Une partie de sa production est constituée d'arbustes peu courants, et surtout de formes taillées (topiaire, en « nuage »...) développées par Jacques Chapuis depuis plus vingt ans. Pour Raphaël Serre, « plutôt que de créer une nouvelle affaire, il était intéressant de reprendre une pépinière avec une clientèle existante, un stock important en végétaux et une compétence technique ».
Cette pépinière de pleine terre de 30 hectares de cultures bénéficie de conditions pédoclimatiques intéressantes : un sol argilo-limoneux, qui développe un excellent chevelu racinaire permettant de réaliser des mottes de qualité, et un climat relativement froid en hiver, le vent contribuant à produire des végétaux rustiques pouvant s'adapter facilement dans les zones à hiver rigoureux. L'idée, dans un premier temps, est de s'appuyer sur la clientèle existante pour équilibrer les comptes, puis de développer progressivement une nouvelle clientèle. La pépinière de l'Ambre reste une structure autonome qui doit s'autofinancer. Sa production est destinée aux clients, ainsi qu'aux aménagements des jardins de la famille Rothschild.
Poursuivre sur la lancée
Le nouveau responsable de la pépinière, qui conserve son poste de chef jardinier, est amené à se déplacer fréquemment. Aussi était-il indispensable de trouver un collaborateur qui soit présent en permanence afin d'assurer les tâches administratives, techniques et commerciales. Florian Primet, titulaire d'un BTS option « gestion forestière », et présent depuis huit ans dans l'entreprise, a accepté de relever ce défi. Pour faciliter la transition, Jacques Chapuis est resté deux années à temps plein dans la nouvelle structure, en soutien technique et administratif. L'équipe a été renforcée par l'arrivée et l'expérience professionnelle d'un pépiniériste voisin et d'une personne assurant une partie du travail administratif. Aujourd'hui, la pépinière compte cinq permanents à temps plein et une secrétaire à mi-temps, Raphaël Serre étant pour sa part présent sur le site deux jours par semaine.
L'objectif est de poursuivre le même type de production : des conifères (important stock d'ifs pour haies), des arbustes, quelques arbres en forme naturelle, d'autres en forme topiaire (buis, ifs...), d'autres encore en « nuage » et des plantes de haies. Pour une partie de la gamme – ifs, lauriers du Caucase, pins sylvestres, buis, cèdres et arbustes -, il est prévu de produire des lots importants. Les conifères représentent près de 60 % de la production. « L'accent sera mis sur les ifs en forme naturelle et topiaire, et les haies préformées jusqu'à deux mètres », poursuit Raphaël Serre. La production de cyprès de Leyland sera réduite pour se concentrer uniquement sur les tailles demandées par les clients.
Affirmer la technicité
La collection de conifères nains ou à grand développement (une centaine d'espèces et variétés) sera maintenue, d'autant que la pépinière a développé une technicité particulière sur ce type de plante. « Contrairement aux idées reçues, les conifères ont besoin d'une taille de formation », explique Raphaël Serre. Tout en conservant le port naturel de l'arbre, cette taille vise plusieurs objectifs : d'une part obtenir une végétation dense en réduisant la longueur des entrenœuds, objectif qui peut aussi être atteint par le cernage périodique des racines ; d'autre part, amplifier le port pyramidal des conifères à grande taille comme les cèdres ou les pins.
La taille a également un objectif sanitaire. En supprimant branches et aiguilles sèches à l'intérieur du houppier, on peut faire entrer plus de lumière et d'aération, ce qui réduit les maladies cryptogamiques. Toutefois, ces interventions, gourmandes en main-d'œuvre, sont difficilement valorisables dans le prix de vente.
Autre spécificité, la taille en nuage des pins sylvestres et des pins noirs principalement. Ces formes nécessitent une bonne maîtrise de la taille de formation. « Pour le pin sylvestre type, la première étape consiste à maintenir les branches à l'horizontale par des liens, pour obtenir des plateaux, la densité se développant dans un second temps. Les formes « en nuage » bénéficient d'un bon engouement commercial, essentiellement pour des tailles de deux mètres à deux mètres cinquante.
La pépinière de l'Ambre se contentait d'une clientèle principalement basée en Rhône-Alpes, l'objectif à moyen terme est de pouvoir expédier ces végétaux partout en France et en Europe », espère Raphaël Serre.
Introduire de nouvelles techniques
Au niveau de la production d'arbustes (environ 250 taxons), la gamme et la production sont à développer pour satisfaire une demande croissante, là aussi sur des tailles importantes (deux à trois mètres). À tous les échelons de la production, de nouvelles techniques sont introduites progressivement :
– des écartements plus importants sur et entre les lignes de végétaux et une production plus importante de sujets de grande taille contre-plantés. Le cernage des racines permet également un bon développement du chevelu racinaire ;
– essais de paillages : copeaux de chanvre, BRF..., sur les lignes, avec pour objectif à moyen terme un paillage sur le rang et l'enherbement entre les lignes, afin de réduire les herbicides et faciliter l'accès des engins en période pluvieuse ;
– introduction de la PBI, notamment les pièges à phéromones pour la chenille processionnaire du pin, ou lâcher d'auxiliaires contre la cicadelle pruineuse qui a fait son apparition il y a quelques années sur les Albizia.
Élargir la clientèle
Au niveau commercial, le catalogue a été réactualisé. Les prix ont été réajustés, car l'arrachage des petites quantités exige une main-d'œuvre importante.
Le nouveau catalogue bénéficie de nombreuses photos très représentatives de la gamme produite.
La clientèle actuelle est essentiellement professionnelle : paysagistes, pépiniéristes, jardineries, quelques collectivités et particuliers. « Nous cherchons à nous faire connaître auprès des collectivités, des entreprises, des pépiniéristes, des architectes et des bureaux d'études. Quelques-uns sont déjà venus visiter nos productions accompagnés de leurs clients. Le négoce de plantes est actuellement difficile, car les prix d'achat des entreprises sont tels qu'ils ne permettent pas de bénéfices significatifs à la revente. Les conditions économiques forcent les entreprises à baisser leurs prix lors des réponses aux appels d'offres, et cette baisse se répercute également lors des achats de fournitures. Nous cherchons à fidéliser nos clients par la qualité des sujets fournis, une gamme de prix correspondant à notre production, et le service que nous apportons aux clients », conclut Raphaël Serre.
