Hommage à Charles Darwin

Déjà décembre 2009, dernier mois de l'année Darwin. Ultime limite pour rendre hommage au père de la théorie de l'évolution né en 1809. Hommage direct dans cet éditorial ? Plutôt hommage indirect dans d'autres pages de la revue. P. 14 et p. 26, dans les articles sur les résistances des maladies des céréales et sur les résistances de type MDR (multi drug resistance) sur vigne et blé, on voit à l'œuvre l'évolution des espèces – ici, des champignons pathogènes des plantes – sous la pression de sélection exercée par les fongicides. P. 21, dans celui sur l'oïdium du triticale, la pression de sélection est exercée par la tolérance variétale des céréales et, là encore, on assiste à l'évolution d'une espèce qui joue les maladies émergentes. La même grande loi de la nature.

Le reste de la revue évoque des évolutions de l'innovation en matière de protection de la santé végétale : nouveaux produits conventionnels (p. 34, p. 42) ou alternatifs (p. 39, p. 45) ou encore progrès du diagnostic et de la détection (p. 17 et p. 36), ainsi que des évolutions de l'encadrement de cette protection (p. 5, p. 7). On est loin de Darwin ? Pas sûr. Il semblerait (1) que sa pensée ne se réduise pas à un éloge de la compétition entre individus (ce qu'avaient extrapolé certains de ses contemporains avant qu'il n'ait écrit la moindre ligne sur notre espèce). Il semblerait que, selon Darwin, l'homme, espèce sociale, évolue moins par la lutte entre individus que par leur coopération innovante, moins par la force personnelle que par l'intelligence mutualisée.