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dossier - Espaces verts et jardins : Théâtre de verdure

Situation phytosanitaire des gazons en 2010

Ollivier Dours* - Phytoma - n°645 - juin 2011 - page 20

Appréhendée à partir du réseau de surveillance des surfaces herbacées des golfs
 ph. G. Vadrot

ph. G. Vadrot

Tipule adulte. En France, deux espèce sont redoutées pour leurs larves nuisibles sur gazons. ph. O. Dours

Tipule adulte. En France, deux espèce sont redoutées pour leurs larves nuisibles sur gazons. ph. O. Dours

Fusariose hivernale due à Microdochium nivale :      2 - sur gazon intensif (green) ;      3 - sur pelouse plus extensive, mais touchée quand même. ph. E.H. Cochard, consultant AGREF - ph. O. Dours-CETEV

Fusariose hivernale due à Microdochium nivale : 2 - sur gazon intensif (green) ; 3 - sur pelouse plus extensive, mais touchée quand même. ph. E.H. Cochard, consultant AGREF - ph. O. Dours-CETEV

Symptômes de Dollar Spot sur green. ph. O. Dours-CETEV

Symptômes de Dollar Spot sur green. ph. O. Dours-CETEV

Leptosphaerulina australis. La maladie, moins fréquente que les fusarioses et le dollar spot, peut néanmoins obliger à traiter. ph. H.E. Cochard

Leptosphaerulina australis. La maladie, moins fréquente que les fusarioses et le dollar spot, peut néanmoins obliger à traiter. ph. H.E. Cochard

Digitaria ischaemum (Schreb.) Mühl, une des espèces de digitaires trouvées sur gazon même si moins souvent que la digitaire sanguine D. sanguinalis. ph. O. Dours

Digitaria ischaemum (Schreb.) Mühl, une des espèces de digitaires trouvées sur gazon même si moins souvent que la digitaire sanguine D. sanguinalis. ph. O. Dours

La mousse Bryum argenteum, problématique sur green. ph. O. Dours

La mousse Bryum argenteum, problématique sur green. ph. O. Dours

8 - Ver de terre ph. O. Dours-CETEV

8 - Ver de terre ph. O. Dours-CETEV

Dégâts de sangliers. Qu'ils soient à la recherche de vers de terre et insectes ou de racines (cela dépend de la saison), leur nuisibilité est spectaculaire. ph. R. Dorbeau, Institut écoumène et Environneme

Dégâts de sangliers. Qu'ils soient à la recherche de vers de terre et insectes ou de racines (cela dépend de la saison), leur nuisibilité est spectaculaire. ph. R. Dorbeau, Institut écoumène et Environneme

Voici le bilan phytosanitaire des gazons en 2010. Il a été établi à partir de la surveillance des seuls gazons de golfs. Mais ces derniers, on l'a vu dans l'article précédent, sont représentatifs de l'ensemble du territoire national et des différents types de tapis herbacés français. Cela va des gazons intensifs aux pelouses extensives. Les premiers, départs et greens, sont équivalents aux gazons de prestige et à certains terrains de sport. Quant aux roughs, ils sont comparables aux pelouses extensives de classe 2(1). Alors, voici le bilan de 2010, année à maladies mais aussi marquée par des ravageurs du sol, noctuelles terricoles (alias vers gris), tipules, etc., et certaines adventices à commencer par le pâturin annuel. Ce bilan s'accompagne de conseils pour 2011.

Les événements parasitaires marquants de l'année 2010

Pour les gazons en général, 2010 est une année à maladies. La plus observée et la plus traitée (4,85 traitements en moyenne sur greens) est la fusariose hivernale, suite au climat froid de l'hiver 2009-2010.

En l'absence de solutions efficaces et autorisées, les attaques de vers gris (plusieurs espèces) sur les parties souterraines du gazon augmentent, même si les tipules (photo 1) restent leur ravageur numéro 1.

Côté adventices, à noter en priorité la présence du pâturin annuel, la problématique des graminées d'origine tropicale dans le Sud-Ouest et enfin les graminées estivales : panics-sétaires-digitaires. Parmi les dicotylédones, les cinq espèces les plus nuisibles sont les véroniques, la sagine et le pissenlit (Taraxacum campylodes G.E. Haglund) ainsi que, pour les gazons intensifs et semi-intensifs, les pâquerettes, difficiles à éliminer sur fairways, et les trèfles.

Sur gazons intensifs, le problème des vers de terre reste d'actualité car les solutions alternatives actuelles ne convainquent toujours pas.

Ravageurs du système racinaire

En 2010, les attaques de noctuelles terricoles (vers gris) augmentent avec des dégâts de plus en plus préoccupants dans le Sud-Est.

Les deux espèces de tipules sont aussi très présentes sur le territoire. Attention, leurs cycles de développement biologique sont différents (2 générations par an pour Tipula oleracea L. contre une seule pour T. paludosa Meigen). Une meilleure connaissance de ces espèces permettrait de mieux raisonner le choix de la période de traitement biologique à base de nématodes entomopathogènes.

La problématique est la même pour les vers blancs : bien souvent, les gestionnaires des gazons ne connaissent pas l'espèce exacte de hanneton contre laquelle ils doivent agir.

La figure 1 illustre les données sur la présence de ravageurs du sol et les nuisances imputables aux excès de vers de terre en 2010 sur golfs.

La figure 2 illustre le nombre moyen de traitements réalisés sur les golfs en 2010 contre ces ravageurs du gazon.

Maladies des gazons

La figure 3 rend compte de l'importance relative des différentes maladies rencontrées sur golfs. La maîtrise de certaines d'entre elles (fusarioses, dollar spot, etc.) nécessite souvent de compléter les pratiques culturales par l'utilisation d'intrants phytosanitaires (Figure 4).

La gestion aussi naturelle que possible des parcours de golfs et autres gazons et pelouses est une priorité des acteurs de la filière. Elle passe d'abord par le choix d'espèces de graminées adaptées aux conditions édapho-climatiques locales en privilégiant les variétés résistantes aux maladies. Puis elle met en œuvre diverses façons culturales : regarnissage, fertilisation équilibrée, gestion des quantités, fréquences et horaires de l'irrigation si elle est nécessaire, voire élimination de la rosée matinale et drainage pour les plus intensifs (greens, etc.), correction de pH pour le rendre voisin de la neutralité, aérations du sol pour limiter le feutre, etc.

Fusariose hivernale en vedette

La fin de 2009 (novembre et décembre) a connu des vagues de froid persistant. Cela a généré une forte pression de la fusariose hivernale due à Microdochium nivale(2) (Ces. ex Sacc.) dans les régions du nord et du sud-ouest. L'impact de cette fusariose a été moindre dans le Sud-Est depuis deux années consécutives.

En région parisienne et région Centre, l'intensité de M. nivale a été importante sur une longue période, jusqu'en mars 2010 ; l'alternance de périodes douces voire très douces et de périodes froides et humides a favorisé cette maladie qui a nécessité plus de 4 traitements sur golfs (Figure 4). Un nombre d'interventions supérieur à celui de 2009 et 1 à 2 applications supplémentaires par rapport à une année normale.

Mais aussi Dollar Spot

En France, le dollar spot dû à Sclerotinia homeocarpa F.T. Bennet est difficile à maîtriser sur golfs selon les professionnels. Pour limiter l'impact de cette maladie, il est conseillé d'éliminer la rosée le matin et d'essayer de ne pas tondre le gazon tant qu'il est humide.

Depuis le début de cette enquête, la fusariose hivernale (photos 2 et 3) et le dollar spot (photo 4) sont les maladies qui ont causé les dégâts les plus préjudiciables dans toutes les régions françaises ; elles ont nécessité à elles seules plus de 70 % des applications fongicides effectuées sur greens, départs et fairways de golfs.

Anthracnose aidée par pâturin annuel

L'anthracnose [agent causal : Colletotrichum graminicola (Ces.) G.W. Wilson] est aussi en progression en 2010. Elle est plutôt présente dans la moitié sud et ouest de la France sur greens de golfs en période estivale. Sur golf, l'anthracnose a nécessité plus de 3 applications spécifiques dans les situations les plus graves.

Les intendants de golfs signalent que la maladie envahit les gazons stressés par les situations compactées ou peu aérées et en présence d'une forte proportion de pâturin annuel. En golf, mais aussi sur les autres gazons intensifs, une bonne circulation de l'air dans le sol par des opérations de scarification, aérations et balayage de la rosée aideront à limiter la maladie en attendant un anti-pâturin spécifique et efficace.

Fil rouge suivi partout

Partout en France, la présence de fil rouge a été notée sur fairways mais la maladie se maîtrise par le raisonnement de la fertilisation azotée : un complément en azote minéral sous forme adaptée – rapidement assimilable – réalisé dans la majorité des situations en période estivale et complété par des aérations. Les traitements fongicides spécifiques sont réservés aux greens et autres gazons intensifs.

Ronds de sorcières sur tous types de gazons

La présence de ronds de sorcières a été signalée régulièrement partout en France sur tous types de gazon ; leur maîtrise est plus ou moins facile suivant le type de gazon. En l'absence de solutions fongicides efficaces, elle passe par des moyens culturaux : aération profonde (en évacuant et détruisant les déchets dus au carottage), fertilisation, sablage, regarnissage.

Fusariose estivale, le retour

La fusariose estivale retrouve en 2010 son niveau de 2008 et cela dans toute la France ; c'est la maladie en progression dans notre enquête. Elle a nécessité deux à trois applications spécifiques en moyenne (figure 4). La température (26-35 °C) et l'humidité élevées sont les principaux facteurs. Période chaude, fort ensoleillement, exposition sud de la pelouse, alternance de temps sec et humide sont autant de conditions très favorables à la maladie.

Les fumures importantes en azote ammoniacal accroissent les risques d'attaque de même que le manque de potassium et de phosphore. Il faut assurer un niveau nutritionnel azoté suffisant pour maintenir une croissance racinaire modérée, surtout au printemps et en début d'été (pas d'engrais pendant les périodes de sécheresse). Des aérations doivent être programmées si l'existence d'un feutre est important afin d'éviter la formation d'un sol compacté.

Autres maladies

Les pythiums des saisons froides et chaudes ont été plus agressifs dans les régions sud-ouest, parisienne et centre. En période d'activité, les apports d'inoculum extérieur ont un rôle très important. Cet inoculum peut venir d'un trou voisin dans le parcours, mais aussi des formes de conservation dans le sol (mycélium) ou de vie en saprophyte. Le pythium se dissémine par les outils de tonte ou d'entretien, par les chaussures et accessoires des joueurs et surtout par l'eau stagnante ou de surface.

Rhizoctonia solani (J.G. Kühn) et Leptosphaerulina australis (photo 5) peuvent localement justifier 1 à 2 application(s) fongicide(s).

En revanche, pour le complexe helminthosporiose/curvulariose et Sclerotium rolfsii (Sacc.), les méthodes culturales sont privilégiées : raisonnement de la fertilisation pour réduire un déséquilibre azote/potasse en sortie d'hiver. Il faut veiller à ne pas apporter d'eau en période estivale pour éviter de les favoriser.

Quelques dégâts localisés de tachetures à Sclerophthora, ont été également signalés. Cette maladie relativement peu observée en France ne pose pas de gros problèmes de protection. Elle peut justifier localement une à deux applications.

Végétation spontanée

Le contrôle de la végétation spontanée (herbacées et mousses) reste une préoccupation majeure des gestionnaires des gazons.

Graminées : en 2010, le pâturin annuel et des autres

Parmi les espèces de graminées indésirables, c'est le pâturin annuel (Poa annua) qui est le plus dommageable ; sa présence est enregistrée dans toute la France.

Parmi les graminées estivales, les digitaires, surtout sanguine (Digitaria sanguinalis) mais aussi ishème (D. ischaemum, photo 6) sont toujours les plus répandues sur golfs ; les sétaires (Setaria sp.) sont régulièrement signalées ainsi que les panics (Panic sp., Echinochloa crus-galli) à moindre fréquence (Figure 5). Parmi les chiendents, Cynodon dactylon (L.) Pers. reste le plus signalé en toutes régions plus qu'Agropyron repens (L.) P. Beauv. davantage présent dans le nord de la France.

Les paspales et Cyperus sp sont cités ainsi que certaines graminées d'origine tropicale : l'élusine indienne Eleusine indica (L.) Gaert. vue dans toutes les régions du sud de la France, et le sporobole d'Inde (sporobole tenace) Sporobolus indicus (L.) R. BR. présent en Aquitaine (33-40-64), Midi-Pyrénées (31) et Languedoc- Roussillon (66) où il pose un réel problème.

Dicotylédones, présentes mais faciles

De nombreuses espèces de dicotylédones sont signalées (Figure 6). Elles sont assez aisément maîtrisées dans l'ensemble, avec toutefois des difficultés vis-à-vis du trèfle (Trifolium repens L.), espèce la plus citée avec la vivace Bellis perennis L. (pâquerette) ainsi que les véroniques (Veronica persica Poir.et V. arvensis L.) régulièrement signalées en toutes régions avec le pissenlit et la sagine.

Gérer le sol face au pâturin annuel… et aux autres

On peut défavoriser les herbacées indésirables en jouant sur divers facteurs. Ainsi, les facteurs favorables à l'installation et au développement du pâturin annuel sont la conjonction notamment de tontes rases, d'irrigations fréquentes en période estivale et d'une fertilisation azotée mal adaptée. Sa présence, mais aussi celle de céraistes communs (Cerastium fontanum sbsp. vulgare) ou de véroniques filiformes peuvent être dues à un sol pas assez drainant. Dans ce cas, on peut modifier sa structure par des sablages. La fertilité du sol (fumure de fond), notamment pour le phosphore et le potassium est important pour l'installation d'un gazon à même de concurrencer efficacement les adventices.

Bien gérer la fertilisation azotée est utile pour maîtriser le pâturin annuel mais aussi des fabacées type trèfles et luzernes.

Le pH est important car il influe sur la disponibilité des éléments minéraux et sur l'activité microbienne.

L'agrostide stolonifère (Agrostis stolonifera) se montre plus compétitive en conditions légèrement acides alors que les plantains (Plantago sp.) le sont en conditions basiques. Pour le gazon, le pH idéal est proche de la neutralité, compris entre 6,7 et 7,2.

Attention, l'aération du sol et la scarification peuvent entraîner le développement d'adventices dans les espaces libres créés. C'est pourquoi il vaut mieux éviter de réaliser ces opérations en périodes de germination de certaines adventices : le paspale dilaté Paspalum dilatatum (qui germe lorsque la température du sol atteint 15 a 18 °C) ou de nombreuses graminées annuelles estivales (digitaire sanguine D. sanguinalis, sétaires S. glauca et S. viridis, panics E. crus-galli et P. dichotomiflorum, ainsi que l'éleusine indienne E. indica, qui germent lorsque le sol atteint environ 12 à 13 °C).

Autres façons culturales conseillées

Enlever et éliminer les déchets de tonte afin d'éviter un ensemencement d'adventices systématique, défeutrer les gazons et ajuster les hauteurs de tontes en été à la hausse sont des précautions qui vont limiter les adventices.

Si l'on peut diminuer l'arrosage en période estivale, on limitera le pâturin annuel, plus sensible au stress hydrique à cause de son enracinement superficiel que les graminées désirées.

Le regarnissage régulier des terrains et le désherbage manuel sur les terrains et les greens peu colonisés restent les méthodes les plus utilisées pour lutter contre les dicotylédones.

Restent les herbicides

Si ces façons culturales ne suffisent pas, des herbicides sont employés.

La figure 7 indique le nombre moyen d'interventions (herbicides et autres) réalisées sur golfs en 2010 contre les graminées.

La figure 8 en fait autant pour les dicotylédones contre lesquelles un à deux herbicides sélectifs foliaires sont réalisés en moyenne chaque année selon les types de gazons.

Plantes envahissantes

Il est important que les intendants de golfs soient en capacité de pouvoir reconnaître les espèces envahissantes. En effet, ces végétaux problématiques ont un impact non négligeable pour l'environnement à différents niveaux. Pour l'essentiel, il s'agit de préoccupations sanitaires voire sécuritaires. Les espèces signalées par les intendants de golfs en 2010 sont citées dans le tableau 2 (page précédente).

Mousses et algues

Les mousses et algues sont présentes dans toutes les régions françaises (Figure 9). En 2010, leur nuisance est équivalente à celle des années passées dans la majorité des régions.

Il existe de nombreuses espèces de mousses susceptibles d'envahir les golfs, gazons à vocation sportive et pelouses d'hippodromes. L'espèce Bryum argenteum Hedw. (photo 7) pose un réel problème sur greens de golf.

Leur maîtrise semble là aussi obtenue par des moyens culturaux : aération, regarnissage, correction de l'acidité des sols, revoir le drainage si nécessaire… Ces dispositions sont à mettre en œuvre avant de lutter avec un anti-mousse spécifique ou de manière concomitante pour en limiter le nombre d'applications.

Vers de terre, un problème spécifique

Les gestionnaires de gazon de golfs se trouvent devant une impossibilité pratique pour réduire l'activité des vers de terre (photo 8) en période hivernale et en sortie d'hiver.

La gêne provoquée peut être d'ordres divers :

– Gêne pour le jeu lui-même, le terrain devenant glissant donc dangereux pour les joueurs.

– Lorsqu'il y a beaucoup de turricules(3) en surface, il est difficile de tondre correctement ; les turricules collant sur les rouleaux des tondeuses empêchent une coupe franche et nette ; de plus, cela endommage les lames des tondeuses hélicoïdales.

– La forte présence de turricules diminue la perméabilité et la planéité des terrains ainsi que la densité et l'esthétique du gazon.

– La présence excessive de vers de terre peut attirer les oiseaux (corbeaux, corneilles…) donc provoquer indirectement des dégâts.

Vertébrés nuisibles

Oiseaux, corvidés surtout

Parmi les oiseaux, les corvidés causent le plus de détériorations. Lorsqu'ils sont à la recherche de larves d'insectes terricoles ou de vers de terres, ces oiseaux sont à l'origine de retournements et de trous dans les pelouses de gazons de sports et greens de golf.

Sangliers, penser clôture

Les dommages de sangliers (photo 9) ont été mentionnés assez régulièrement sur golf. En hiver et début du printemps, les dégâts sont dus à la recherche de nourriture riche en protéines. À cette période, le régime alimentaire des sangliers est constitué en majorité de lombrics et larves d'insectes terricoles (vers blancs, tipules, taupins, noctuelles terricoles, courtilières, etc.) Plus tard en saison, ils orientent leurs recherches vers des adventices à grosses racines présentes dans les gazons : pissenlits, plantains, picris, onagre, etc. À l'automne, il faut retirer les fruits des plantes ornementales alentours : glands, faines, pommes, etc.

Encadrant le site à protéger, les clôtures électrique ou à gibier sont deux moyens confirmés de prévention des dégâts de sangliers.

Taupes, penser piégeage

Comme en 2009, des dégâts de taupes sur les golfs ont été signalés régulièrement dans toutes les régions. Leur contrôle est largement obtenu par les campagnes de piégeage qui durent toute l'année. La méthode est très satisfaisante.

En conclusion pour 2010

En conclusion de ce bilan de l'état sanitaire des gazons de golfs en 2010, les réponses aux questionnaires suggèrent une augmentation très nette de la noctuelle terricole par rapport aux tendances observées depuis le début de l'enquête en 2005 ; c'est aussi le cas des dégâts liés aux populations de vers de terre, etc.

Cependant les maladies fongiques restent globalement dominantes pour les gestionnaires de golfs. La fusariose hivernale a été plus virulente qu'en 2009 dans le sud-est et le nord de la France métropolitaine. Elle reste, avec le dollar spot, l'un des principaux parasites de qualité que les gestionnaires de gazons doivent gérer chaque année. La part des fongicides augmente légèrement par rapport à 2009 à cause, justement, de la fusariose hivernale.

Le pâturin annuel préoccupe toujours la profession. La présence de digitaires est aussi préoccupante ; les graminées vivaces ou d'origine tropicale ont tendance à le devenir, notamment dans le Sud-Ouest.

Pour les dicotylédones, le trèfle, la pâquerette puis les véroniques et la sagine sont régulièrement signalés comme justifiant l'application d'herbicides foliaires de post-levée.

Remerciements : L'auteur remercie pour leur active participation les intendants de golfs appartenant aux associations professionnelles (Agref) qui ont renseigné le questionnaire. Remerciements particuliers à Patrice Bernard (Agref) et à Emilio Vichera et Rémy Dorbeau (Agref- Institut Écoumène Golf et Environnement).

<p>* Animateur filière Gazon Institut Écoumène Golf et Environnement.</p> <p>(1) La Classe 2 définie par la Société française des gazons (SFG) est celle des <i>« pelouses de zones et espaces rustiques »</i> qui peuvent monter à 20 cm et sont tondues ou broyées 5 à 10 fois par an. Elle se différencie de la classe 3 des <i>« pelouses d'espaces naturels »</i> (fauchées ou broyées une ou deux fois par an) et de la classe 1 des <i>« pelouses d'espaces jardinés »</i>, tondues à 10 cm 8 à 15 fois par an et arrosées et fertilisées si besoin. Voir Phytoma n° 637, octobre 2010, p. 7.</p> <p>(2) Les pathologistes différencient maintenant deux espèces de <i>Microdochium</i> (<i>nivale</i> et <i>majus</i>) ; mais cela n'est pas encore parvenu jusqu'aux greens (NDLR).</p> <p>(3) Les turricules issus des déjections des vers de terre sont constitués d'un mélange intime de matières organiques et minérales.</p>

Figure 1 - Pourcentages de répondants signalant différents ravageurs du sol et nuisances imputables aux excès de vers de terre en 2010 sur les golfs.

Figure 2 - Nombre moyen d'interventions (applications d'auxiliaires biologiques, d'insecticides ou de répulsifs) réalisés sur les golfs en 2010 contre différents ravageurs du sol des gazons.

Figure 3 - Pourcentage de répondants signalant différentes maladies du gazon de golfs en 2010.

Figure 4 - Nombre moyen d'applications fongicides réalisées sur les golfs en 2010 contre les différentes maladies du gazon.

Figure 5 - Récurrence des différentes graminées indésirables signalées sur gazon en 2010 (en % de réponses selon le panel de l'enquête).

Figure 6 - Les différentes dicotylédones indésirables signalées sur gazon en 2010 (en % de réponses selon le panel de l'enquête).

Tableau 2 - Présence des plantes envahissantes ou d'origine tropicale par département sur golfs en 2010 selon le panel de l'enquête.

Figure 7- Nombre moyen d'interventions (sur-semis, moyens culturaux, désherbage manuel ou mécanique, applications d'herbicides ou de régulateurs de croissance) réalisées sur golf en 2010 contre les graminées.

Figure 8 - Nombre moyen d'interventions (façons culturales, apports d'herbicides ou d'anti-mousses) réalisées sur golfs en 2010 contre les dicotylédones et les mousses.

Figure 9 - Importance des mousses sur les greens en 2010 selon la zone géographique.

Résumé

Le bilan phytosanitaire des gazons en 2010, réalisé par l'Institut Ecoumène Golf et Environnement à partir d'informations issues du réseau d'intendants de golfs de l'Agref (enquête annuelle), est indicatif de la situation générale des gazons grâce à la variété des surfaces en herbe des golfs et la couverture géographique nationale de l'enquête.

Concernant les ravageurs, les vers gris (noctuelles terricoles) sont en recrudescence, même si les tipules restent le premier ravageur des parties souterraines du gazon. Par ailleurs, 2010 a été une année à maladies : fusariose hivernale particulièrement nuisible, suivie du dollar spot, etc. Parmi les adventices, le pâturin annuel est le plus dommageable (et favorise l'anthracnose), suivi des graminées estivales et de certaines espèces pérennes et/ou d'origine tropicales en développement, plus les dicotylédones habituelles et sans négliger les nouvelles plantes envahissantes. Les vers de terre, problème spécifique des gazons intensifs (greens de golfs et certains autres terrains de sport et gazons de prestige) posent des problèmes accrus. Il en est de même des oiseaux et sangliers attirés par les vers de terre, vers gris et noctuelles.

Des conseils de gestion du sol (aération, sablage, correction de pH, etc.), de l'eau et de la fertilisation, ainsi que de façons culturales sont donnés pour 2011. Ils sont à suivre avant d'envisager l'apport d'auxiliaires (nématodes utiles) ou de fongicides, herbicides, anti-mousses, etc.

Mots-clés : ZNA zones non agricoles, espaces verts, gazons, pelouses, golfs, bilan phytosanitaire 2010, ravageurs, noctuelles terricoles vers gris, tipules Tipula sp., maladies, fusariose hivernale Microdochium nivale, dollar spot Sclerotinia homeocarpa, pâturin annuel Poa annua, graminées estivales, plantes envahissantes, vers de terre, oiseaux, sangliers, façons culturales, traitements phytosanitaires.

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