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dossier - Végétaux d'agrément

Produits phytos, les fabricants s'engagent

Émilie Basuyau* et Jacques My** - Phytoma - n°635 - juin 2010 - page 38

Nouvelles de l'UPJ, représentant les fabricants de produits destinés à entretenir les végétaux cultivés et à réguler les organismes nuisibles en zones non agricoles
 ph. MF Delannoy

ph. MF Delannoy

 ph. M.-F. Delannoy

ph. M.-F. Delannoy

L'environnement est au cœur des débats suite à l'adoption le 11 mai 2010 de la loi Grenelle 2, « monument législatif » selon Jean-Louis Borloo. À l'heure où tant de questions se posent à propos des effets de cette loi sur la protection des plantes en zones non agricoles, l'UPJ, lors de son assemblée générale du 8 juin, a présenté les chiffres 2009 des filières jardins, espaces verts et hygiène publique professionnelle. De plus ses porte-parole, Christophe Juif, Président, et Jacques My, Directeur Général, ont présenté son engagement au sein de l'interprofession : une démarche d'accompagnement des pouvoirs publics dans diverses campagnes ministérielles. L'occasion de faire évoluer le nom de l'UPJ, désormais « Union des entreprises pour la protection des jardins et des espaces publics », pour mieux traduire la réalité du terrain.

On connaît l'UPJ depuis 1997, quand le nom d'Union des entreprises pour la protection des jardins et des espaces verts a remplacé celui de CSH(1). Depuis lors, l'UPJ représente les fabricants français de produits phytopharmaceutiques (en abrégé « phytos ») destinés aux zones non agricoles y compris les produits naturels, mais aussi les fertilisants et supports de culture et les produits d'hygiène utilisés en espaces publics. Ces derniers produits sont réglementés comme « biocides » mais fabriqués par les mêmes sociétés et utilisés dans les mêmes espaces que les produits phytos, les fertilisants et les supports de culture.

L'assemblée générale du 8 juin a été l'occasion de présenter les chiffres des marchés que représentent ces produits.

Chiffres-clés des marchés phytos

Phytos professionnels : forte baisse annuelle, baisse structurelle

Commençons par le secteur des produits phytos « professionnels », c'est-à-dire destinés à être appliqués par des professionnels dans des espaces verts, industriels, de voirie, etc. En 2009, ce secteur a pesé 45,3 millions d'euros (45,288 précisément), soit une baisse de 16,46 % par rapport aux 54,2 millions d'euros de 2008 (Figure 1). Rappelons que le chiffre d'affaires 2005 était de 58,6 millions d'euros.

Même compte tenu des facteurs climatiques, il semble bien qu'on assiste à une baisse structurelle de ce marché. Elle est probablement liée à la tendance à la réduction d'usage des herbicides par de nombreuses municipalités. Les herbicides en effet représentent plus de 85 % du marché phyto espaces verts avec 39,3 millions d'euros dont 29,3 millions pour le secteur dit DT-PJT (désherbage total et celui des allées de parcs, jardins et trottoirs).

L'hygiène publique prise en compte

L'UPJ présente les chiffres de produits d'hygiène publique (Figure 2). Ils pèsent 10,144 millions d'euros précisément. Plus de la moitié (57 %) sont des insecticides : anti-rampants (blattes et poissons d'argent), anti-termites et anti-moustiques. Viennent ensuite les rodonticides (15 %), les taupicides, les anti-mousses et les autres.

Jardins, forte baisse annuelle, tendance aux à-coups

Revenons aux produits phytos, mais dans les jardins d'amateurs (Figure 1). Là encore, on assiste à une baisse du marché. Elle semble très nette : moins 18,5 % soit 124,255 millions d'euros, à comparer aux 156,8 de 2008.

Mais ce marché est très saisonnier et fonctionne par à-coups en fonction du climat de l'année. Ainsi, il pesait 127 millions en 2006.

Peut-on dans ce cas parler de baisse structurelle ? Peut-être pas, mais en tout cas ce marché ne se développe pas et semble avoir atteint sa maturité. Par ailleurs les chiffres présentés ne permettent pas de faire la part entre les produits classiques et ceux d'origine naturelle.

L'Union communique

L'UPJ a édité un « Guide des bonnes pratiques phytopharmaceutiques en espaces verts ». Destiné aux jardiniers professionnels, ce document est régulièrement mis à jour. L'édition 2010, disponible sur internet, le sera bientôt sur papier. Et elle ne va plus être seule.

Guide des bons soins au jardin

En effet les jardiniers amateurs, à leur tour, vont disposer d'un guide des bonnes pratiques. L'UPJ finalise son « Guide des bons soins au jardin ». Elle va proposer ce document très complet (64 pages) destiné à ces amateurs sur son site internet en accès gratuit dès juillet.

Ce guide a pour vocation de sensibiliser le jardinier amateur à la préservation de la biodiversité et à l'emploi raisonné de produits de soin, et il donne des conseils pour le bon usage de ces produits. C'est un « Quid » de l'utilisation au meilleur moment des produits adaptés, toujours dans le respect de l'environnement.

Une édition papier est prévue avec une probable version résumée renvoyant aux « détails sur le site » et diffusée gracieusement. A suivre !

Le web investi

En complément de son site internet, l'UPJ communique maintenant au plus près des « jardinautes » et s'installe sur Facebook et Twitter.

On y retrouve dès à présent des informations ciblées à l'attention des professionnels et des amateurs. Chacun peut désormais être informé des événements en temps réel. Des articles, des informations, mais aussi du contenu multimédia attendent l'internaute sur le mur de l'UPJ, ainsi que des rendez-vous sur Twitter.

La Clinique des Plantes s'affiche !

Une version déjà existante de Twitt, de la Clinique des Plantes® [@Clinique UPJ(2)] sera complétée par une nouvelle page Facebook. Les professionnels comme le grand public peuvent ainsi retrouver tous les rendez-vous de la Clinique des Plantes qui leur permettront de rencontrer en direct les médecins des plantes. Et le site lui-même délivre directement des informations : entretiens, astuces et conseils présentés par des vidéos.

Toutes ces actions de communication permettent de pratiquer un jardinage responsable en faveur du respect de l'environnement.

Elle participe

Accord-cadre « Jardin d'amateur »

L'UPJ s'est engagée comme partenaire des pouvoirs publics en signant un accord-cadre sur l'usage des pesticides par les jardiniers amateurs le 2 avril 2010. L'accord rassemble, aux côtés des ministères chargés de l'environnement et de l'agriculture (MEEDDM et MAAP), les grandes associations de jardiniers amateurs, leurs fournisseurs (fabricants de produits, horticulteurs et distributeurs) et leurs informateurs journalistes jardin et horticulture. Leur liste est en encadré 1.

Un communiqué du MEEDDM explique que les signataires se sont engagés à :

– « soutenir l'amélioration des pratiques des jardiniers amateurs en privilégiant l'entretien du jardin sans produits chimiques ;

favoriser et soutenir les démarches permettant d'améliorer la connaissance individuelle des jardiniers, la formation des vendeurs et la connaissance des organismes nuisibles ;

promouvoir les méthodes alternatives réduisant l'usage des pesticides et favorisant la biodiversité ».

Pourquoi l'UPJ a signé

Pourquoi l'UPJ participe-t-elle à un accord visant à « réduire l'usage des pesticides » et encourageant « l'entretien du jardin sans produits chimiques » ?

D'abord parce qu'elle n'est pas un lobby de producteurs de pesticides chimiques. Ses adhérents proposent aussi des fertilisants et supports de culture avec notamment la marque « Produit Naturel » (Encadré 2 p. 40), ainsi que des produits phytos d'origine naturelle et des auxiliaires. Et les gammes évoluent vers toujours plus de naturalité. L'Union peut ainsi signer l'article II de l'accord « soutien aux méthodes alternatives » et le « choix des moyens de lutte » alternatives inclus dans l'article III « soutien à l'amélioration des pratiques ».

Par ailleurs, l'article I de l'accord porte sur l'« Amélioration de la connaissance » (surveillance du territoire, sensibilisation et formation des jardiniers, formation des vendeurs et préconisateurs en anticipant le Certiphyto) et l'article IV sur la « Diffusion » de cette connaissance vers les jardiniers amateurs et le grand public. On retrouve les articles 4, 5 et 6 de la charte de l'UPJ : transparence, sensibilisation, pédagogie (Encadré 3 p. 40).

Et la Clinique des plantes est bien une « animation-démonstration » de « reconnaissance des organismes nuisibles » telle que préconise l'article 1 de l'accord.

De même, dans son article III, la « bonne utilisation des pesticides » est cohérente avec les articles 3, 9 et 10 de la charte : respect (accompagnement de l'utilisation) recherche et progrès dans la mise au point des produits proposés. Et avec le prochain guide du jardinier amateur.

Accord-cadre « Professionnel »

L'UPJ témoigne, par la signature de l'accord-cadre, d'un engagement opérationnel pour promouvoir et diffuser les bonnes pratiques d'utilisation de tous les produits d'entretien et de soin des jardins.

Un accord-cadre comparable est en préparation pour le secteur professionnel (entretien des espaces publics). L'UPJ en sera bien entendu signataire. La signature est prévue le 16 juillet 2010, en présence de Chantal Jouanno.

Participation à Ecophyto 2018

Un des enjeux de la loi Grenelle 2 est de réduire de 50 % l'utilisation des produits phytosanitaires d'ici 2018. En anticipant les conséquences pour la filière, l'UPJ comprend cet objectif et a d'ailleurs étroitement participé à l'élaboration du volet « zones non agricoles » de ce plan. L'UPJ prône donc une publicité responsable et encadrée pour les produits phytos utilisés en zones non agricoles. C'est bien ce qui a été acté par la loi le 11 mai.

Un premier pas avait été franchi lors de l'élaboration de la Charte dans son article 4 sur la transparence (Encadré 3). La réflexion et l'engagement de l'UPJ sont renouvelés par l'édition du Guide des bons soins au jardin et d'une publicité strictement encadrée.

Elle évolue

Reconnaissance de mission

En matière de biocides, l'UPJ étend sa mission en cohérence avec la réglementation européenne : l'actuelle directive 98/8/CE et le futur règlement qui doit lui succéder pour encadrer la mise sur le marché des produits biocides.

Les produits proposés par les adhérents de l'UPJ permettent aux 36 000 communes et aux gestionnaires d'infrastructures d'assurer leur mission de santé publique. Les bénéfices collectifs sont multiples : santé via la lutte contre les nuisibles, sécurité des voiries et infrastructures de transport, conservation du patrimoine végétal et des ouvrages d'art.

Signature changée

Parce que les espaces verts ne se limitent pas à l'image du parc, l'UPJ souhaite que son appellation soit le reflet de son champ de compétences. Elle s'appelle toujours UPJ, mais le terme « espaces publics » remplace désormais celui d'« espaces verts ».

En intégrant cette notion d'espace public, l'UPJ s'affiche comme le garant des bonnes pratiques dans des zones telles que les aéroports, les cimetières et les voiries. Les produits et leur application, dans la gestion de ces espaces, touchent quotidiennement le domaine de la santé humaine et de l'hygiène publique.

<p>* Chargée des relations publiques de l'UPJ. emiliebasuyau@upj.fr</p> <p>** Directeur général de l'UPJ. jacquesmy@upj.fr</p> <p>(1) Chambre syndicale des fabricants de spécialités pour l'horticulture et l'entretien des jardins.</p> <p>(2) www.twitter.com/CliniqueUPJ.</p> <p><b>Les iris de ces pages, et qui fleurissent dans nos jardins, nous avaient été offerts par Monsieur Faivre-Amiot. Chercheur à l'INRA, membre actif et constructif du comité de rédaction de <i>Phytoma</i>, il s'est éteint discrètement l'été 2009.</b></p>

Figure 1 - Évolution des chiffres d'affaires des produits phytosanitaires (en millions d'euros) chez les adhérents de l'UPJ.

Figure 2 - Chiffre d'affaires par famille de produits.

1 - Les signataires de l'accord-cadre « relatif à l'usage des pesticides par les jardiniers amateurs ».

• MEEDDM (Ministère de l'Écologie, de l'Énergie, du Développement durable et de la Mer),

• MAAP (Ministère de l'Alimentation, de l'Agriculture et de la Pêche),

• JDF (Association des jardiniers de France),

• AJJF (Association des journalistes du jardin et de l'horticulture),

• HPF (Horticulteurs et pépinéristes de France), Association des artisans du végétal,

• CNJCF (Conseil national des jardins collectifs et familiaux),

• FMB (Fédération des magasins de bricolage),

• FNMJ (Fédération nationale des métiers de la jardinerie),

• FNJFC (Fédération nationale des jardins familiaux et collectifs),

• Jardinot (Le jardin du cheminot),

• Noe Conservation,

• SNHF (Société nationale de l'Horticulture de France, dans les locaux de laquelle s'est déroulée la signature),

• UPJ (Union des entreprises pour la protection des jardins et des espaces verts, désormais Union des entreprises pour la protection des jardins et espaces publics).

2 - La marque « Produit naturel »

L'an dernier(1), Phytoma se faisait l'écho de la création de la marque « Produit Naturel » pour les fertilisants et supports de culture. Cette marque détenue par l'UPJ atteste, sous garantie d'un organisme tiers, que les produits en bénéficiant contiennent 100 % de constituants eux-mêmes naturels à 100 %. Fin 2009 une trentaine de produits bénéficiaient de la marque. Le 26 mai 2010, 79 étaient listés sur le site de l'UPJ. Engrais, terreaux, paillages, billes d'argile, activateur de compost, stimulateurs racinaires...

Ils sont proposés par les sociétés BHS, K + S, Or Brun, Scotts et Villaverde sous divers noms de marque commerciaux auxquels s'ajoutent, donc, la marque et le logo « Produit Naturel ». Bon développement.

(1) S. Marthon-Gasquet et J. My - L'actualité du secteur... Phytoma n° 626-627, octobre 2009, dossier ZNA, p. 20.

3 - La Charte de l'UPJ

Pour une approche responsable de l'entretien des plantes par les jardiniers amateurs et les professionnels des espaces verts.

Article 1 - Passion

Encourager la pratique du jardinage et promouvoir cette passion auprès du plus grand nombre.

Article 2 - Simplicité/Efficacité

Proposer aux jardiniers amateurs et professionnels les moyens d'entretenir simplement et efficacement les jardins, espaces verts et autres espaces publics.

Article 3 - Respect

Accompagner et favoriser une utilisation raisonnée et responsable des produits d'entretien des jardins et espaces verts dans le meilleur respect de l'Homme et de la Nature.

Article 4 - Transparence

Fournir les meilleures informations pour que les jardiniers amateurs et professionnels entretiennent les végétaux en toute sécurité. Utiliser la publicité de manière responsable pour vendre à bon escient et promouvoir les bonnes pratiques.

Article 5 - Sensibilisation

Sensibiliser et informer les professionnels de la distribution et les gestionnaires des espaces publics à la bonne utilisation des produits d'entretien des végétaux.

Article 6 - Pédagogie Conseiller et former les jardiniers amateurs et professionnels pour la mise en œuvre des bonnes pratiques d'utilisation par des actions pédagogiques et d'information comme la « Clinique des Plantes® » ou la promotion du stage FORMAP®.

Article 7 - Réglementation

Respecter strictement la réglementation et travailler en concertation avec les instances officielles et des partenaires français et européens sur son évolution.

Article 8 - études

Comprendre et répondre aux besoins et attentes des jardiniers amateurs et professionnels par la réalisation d'enquêtes et études régulières.

Article 9 - Recherche

Investir dans la recherche et le développement pour mettre au point des produits et des utilisations toujours plus fiables et efficaces dans le respect d'un développement durable.

Article 10 - Progrès

S'inscrire dans une démarche de progrès permanent pour que les produits d'entretien des jardins et des espaces verts contribuent toujours davantage à la sécurité et à l'embellissement du cadre de vie.

Résumé

Le 8 juin 2010 lors de son Assemblée générale, l'UPJ a présenté les chiffres d'affaires 2009 des secteurs phytosanitaires en espaces verts et publics et jardins d'amateurs, en forte baisse par rapport à 2008. Elle a chiffré son implication dans les produits utilisés en espaces verts et publics pour l'hygiène publique.

Elle a présenté ses actions de communication : élaboration du Guide des bons soins au jardin, développement sur les réseaux sociaux (Twitter, Facebook) de la communication UPJ et des activités Clinique des plantes.

Sa signature, le 2 avril 2010, de l'accord-cadre relatif à l'usage des pesticides par les jardiniers amateurs témoigne de son engagement pour les bonnes pratiques phytosanitaires en jardins d'amateurs, cohérent avec sa charte et sa participation au plan Ecophyto 2018.

Par ailleurs, le secteur des produits phytos professionnels débordant celui des espaces verts pour concerner la voirie et des surfaces publiques diverses, sans compter les produits relevant non pas de la phytopharmacie (soin des plantes) mais de l'hygiène publique, son intitulé recouvre désormais : Union des entreprises pour la protection des jardins et des espaces publics.

Mots-clés : ZNA, zones non agricoles, UPJ, Union des entreprises pour la protection des jardins et des espaces publics, produits phytopharmaceutiques, chiffre d'affaires, Guide des bons soins au jardin, charte, accord-cadre relatif à l'usage des pesticides par les jardiniers amateurs, hygiène publique.

L'essentiel de l'offre

Voir aussi :