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dossier - CULTURES ORNEMENTALES

Voyez le naturel, il vient aux végétaux

Marianne Decoin* - Phytoma - n°641 - février 2011 - page 32

18 mois d'innovation dans la protection du végétal d'ornement en production
 ph. Biobest

ph. Biobest

Les produits à base des nouvelles substances (deux stimulateurs, un fongicide, quatre insecticides, un anti-mousse et un herbicide) sont à appliquer sur les plantes (ci-dessous, pépinière de jeunes plants) ou en traitement du sol. ph. J. Jullien

Les produits à base des nouvelles substances (deux stimulateurs, un fongicide, quatre insecticides, un anti-mousse et un herbicide) sont à appliquer sur les plantes (ci-dessous, pépinière de jeunes plants) ou en traitement du sol. ph. J. Jullien

Les rosiers sont concernés par plusieurs nouvelles substances présentées ici. ph. Koppert

Les rosiers sont concernés par plusieurs nouvelles substances présentées ici. ph. Koppert

Les mousses sont jolies vues de près ! Mais durant la production des végétaux d'ornement en pots et containers, elles font concurrence aux plantes cultivées et il faut les maîtriser. Un anti-mousse a été lancé fin 2009. ph. ICompo

Les mousses sont jolies vues de près ! Mais durant la production des végétaux d'ornement en pots et containers, elles font concurrence aux plantes cultivées et il faut les maîtriser. Un anti-mousse a été lancé fin 2009. ph. ICompo

Toile de l'acarien T. urticae « emballant » un gerbera. Le nouvel insecticide-acaricide associant deux substances d'origine végétale agit contre ce ravageur, de même que les acaricides classiques ayant eu des extensions d'emploi et divers auxiliaires de lutte biologique. ph. Koppert

Toile de l'acarien T. urticae « emballant » un gerbera. Le nouvel insecticide-acaricide associant deux substances d'origine végétale agit contre ce ravageur, de même que les acaricides classiques ayant eu des extensions d'emploi et divers auxiliaires de lutte biologique. ph. Koppert

Les lâchers d'auxiliaires de lutte biologique et les traitements insecticides seront d'autant plus efficaces que réalisés au bon moment grâce à la surveillance des populations de ravageurs. Ci-dessous, piège chromatique (le bleu attire les thrips) englué. ph. Biobest

Les lâchers d'auxiliaires de lutte biologique et les traitements insecticides seront d'autant plus efficaces que réalisés au bon moment grâce à la surveillance des populations de ravageurs. Ci-dessous, piège chromatique (le bleu attire les thrips) englué. ph. Biobest

Depuis dix-huit mois, la protection des végétaux d'ornement voit arriver des substances actives inédites bénéficiant d'AMM, autorisations de mise sur le marché en bonne et due forme. Fait marquant, plus de la moitié des nouvelles substances introduites ainsi sont d'origine biologique. S'y ajoutent des extensions d'emploi sur de nouveaux usages pour des produits déjà connus dans le secteur, mais aussi des nouveautés concernant des outils qui n'ont pas besoin d'AMM : préparations/présentations de macro-organismes auxiliaires, ou encore moyens physiques. Des évolutions vers de plus en plus de naturel.

Dix nouveautés ont obtenu leur AMM depuis mi-2009 sur cultures ornementales. Elles introduisent neuf principes actifs inédits sur ce marché. Cinq d'entre eux sont d'origine biologique et utilisables en agriculture biologique selon le règlement européen, dont trois micro-organismes vivants (Tableau 1) arrivant en horticulture ornementale en même temps que sur d'autres cultures.

Trois produits vivants

Trichoderma stimulateur

Le premier est une souche de champignon du genre Trichoderma. Il s'agit précisément de la souche T 22 de Trichoderma harzianum. Elle est à la base de Trianum-P et Trianum-G. Les deux produits sont les premiers autorisés dans la catégorie des « stimulateurs de vitalité » des plantes. Ils sont disponibles depuis fin 2009 en traitement du sol ou du substrat sur cultures florales et de plantes vertes (en même temps que cultures légumières sauf légumes racines).

Leur rôle n'est pas nutritif mais ils améliorent à la fois l'assimilation des éléments nutritifs, donc un meilleur développement racinaire et foliaire, et la réponse globale aux agressions notamment de bio-agresseurs telluriques : champignons nuisibles du genre Pythium, etc. Pourquoi deux spécialités ? Pour utiliser chacune au moment opportum.

Tout d'abord Trianum-G est formulé en granulés à mélanger directement au substrat lors du semis et des rempotages. Mais la société Koppert, détenteur des produits, conseille de répéter les apports de T. harzianum toutes les 10 à 12 semaines alors que de nombreuses productions horticoles ne sont pas rempotées aussi souvent. Pour les applications nécessaires entre deux rempotages, on utilisera Trianum-P, poudre mouillable à diluer dans l'eau.

Ampelomyces anti-oïdium

Le deuxième produit vivant se nomme Ampelomyces quisqualis. Ce champignon antagoniste de l'oïdium vient d'être autorisé fin 2010 sur rosier en même temps qu'en maraîchage.

Utilisable en agriculture biologique selon le règlement européen, il devrait rapidement l'être selon le label AB qui peut concerner les productions florales(1). Il peut donc intéresser des pépiniéristes voulant produire des rosiers « bios » pour des jardiniers ou des municipalités demandeurs de ce type de végétaux.

Certes ces acheteurs se tourneront a priori vers des variétés tolérantes aux maladies. Mais la résistance variétale totale à l'oïdium est une denrée rare sur rosier. L'acheteur le plus farouchement écologiste hésitera à acheter un plant aux feuilles trop visiblement feutrées. Il y a donc un intérêt potentiel en pépinière(2) pour cette préparation qui améliore significativement l'état sanitaire des plants.

Et pour la production de roses coupées ? La société De Sangosse qui lance le produit résiste à la tentation de la « surpromesse ». Elle prévient que son biofongicide n'a pas le niveau d'efficacité d'un fongicide conventionnel. Il ne garantit pas l'aspect impeccable que certains acheteurs demandent au bouquet de roses accompagnant le vin, issu de l'agriculture biologique bien sûr, apporté en présent lors de dîners en ville(3)…

Bacillus subtilis, stimulateur aussi

Le troisième micro-organisme est la bactérie Bacillus subtilis, précisément sa souche QST 713, d'Agraquest. Autorisée depuis 2005 sur la vigne, elle vient d'obtenir son ticket d'entrée sur les cultures ornementales (entre autres), dans Serenade Max de Basf Agro.

La spécialité est autorisée sur CFD (cultures florales diverses) et « productions horticoles - plantes ornementales » comme SDN, stimulateur des défenses naturelles « pour la lutte contre les maladies diverses (bactérioses, botrytis, oïdium) » selon e-phy(4). Un spectre large, donc. On n'en sait guère plus aujourd'hui.

Côté insecticides

Pyréthrines et huile de colza, deux végétales associées

Les deux autres substances d'origine biologique sont des bio-insecticides extraits de végétaux : les pyrèthres naturels et l'huile de colza (Tableau 2). Leur association, connue depuis 2010 sur le marché amateur dans une formulation diluée prête à l'emploi, est lancée cette année dans une formulation 25 fois plus concentrée sur le marché professionnel par Compo Expert sous le nom de Spruzit (nom d'AMM Insecticide Spruzit EC, détenteur Neudorff). Elle aussi est utilisable en agriculture biologique.

Les deux substances étaient connues depuis longtemps sur le marché du jardinage amateur, mais séparément. En agriculture aussi, on les utilise séparément : les pyrèthres pour protéger les grains stockés et plus récemment la vigne et les pêchers, l'huile de colza comme adjuvant et pour des traitements d'hiver.

Mais leur arrivée sur le marché horticole est une vraie nouveauté. Le produit est polyvalent. Il est autorisé sur AAO (arbres et arbustes d'ornement), rosier, chrysanthème, glaïeul, hortensia, œillet et CFD, tant en extérieur que sous serre. Son spectre est large : acariens, aleurodes, cicadelles, pucerons et « ravageurs divers ».

Active sur les formes mobiles et les œufs, il s'utilise en pulvérisation foliaire (deux applications maximum par an, intervalle 7 jours).

Le thiaméthoxam et son spectre

Deux autres substances insecticides, conventionnelles cette fois, sont arrivées en horticulture ornementale (Tableau 2).

Tout d'abord le thiaméthoxam de Flagship Pro. Connu en grandes cultures (traitement des semences) depuis 2008, il est arrivé en 2010 sur le végétal d'ornement.

Lui aussi a un large spectre. Il est autorisé sur AAO sous serre ou en plein air (pas en pleine terre, seulement en pots) et sous serre sur chrysanthème, rosier, CFD et « toutes espèces florales ». Les ravageurs cibles sont variés : aleurodes et/ou pucerons mais aussi othiorrhynque et cochenilles (les quatre cibles principales du produit) mais encore thrips, sciarides et phorides, mouche mineuse, noctuelles défoliatrices, tenthrèdes et/ou « ravageurs divers »

Selon les usages autorisés, l'insecticide s'utilise en pulvérisation foliaire et/ou en traitement du sol (ou du substrat) par arrosage, intégration dans l'irrigation voire la solution nutritive. Dans les cas où les deux techniques d'application sont autorisées, Syngenta Agro, qui propose le produit, conseille le traitement du sol.

En effet le thiaméthoxam présente une systémie ascendante. Appliqué sur une plante, il se diffusera à l'intérieur de celle-ci, au-dessus mais pas en dessous des points de contact. Le placer dans le substrat, où les racines vont l'absorber, permet de protéger toute la plante sans s'occuper de qualité d'application (couverture de tout le feuillage y compris en bas, etc.) Autre avantage : il n'y a pas de brouillard de pulvérisation.

La flonicamide traque les pucerons

La quatrième nouvelle substance insecticide est la flonicamide, substance d'ISK Biosciences proposée dans Teppeki, de Belchim Crop Protection. Ce produit connu en arboriculture fruitière depuis 2005 est également utilisé sur grandes cultures et cultures légumières. C'est en 2010 qu'il a été autorisé par extension d'emploi sur cultures ornementales, précisément rosier, AAO et CFD, et en même temps « en amont », sur cultures florales porte-graine.

La flonicamide est un aphicide : elle combat avant tout les pucerons. C'est le seul ravageur contre qui le produit est autorisé pour la production de végétaux (rosier, AAO et CFD). En revanche pour la production de graines (« cultures florales porte-graine »), l'autorisation s'étend à tous les « insectes piqueurs » : pucerons mais aussi aleurodes et thrips voire cochenilles, donc.

Et quelques évolutions

À noter aussi qu'en 2010 l'acétamipride, insecticide polyvalent déjà connu sur végétaux d'ornement dans la gamme Polysect, de Scotts France, ainsi qu'en vergers dans Suprême, de Certis, s'est vu autorisé, par extension d'emploi de cette dernière spécialité, contre les coléoptères ravageurs sur porte-graine florales, au stade plantule comme plante développée.

Par ailleurs, trois autres substances visant des ravageurs (insectes, acariens ou nématodes) et déjà utilisées sur rosier ont eu des extensions d'emploi sur d'autres cultures ornementales. Ce sont le nématicide oxamyl (Vydate 10 G), l'insecticide-acaricide abamectine (Hortimec et Vertimec Horti) et l'acaricide milbémectine (Milbeknock EC). Précisions tableau 2.

Enfin le thiaclopride, insecticide autorisé depuis 2006 en vergers dans Calypso et depuis 2009 sur cultures ornementales dans Exemptor, de Bayer ES, voit ce dernier produit enfin disponible pour la vente aux pépiniéristes (conditionnement adapté). Rappelons qu'il s'agit d'un granulé pour le traitement du sol – en fait du substrat – des plantes en pots : AAO, rosiers, CFD, « toutes espèces florales » et même « traitements généraux », contre pucerons, « ravageurs divers » et surtout larves d'othiorrhynques.

Autres produits

Anti-mousse original

Les deux dernières nouvelles substances ont pour but d'affranchir les plantes cultivées de la concurrence d'autres végétaux (Tableau 3).

Il y a d'abord la quinoclamine de Mogeton, autorisé en 2009 sur toutes cultures ornementales en pots et conteneurs contre les mousses, lichens et algues(5). Anti-mousse spécifique, c'est le plus efficace des produits autorisés sur cet usage actuellement, explique Compo Expert qui vend le produit. 2010 a été sa première année de commercialisation à grande échelle. Son autorisation simultanée sur cultures ornementales et gazon représente une nouveauté totale pour le secteur.

Un herbicide qui vient du blé

Enfin le pyraflufen-éthyl, substance herbicide déjà connue sur blé, arrive en productions horticoles dans Hammer EV, de Scotts France qui lui associe le bien connu glyphosate.

C'est un herbicide foliaire systémique : il faut le pulvériser sur les parties vertes des végétaux indésirables en évitant celles des végétaux à protéger, et ne pas l'appliquer sur le sol lui-même. Autorisé sur rosier et AAO, il vise à la fois le marché des espaces verts (végétaux en place) et celui de la production horticole en pleine terre voire container.

Formulation, extensions d'emploi…

Pour compléter le tableau sur les nouvelles AMM, signalons que la pendiméthaline, substance herbicide de Basf Agro déjà utilisée en horticulture ornementale (et d'autres filières agricoles), est lancée sous forme de granulés prêts à l'emploi sur AAO dans Granamide Select. La substance était déjà connue sur AAO mais c'est la première fois qu'elle est proposée à la fois en solo et dans ce type de formulation : pas de pulvérisation donc ni brouillard ni dérive. Le produit, vendu par Nufarm, est à appliquer sur le rang.

Enfin les deux fongicides Capitan S et Switch ont eu des extensions d'emploi sur les cultures florales porte-graine, mais ces deux produits étaient déjà connus dans le secteur horticole.

Et le reste

En toute légalité

À noter par ailleurs le développement de solutions commercialisées en toute légalité sans avoir besoin d'AMM. En effet, cette autorisation officielle est obligatoire pour les produits :

– phytopharmaceutiques c'est-à-dire vendus pour un effet sur la santé végétale autre que celui lié à un apport nutritif, qu'ils aient ou non une action pesticide au sens strict du terme ;

– dont le principe actif est soit une substance inerte, pouvant être d'origine chimique(6), minérale ou biologique (végétale, animale, microbienne…), soit une préparation de micro-organismes vivants.

En revanche, les macro-organismes ne sont pas soumis à cette obligation... même s'ils sont microscopiques, cas des nématodes par exemple.

De fait, les auxiliaires pour la lutte biologique contre les ravageurs sont pour l'instant en vente quasiment libre. Suite au Grenelle de l'Environnement et aux interrogations quant aux effets sur la biodiversité des introductions d'auxiliaires exotiques(7), il est question de réglementer l'introduction et/ou la commercialisation des organismes non indigènes. Mais cela ne concernera pas les espèces et souches déjà présentes sur notre territoire et, de plus, ce n'est pas encore fait.

Il n'y a pas non plus besoin d'AMM pour les méthodes physiques, notamment à effet de barrière (paillage bloquant la levée des mauvaises herbes, glus, filets « insect-proof » empêchant les insectes ravageurs d'entrer dans des serres, etc.) ni pour les pièges destinés à la surveillance des populations.

Insectes et acariens auxiliaires

Ainsi les producteurs de végétaux sous serres et abris, qu'il s'agisse de végétal d'ornement ou de culture légumière, pratiquent de plus en plus la PBI (protection biologique intégrée) en lâchant des insectes et acariens auxiliaires contre les insectes et/ou acariens ravageurs. Ces auxiliaires peuvent être prédateurs ou parasitoïdes. L'Index phytosanitaire 2011 recense une bonne soixantaine d'espèces de ces « entomophages et acarophages » proposées à la vente en France ! La majorité, mais pas toutes, peuvent être utiles aux productions horticoles.

Les sociétés qui les proposent sont, par ordre alphabétique, BHS, Biobest, Biocare, Biotop, Certis BCP, De Sangosse, GIE Lacroix, If Tech, Koppert, Rippert Frères, Sumi Agro et Syngenta Bioline.

Les insectes prédateurs se nourrissant des ravageurs sont souvent plutôt généralistes. Il s'agit des chrysopes, des punaises prédatrices des genres Orius et Macrolophus notamment M. caliginosus, et aussi des coccinelles, moins utilisées que médiatisées. Aucune nouvelle espèce n'a été introduite en 2010 à notre connaissance. Il y a aussi des acariens prédateurs d'insectes ou d'acariens phytophages (ravageurs) comme ceux cités dans l'article p. 26, ou encore Macrocheles robustulus, lancé l'an dernier par Koppert et qui s'applique dans le substrat où il combat divers ravageurs du sol.

En attendant, l'innovation en matière de prédateurs vient plutôt des conditionnements. Ils permettent d'améliorer l'état sanitaire et la vitalité des auxiliaires à leur arrivée sous la serre, puis leur démarrage d'activité (pour les espèces « de choc ») et/ou la persistance de cette activité (pour celles « de fond », voir p. 26).

Quant aux parasitoïdes, ils pondent leurs œufs dans ceux des ravageurs. En général ils sont plutôt spécifiques. Ainsi Anagyrus pseudococci, que vient de lancer Koppert, parasite des cochenilles farineuses pouvant s'attaquer aux plantes ornementales. De même si Tuta absoluta, mineuse de la tomate nouvelle en France, devenait nuisible aux solanées ornementales, on pourra utiliser contre elle, en association avec des prédateurs connus, des hyménoptères parasitoïdes : Trichogramma achaeae vient d'être lancé par Biotop et Syngenta Bioline, et Necremnus sp. sera proposé par Koppert.

Nématodes, du substrat au palmier

Autres auxiliaires, les nématodes. Les principales espèces à appliquer dans le sol ou le substrat contre des ravageurs du sol sont bien connues mais peuvent trouver un intérêt accru pour la PBI. Phasmarhabditis hermaphrodita combat les limaces, Steinernema feltiae les mouches de terreaux, et Steinernema kraussei, Heterorhabditis megidis ainsi que Heterorhabditis bacteriophora l'othiorrhynque.

Il y a du nouveau pour une autre espèce, Steinernema carpocapsae qui s'utilise en traitement de la végétation. Son nom vient de son action sur les chenilles du papillon nuisible aux vergers qu'est le carpocapse. Mais elle ne se limite pas à ce ravageur et cela fait des années qu'elle est vendue sur cultures ornementales. En 2010, elle a été lancée contre les deux ravageurs émergents des palmiers d'ornement : le papillon palmivore Paysandia archon et le charançon rouge du palmier Rhynchophorus ferrugineus. Elle est proposée pour cet usage, avec les modes d'application adaptés, par les sociétés Biobest, Biotop et Koppert. Intéressant pour les pépiniéristes.

Du côté des pièges

Sur le palmier, on a vu aussi du nouveau en matière de piégeage. Biobest, Koppert, Nufarm et NPP (fabricant par ailleurs de l'Ostrinil, bioinsecticide autorisé contre P. archon depuis début 2009) proposent des pièges à charançon rouge dont l'efficacité vient des phéromones et attractifs alimentaires utilisés mais aussi de leur forme et de leur couleur. Selon un article récent publié par Phytoma España(8), les couleurs les plus attractives seraient le rouge et surtout le noir, comparées au blanc, bleu et jaune vifs (le brun couleur bois n'a pas été testé).

Ceci dit, en pépinière, ces pièges ne sont pas des outils de lutte mais plutôt de surveillance des populations, comme les pièges englués utilisés pour détecter les petits insectes.

Quant à la glu Biopalm, barrière physique empêchant les femelles de P. archon de pondre dans les palmiers et les adultes issus des pontes de l'année précédente d'en sortir (et qui agit aussi contre R. ferrugineus), elle semble adaptée à des sujets qu'on ne prévoit pas de vendre ni de manipuler dans les mois suivant l'application. Prometteuse en jardins et dans les rues pour sauver de grands sujets, peut-elle intéresser les pépiniéristes ? C'est à voir.

<p>* Phytoma.</p> <p>(1) Selon l'Agence Bio, le label français AB peut être attribué à tout type de production agricole « brute » (y compris le végétal d'ornement cultivé en exploitation agricole horticole) et tout produit alimentaire transformé.</p> <p>(2) Ainsi que pour l'entretien écologique de ces rosiers « bio » une fois en place. Voire de n'importe quel autre rosier. Mais cet article ne traite pas des espaces verts et jardins d'amateurs qui sont abordés dans d'autres dossiers.</p> <p>(3) Le cas n'a rien de théorique, l'auteur de ces lignes a pu le constater personnellement.</p> <p>(4) Base de données en ligne du ministère de l'Agriculture.</p> <p>(5) Ainsi que contre les mousses sur gazon, mais les problèmes de mousse se posent rarement en gazonnière et plutôt sur gazons en place depuis quelque temps, cf. l'article p. 30.</p> <p>(6) Au sens de <i>« issu de la chimie de synthèse »</i>.</p> <p>(7) Suite au cas notamment d'<i>Harmonia axyridis</i>, coccinelle asiatique importée pour la lutte biologique et qui joue les envahisseuses en Europe et en Amérique, nuisant à la diversité de l'entomofaune locale.</p>

Tableau 1 - Protection des végétaux d'ornement (cultures horticoles) : nouveaux produits à base de micro-organismes vivants ayant obtenu récemment des AMM..

Tableau 2 - Protection des végétaux d'ornement (cultures horticoles) contre des ravageurs : nouveaux produits (issus du monde végétal ou de la chimie de synthèse) ayant obtenu récemment des AMM.

Tableau 3 - Autres produits de protection des végétaux d'ornement (cultures horticoles) ayant obtenu récemment des AMM.

Résumé

Depuis 18 derniers mois, 9 substances actives phytopharmaceutiques inédites pour les cultures ornementales ont bénéficié d'AMM.

5 sont d'origine biologique. Ce sont trois micro-organismes vivants, le Trichoderma harzianum de Trianum-G et Trianum-P, stimulateurs de vitalité de Koppert, l'Ampelomyces quisqualis de AQ 10, fongicide anti-oïdium de De Sangosse et le Bacillus subtilis de Serenade Max, SDN de Basf Agro, ainsi que deux extraits végétaux, les pyréthrines et l'huile de colza associés dans Spruzit, insecticide de Neudorff vendu par Compo Expert.

Deux autres sont des insecticides conventionnels : le thiaméthoxam de Flagship Pro, de Syngenta Agro et le flonicamide de Teppeki, de Belchim Crop Protection.

Enfin la quinoclamine est lancée dans Mogeton, anti-mousse de Compo Expert, et le pyraflufen-éthyl (avec du glyphosate) dans Hammer EV, de Scotts France.

Parmi les moyens de protection des cultures ornementales n'ayant pas besoin d'AMM, on note de nouvelles espèces d'insectes auxiliaires parasitoïdes (ex. Anagyrus pseudococci), de nouvelles présentations d'auxiliaires prédateurs et le lancement du nématode Steinernema carpocapsae, déjà utilisé sur cultures ornementales, contre les ravageurs émergents du palmier d'ornement, aux côtés de pièges de surveillance des populations de ces ravageurs.

Mots-clés : cultures ornementales, produits phytopharmaceutiques, micro-organismes, Trichoderma harzianum, Ampelomyces quisqualis, Bacillus subtilis, bio-insecticides, pyréthrines, huile de colza, insecticides, thiaméthoxam, flonicamide, anti-mousses, quinoclamine, herbicides, pyraflufen-éthyl, fongicides, macro-organismes auxiliaires, insectes, acariens, nématodes, pièges.

L'essentiel de l'offre

Voir aussi :