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Alt'Carpo résultats en vergers, suite

Benoît Sauphanor* et Guilhem Sévérac** - Phytoma - n°645 - juin 2011 - page 39

Mode d'action et impacts agronomiques et environnementaux des filets Alt'Carpo
 ph. G. Sévérac

ph. G. Sévérac

Ponte de chrysope dans les filets, due à l'absence d'utilisation d'insecticide. ph. G. Sévérac

Ponte de chrysope dans les filets, due à l'absence d'utilisation d'insecticide. ph. G. Sévérac

Le concept Alt'Carpo a été élaboré en 2005. Cette technique de protection se développe depuis 2007 en Provence, région où elle a montré son efficacité contre un carpocapse particulièrement virulent. Les tests et résultats en vergers commerciaux suivis notamment par la Chambre d'agriculture du Vaucluse et le GRAB(1) ont fait régulièrement l'objet de publications dans Phytoma(2). En 2010, les travaux ont continué dans le cadre d'un projet scientifique sur 3 ans, piloté par l'INRA, qui vise à étudier le système Alt'Carpo dans sa globalité(3) : comportement du carpocapse, effets secondaires, évaluation de la réduction des intrants, impact environnemental, durabilité… Voici les résultats de 2010, avec un rappel sur l'évolution depuis 2007.

Quels sont les mécanismes d'action des filets Alt'Carpo sur le carpocapse ? Des systèmes proches de ce concept sont développés sous l'appellation générique de filets d'exclusion sur différentes productions et divers continents, avec parfois une industrialisation de la production des dispositifs de couverture. Des cas sont décrits pour la protection des cultures maraîchères contre les vecteurs de phytoplasmes ou contre la teigne des crucifères. D'autres le sont sur différentes cultures fruitières, en particulier les fruits à noyau en Australie pour la protection contre les mouches des fruits.

Or, pour ce dernier cas, il est précisé qu'une taille de maille inférieure au diamètre de l'abdomen des mouches est une condition nécessaire au succès de l'exclusion. La taille des adultes de carpocapse leur permettant potentiellement de traverser les filets Alt'Carpo, nous avons cherché à définir quels étaient les mécanismes assurant leur efficacité contre cet insecte.

Expérimentations depuis 2007

Verger expérimental, un rang « témoin » sur 5

Un dispositif expérimental a été pour cela implanté en 2007 sur un verger de pommiers du domaine Saint-Paul, de l'INRA d'Avignon.

La parcelle d'essai est constituée de 10 rangées de 22 arbres, les rangs 1 à 5 étant plantés en Royal Gala et les rangs 6 à 10 en Granny Smith. Pour chaque variété, 4 rangs sont couverts de filets mono-rang et un rang est non couvert. La couverture, en maille 3 x 7,4 mm de 2007 à 2009, est remplacée en 2010 par une maille 2,2 x 5,4 mm.

La parcelle ne reçoit aucune protection insecticide pendant la période d'expérimentation, à l'exception d'huiles en hiver et en 2010 d'un traitement avec de l'acétamipride avant fleur. Les résultats sont illustrés figure 1.

Résultats d'efficacité : attention à l'effet bordure

Les attaques sur fruits, observées sur l'ensemble des fruits récoltés sur 11 arbres par rang, sont significativement réduites par les filets, mais beaucoup moins toutefois que ce qui est obtenu en vergers commerciaux (Figure 1).

L'efficacité du dispositif, évaluée en termes de réduction d'infestation par rapport aux rangs témoins non couverts, est par ailleurs similaire pour les quatre années d'essai et donc avec les deux types de maille.

Une des particularités du dispositif par rapport aux protections Alt'Carpo mises en place chez les producteurs est l'imbrication de rangs témoins non traités, constituant une très forte source d'inoculum. En l'absence de protection insecticide, les dégâts sur fruits à la récolte s'établissent en effet à plus de 70 % en Gala et à près de 80 % en Granny, récoltée plus tardivement et supportant une génération supplémentaire de carpocapse.

La présomption est donc forte que les dégâts sous filets soient occasionnés ou favorisés par la proximité immédiate de fortes populations présentes dans les rangs témoins. On observe en effet que l'infestation des rangs couverts est corrélée significativement à la distance aux rangs témoins (effet bordure). L'efficacité de protection va de 58 % sur les rangs contigus aux témoins à 91 % sur le rang le plus distant (efficacité moyenne sur 4 années) (Figure 1).

Essais de comportement au verger

Des essais comportementaux réalisés par piégeage sur la parcelle expérimentale et en laboratoire confirment la part prépondérante des contaminations par les populations extérieures.

Des pièges appâtés avec un mélange de phéromone et d'ester de poire mini-dosés (Combo microlure, de Trécé) sont positionnés dans les quatre modalités (deux variétés, avec et sans couverture). Les filets réduisent de 96 % les captures d'adultes sauvages de carpocapse, ce taux étant légèrement inférieur en 2010 avec la maille plus fine (mais avec des filets rehaussés la même année pour limiter leur impact négatif sur la croissance des arbres).

De manière similaire, des mâles de carpocapse marqués et lâchés dans les différentes modalités sont capturés dans les rangs témoins, mais quasiment aucun dans les rangs sous filet. Un taux significatif de mâles lâchés sous les filets est par ailleurs capturé dans les rangs témoins, attestant de la capacité des adultes à traverser les filets mais non à s'accoupler ou du moins à rejoindre l'attractif sexuel sous les filets.

Confirmation au laboratoire

Ces observations comportementales sont reproduites en laboratoire. Les adultes des deux sexes confinés dans des cages fermées par les deux types de maille ont la capacité de s'en échapper. La mobilité des mâles (73 et 52 % respectivement pour les mailles 3 x 7,4 et 2,2 x 5,4 mm) est supérieure à celle des femelles (20 et 18 % pour les deux types de maille). On remarque également que les adultes traversent le filet vers l'extérieur, attirés par la lumière et par une source alimentaire, mais non pour changer de compartiment et rejoindre un partenaire sexuel. Enfin, lorsque l'on couvre intimement les papiers servant de support de ponte aux femelles par les filets, la ponte est réduite de 50 à 55 % par rapport à un support non couvert, et de manière similaire avec les deux types de maille.

Ces différentes observations démontrent que la reproduction des carpocapses est fortement perturbée sous les filets.

L'explication est dans le comportement avant l'accouplement

Avant les accouplements, les adultes volent entre les rangs ou au-dessus de la canopée à la recherche d'un partenaire sexuel ; or dans les dispositifs Alt'Carpo, ces vols sont fortement contraints par l'espace réduit entre les arbres et les filets.

Les filets perturbent également le comportement d'appel des femelles qui, pendant cette phase, se positionnent en bout de rameau à l'extérieur de la frondaison.

Les adultes venant de l'extérieur des filets, en particulier les femelles fécondées, conservent en revanche une certaine capacité à y pénétrer et également à pondre sur les feuilles ou les fruits en contact avec les filets.

La dispersion spatiale des carpocapses sur une saison de production est pour l'essentiel de la population limitée à quelques dizaines de mètres. Une des conditions pour éviter des attaques de populations extérieures sur des parcelles Alt'Carpo est l'absence dans l'environnement proche de foyers de carpocapse (vergers abandonnés ou en échec de protection).

Ces pénétrations seront par ailleurs d'autant moins fréquentes que les mailles du filet de couverture seront fines.

Et en l'absence d'apport extérieur, la capacité de reproduction des populations résidentes de la parcelle sera d'autant plus contrainte que l'espace disponible pour les vols d'accouplement autour de la frondaison sera limité. Faut-il rapprocher cela de la comparaison des résultats entre systèmes mono-rang et monoparcelle ?

Résultats en verger : réseau Alt'Carpo Sud-Est

43 vergers représentatifs

En 2010, le réseau Alt'Carpo Sud-Est comportait 43 vergers : 26 équipés Alt'Carpo (20 en AB, agriculture biologique, et 6 en PFI, production fruitière intégrée) et 17 non couverts (5 en AB et 12 en PFI), soit 25 vergers en AB et 18 en PFI.

Dans la majorité des parcelles couvertes, il s'agit de système mono-rang (23 vergers pour 3 seulement en mono-parcelle).

Cet échantillonnage est représentatif des installations mises en place dans le Sud-Est. En effet, les producteurs préfèrent les protections mono-rang qui présentent une meilleure efficacité sur carpocapse par rapport aux mono-parcelle.

Les vergers Alt'Carpo n'ont pas reçu de protection insecticide complémentaire hormis de rares parcelles qui ont nécessité des traitements spécifiques contre d'autres ravageurs comme la mineuse, ou des mono-parcelles qui présentaient des attaques de carpocapse.

Sur les vergers non couverts, les stratégies mises en œuvre étaient de la confusion sexuelle accompagnée de traitements insecticides (uniquement des bio-insecticides en AB).

Résultats observés

En fin de G1, les vergers Alt'Carpo présentaient en moyenne 0,04 % de fruits piqués et les parcelles non couvertes 0,88 %. À la récolte, la moyenne des dégâts était de 0,22 % en vergers Alt'Carpo et 2,07 % en non couverts (Figure 2).

En vergers Alt'Carpo, on n'observe pas de différence de niveau de dégâts entre les vergers bios et les PFI. En revanche, dans les parcelles non couvertes, il est légèrement supérieur en bios par rapport au PFI (Figure 2).

En ce qui concerne la fréquence, plus de la moitié des 26 vergers Alt'Carpo ne présentait aucune piqûre sur l'échantillon de 500 fruits contrôlé à la récolte (Figure 3).

Parmi les 17 vergers non couverts, il y avait des dégâts de carpocapse sur les 5 vergers bios et également sur les trois quarts des vergers PFI (9 vergers sur 12).

Si on cible l'analyse du niveau de dégâts sur uniquement les vergers avec détection de piqûres, on note que l'intensité est divisée par 5 sous filet Alt'Carpo. Il n'y a pas ou peu d'écart entre les vergers bios et PFI.

En 2010, l'efficacité des protections Alt'Carpo est comparable à celle mesurée les années antérieures. Les systèmes mono-rang sont toujours très performants. En mono-parcelle, on retrouve toujours des niveaux d'efficacité plus aléatoires en fonction notamment de l'environnement. Dans ces quelques cas, un accompagnement par des traitements permet de contrôler le ravageur ce qui, dans ces situations, ne serait certainement pas possible en l'absence de filet.

Étude pluriannuelle sur un verger mono-parcelle

Rappel de 2007 à 2009 inclus

L'étude pluriannuelle conduite sur un verger en protection Alt'Carpo mono-parcelle illustre bien les fluctuations du niveau d'efficacité par rapport au système mono-rang. Ce verger est couvert depuis 2007.

La première année, les résultats obtenus étaient excellents puisque tout au long de la saison, aucune pomme piquée n'avait été observée dans la parcelle Alt'Carpo mono-parcelle et la partie en mono-rang qui servait de comparaison. Pourtant ce verger présentait 10,2 % de piqûres l'année antérieure.

En 2008, les comptages mettent à nouveau en évidence l'absence de piqûre durant toute la saison que ce soit en système mono-parcelle ou mono-rang. Comme en 2007, il n'y avait aucune capture dans les pièges de type Combo sous filet Alt'Carpo alors que le piège situé hors filet capturait régulièrement tout au long de la saison.

En 2009, le carpocapse avait été particulièrement virulent en Provence. La pression était comparable à celle de l'année 2003 et l'année suivante, compte tenu de l'inoculum, la situation avait été très critique. C'était d'ailleurs dans ce contexte qu'était né, en 2005, le concept Alt'Carpo. Malgré ce niveau d'infestation, avec des dégâts relativement importants sur des parcelles en protection chimique situées à proximité de l'essai, les protections Alt'Carpo avaient bien fonctionné : sur la partie en mono-rang, aucun dégât n'avait été détecté sur l'ensemble des contrôles réalisés tout au long de la saison. Aucune capture n'avait été enregistrée dans les pièges positionnés sous les filets des deux modalités. En mono-parcelle, une seule piqûre avait été observée sur le dernier contrôle réalisé avant récolte.

Il s'agissait d'une piqûre active. Compte tenu de l'absence de dégât et de capture de papillon dans les pièges lors des comptages effectués en saison, l'hypothèse la plus probable est que cette piqûre n'est pas liée à une population se développant sous le filet. Il s'agirait sans doute d'une femelle fécondée à l'extérieur, qui a pénétré dans l'enceinte. Contrairement au mono-rang, le filet étant très éloigné de la végétation, les femelles doivent le traverser pour déposer leurs pontes.

2010, le « mono-parcelle » décroche et le « mono-rang » tient

En 2010, des dégâts ont été observés à partir du 20 juillet sur la modalité en Alt'Carpo mono-parcelle. L'analyse des larves par l'INRA a confirmé qu'il s'agissait bien de Cydia pomonella. Compte tenu de ces observations, 2 traitements à base de spinosad ont été réalisés le 29 juillet et 9 août uniquement sur cette modalité. Des piqûres actives ont été observées jusqu'en fin de G3. Sur la partie en mono-rang, il n'y a eu aucun dégât durant toute la campagne. Un foyer de carpocapse présent dans un verger de Granny Smith situé à environ 200 m de la parcelle est certainement à l'origine de ces piqûres.

Au niveau du piégeage, seules 2 captures ont été enregistrées le 20 juillet, en mono-parcelle, date d'apparition des premiers dégâts. Par la suite, il n'y a plus eu aucune prise dans les pièges alors que l'on observait toujours des piqûres actives. Il n'y a donc pas de corrélation entre le piégeage et les dégâts.

Ces résultats confirment qu'en situation de forte pression, le système mono-parcelle peut être moins efficace, mais ce n'est pas systématique, alors que le système mono-rang assure régulièrement un bon niveau de protection.

Et les autres bioagresseurs ?

Moins de tavelure sous les filets

Concernant la tavelure, les comptages sur 500 fruits par verger ont été réalisés début juillet 2010. Ils montrent que 23 % des 26 vergers Alt'Carpo (soit 6 vergers) présentent au moins un fruit tavelé sur 500. Il s'agit exclusivement de vergers en AB. Par ailleurs 6 des 17 parcelles non couvertes, soit 35,3 % de l'effectif, ont des symptômes de tavelure. Ce sont 40 % des vergers bios (2 vergers) et 33,3 % des vergers PFI (4 vergers).

Si l'on compare les taux moyens de tavelure entre parcelles (Figure 4), on constate, outre l'absence de dégâts en PFI sous Alt'Carpo, un niveau de dégâts moyen sur fruit très nettement inférieur en verger Alt'Carpo en AB par rapport aux vergers bios non couverts.

Par ailleurs, si l'on compare les taux moyens de tavelure entre vergers sans filets, on constate qu'ils sont plus élevés en PFI qu'en AB. L'explication est que les vergers conduits en AB sont composés en partie de variétés dites « résistantes » (ex : Juliet) ou peu sensibles à la tavelure (ex : Akane). Si l'on examine à part les variétés sensibles en AB, on constate qu'elles sont davantage tavelées que la moyenne, aussi bien en vergers Alt'carpo que non couverts (Figure 4). Ces résultats correspondent à une efficacité réelle du choix variétal comme moyen de protection contre cette maladie.

En ciblant l'analyse uniquement sur les variétés sensibles (ex : Pink Lady, Gala) on peut évaluer l'impact des filets Alt'Carpo. Que ce soit en fréquence ou en intensité de dégâts, on a tendance à avoir moins de tavelure sur les vergers Alt'Carpo (Figure 4).

On peut donc au minimum conclure que, dans cette région, les filets ne favorisent pas le développement de la tavelure. Des travaux complémentaires sont nécessaires pour vérifier si on a réellement moins de dégâts sous filet à la récolte.

Ravageurs divers, résultats variés

Des observations ont également été faites en 2010 sur les autres bioagresseurs dans les 43 vergers suivis (Figure 5).

Quelques éléments marquants : seuls les vergers bios sont concernés par le puceron cendré. Il en va de même pour le puceron lanigère, peu présent en PFI.

À l'inverse, c'est exclusivement en PFI que l'on a des acariens et on a également davantage de pucerons verts.

Sur les vergers Alt'Carpo, l'absence de traitements favorise le développement de la mineuse cerclée. En PFI, le pou de San José est présent avec ou sans filet, mais avec une fréquence plus élevée sur les vergers Alt'Carpo. En bio, on l'observe uniquement sous filet, sur moins de 10 % des vergers.

Et moins de rugosité sous filets

En 2010, on a observé des niveaux de rugosité sur fruits extrêmement importants. Les résultats sur le réseau montrent une diminution significative du russeting sous filet mono-rang. Ces observations sont très nettes sur Golden.

Conclusion

La technique de protection Alt'Carpo se développe maintenant dans différentes régions mais également à l'étranger. L'intérêt sur lépidoptère est évident. En effet, dans un contexte où l'on cherche à réduire les intrants en PFI et à développer la production biologique, il faut néanmoins maintenir la productivité des vergers.

Cette étude qui se poursuit au moins jusqu'en 2012, permettra d'affiner ces résultats et d'évaluer plus globalement l'impact de la technique Alt'Carpo.

<p>* Inra d'Avignon.</p> <p>** Chambre d'Agriculture de Vaucluse.</p> <p>(1) Groupe de recherche en agriculture biologique.</p> <p>(2) Guilhem Sévérac 2010 - Pomme, poire, etc. et toile, Alt'Carpo se développe. Phytoma n° 632, mars 2010, p. 18. Voir aussi <i>Phytoma</i> n° 624-625 de septembre 2009 p. 30, n° 612 de février 2008, p. 16 et n° 601 de février 2007 p. 10.</p> <p>(3) Titré <i>« Impacts agronomiques et environnementaux d'une méthode de lutte permettant de réduire fortement l'usage des pesticides : les filets Alt'Carpo. »</i></p>

Figure 1 - Taux de fruits infestés par le carpocapse à la récolte sur le verger expérimental de l'INRA Avignon. Valeurs moyennes (avec erreur standard) pour les années 2007-2010.

Verger de pommier équipé de protection Alt'Carpo mono-rang. ph. G. Sévérac

Verger de pommier équipé de protection Alt'Carpo mono-rang. ph. G. Sévérac

Les rangs sont numérotés du nord (1) au sud (10) ; les rangs 2 et 6 sont non couverts, les autres rangs couverts de filets Alt'Carpo mono-rang (photo).

Figure 2 - Efficacité d'Alt'Carpo en G1 et à la récolte 2010 sur les 43 vergers du réseau Sud- Est, dont 25 en AB (agriculture biologique) et 18 en PFI (production fruitière intégrée).

Figure 3 - Pourcentage de vergers avec présence de dégâts de carpocapse, comptage en G1 et à la récolte, sur les 43 vergers suivis en 2010.

N.B. il ne s'agit pas de % de dégâts moyens dans les vergers mais bien de % de vergers présentant des dégâts même minimes (à partir d'un seul fruit piqué sur 500 contrôlés à la récolte).

Figure 4 - Taux de tavelure (comptage de 500 fruits par verger) début juillet 2010, sur les 43 vergers du réseau Alt'Carpo Sud-Est.

Figure 5 - Pourcentage début juillet 2010 et juste avant la récolte des dégâts de maladies et de ravageurs dans les 43 vergers suivis.

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Résumé

Le système de protection contre le carpocapse Alt'Carpo, qui consiste à entourer d'un filet soit toutes les rangées d'arbres d'un verger (système « mono-rang ») soit tout le verger (système dit « mono-parcelle ») est efficace, d'après des suivis et essais réalisés depuis 2005, alors que, théoriquement, les papillons pourraient traverser le filet.

Un projet scientifique piloté par l'Inra débuté en 2010 vise à comprendre le phénomène et préciser l'efficacité de ces dispositifs et leurs effets secondaires. Des expérimentations réalisées en verger, confirmées par des tests de comportement en laboratoire, prouvent que la présence de filet perturbe le comportement des papillons présents à l'intérieur au point d'empêcher les accouplements, et freine fortement les entrées de papillons venus de l'extérieur. Les résultats en vergers commerciaux sont meilleurs que ceux en petites parcelles à cause de l'effet bordure dans ces derniers (proximité de témoins non protégés). Le suivi de parcelles commerciales menées en AB (agriculture biologique) et en PFI (production fruitière intégrée) dans le Sud- Est montre l'efficacité de la méthode, surtout dans sa version mono-rang, plus régulière ; le dispositif mono-parcelle peut parfois demander un traitement de rattrapage.

En 2010, des comptages de fruits fin juillet et à la récolte ont montré une moindre incidence de la tavelure dans les parcelles sous Alt'Carpo. Pour les ravageurs secondaires, la situation varie selon le ravageur et entre parcelles en AB et en PFI. Enfin, il y a moins de rugosité (russeting) en Alt'Carpo mono-rang.

Mots-clés : verger, pommier, carpocapse Cydia pomonella, Alt'Carpo, méthode physique de protection, filets, expérimentation, mode d'action, efficacité, tavelure, rugosité.

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