Christophe Grison, agriculteur dans l'Oise, et Stéphane Sorin, du groupe coopératif Terrena, ont témoigné. Le premier, Président de Farre(2), fait partie du réseau « protection intégrée » de cette association. Il raisonne l'utilisation de ses produits phytos et sème des bandes enherbées fleuries pour la biodiversité. Contre la pyrale du maïs, il a remplacé les insecticides par des trichogrammes. La coopérative du second a un réseau d'agriculteurs « sentinelles de la terre » testant des techniques, systèmes et produits alternatifs et/ou intégrés sur leurs fermes. Elle vend des produits à base de micro-organismes et promeut elle aussi les bandes enherbées fleuries.
Pour tous les deux, la baisse d'utilisation des pesticides, but d'écophyto 2018, passe par diverses méthodes parmi lesquelles l'utilisation de produits proposés par les adhérents d'IBMA, réponse partielle mais intéressante. Ces outils de « bio-contrôle » sont des auxiliaires (ex. trichogrammes) et des produits phytos alternatifs.
Mais ceux-ci, s'ils ont une AMM, seront-ils inclus dans l'IFT(3), indicateur d'utilisation des produits phytos sur l'exploitation ? La question a été posée à Emmanuelle Soubeyran, chef du SPRSPP(4) au MAAPRAT, venue en auditrice. Elle a répondu qu'il est « nécessaire de ne pas les compter de la même façon que les produits phytos classiques ». Reste à voir si cela touche l'IFT et/ou le NODU (indice national Ecophyto) et où placer la limite entre les produits « classiques » et les autres.
<p>(1) International Biocontrol Manufacturers Association. Voir p. 16.</p> <p>(2) Forum de l'agriculture raisonnée respectueuse de l'environnement.</p> <p>(3) Indice de fréquence de traitement.</p> <p>(4) Service de la Prévention des risques sanitaires de la production primaire qui, au sein de la DGAL, Direction générale de l'Alimentation, chapeaute la SdQPV, sous-direction de la Qualité et de la Protection des Végétaux.</p>