Un lecteur du Nord-Pas-de-Calais nous signale qu'en 2010 les féveroles « ont brutalement noirci » et ceci « dans tout le Bassin Parisien jusqu'à la frontière belge ». Il suppose que les rendements « ont dû être très bas » et se demande si « cette grave maladie » est d'origine cryptogamique.
Selon Arvalis-Institut du végétal, l'UNIP(1) et la Chambre régionale d'agriculture Nord-Pas-de-Calais, la cause première de ces symptômes n'est pas parasitaire mais climatique. Le temps très chaud et sec fin juin-début juillet a entraîné un fort stress sur les cultures de féverole. Puis les pluies d'été n'ont pas permis aux plantes trop affectées de « récupérer ». Les grains déjà avortés n'ont pas été remplacés, ceux mal développés n'ont pas rattrapé leur retard.
Le noircissement des plantes plus précoce et brutal que celui normal en fin de cycle pouvait certes faire croire à des maladies d'origine cryptogamique. En fait, explique Isabelle Chaillet (d'Arvalis), ce n'est pas le cas. « La maturité a simplement été accélérée par le stress climatique intense et exceptionnel de 2010 ».
Mais l'intuition de notre lecteur sur les rendements était juste. Entre les petits grains et les avortements, les gousses se sont mal remplies. Le rendement moyen national n'était pas encore précisément calculé le 20 novembre mais l'UNIP estime qu'il ne devrait pas dépasser 35 q/ha. Il était respectivement de 49,7 et 49,3 q/ha en 2008 et 2009.
<p>(1) Union nationale interprofessionnelle des plantes riches en protéines.</p>