Les populations de Diabrotica virgifera sont en hausse cette année dans trois régions où cette chrysomèle était présente en 2010, à savoir l'Alsace et Rhône-Alpes pour l'essentiel de l'effectif ainsi que la Bourgogne (Saône-et-Loire) pour des foyers plus isolés.
Régions, deux en plus et deux en moins
Par ailleurs, quelques individus ont été piégés en Provence-Alpes- Côte-d'Azur (Hautes-Alpes et Alpes-de-Haute-Provence, en bordure de routes reliant à l'Italie) et deux autres en Aquitaine, l'un en Dordogne et l'autre en Gironde à proximité d'une autoroute.
En revanche les captures de 2010 en Lorraine et Franche-Comté n'ont pas été suivies d'autres cette année. Enfin, l'Ile-de-France continue à apparaître indemne après les opérations d'éradication menées suite aux détections de 2002 à 2006 : aucune capture au 2 septembre sur environ 400 pièges disposés.
Effectifs en hausse en Rhône-Alpes
Point important, dans les trois régions de l'est de la France, les effectifs ont fortement grimpé. En Rhône-Alpes, où le réseau de piégeage est fort de plus d'un millier de pièges, on est passé de moins de 100 captures en 2010 à 1 105 fin août 2011. Il y en a dans le Rhône, en Isère et en Savoie, mais en fait c'est un foyer de l'Ain qui apporte l'essentiel de l'effectif : 788 individus ! Ce foyer situé à Culoz est loin des grands axes de circulation mais « en bordure d'une zone industrielle où des camions stationnent longuement et sont déchargés », écrit Marc Délos(1).
Axes de circulation, points de rassemblement de camions : tout cela renforce l'hypothèse de chrysomèles adultes transportées par des camions. En particulier ceux venus d'Italie où ce ravageur est très présent et où on ne compte pas les insectes mais les quintaux de dégâts. Les routiers sont, bien involontairement, sympas pour les chrysomèles !
Et en Alsace aussi, mais...
En Alsace, après 29 captures en 2010, on en était à 334 captures au 2 septembre 2011 sur un réseau de 1 000 pièges posés. Mais il faut noter que de l'autre côté du Rhin, en Allemagne, on comptait 5 907 captures au dernier comptage, sur 483 pièges seulement. M. Délos reviendra le mois prochain sur les enseignements à en tirer concernant les politiques de gestion du ravageur.
<p>(1) Dans un projet de note sur l'évolution du contexte de lutte contre la chrysomèle, à paraître le mois prochain.</p>