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dossier - Vigne, les histoires et la pratique

Bilan de santé de la vigne en 2011

Jacques Grosman*, Claude Magnien**, Bruno Doublet*** et Jean-Michel Trespaillé-Barrau**** - Phytoma - n°649 - décembre 2011 - page 17

Mildiou tardif, oïdium local, botrytis stoppé au final, et divers bio-agresseurs à surveiller
Été 2011 (ph. M. Doumergue)

Été 2011 (ph. M. Doumergue)

En 2011, brûlures et échaudages sont observés dans presque tous les vignobles suite aux coups de chaleur de fin juin. En Bourgogne, ils entraînent 10 % de perte de récolte. ph. J. Grosman

En 2011, brûlures et échaudages sont observés dans presque tous les vignobles suite aux coups de chaleur de fin juin. En Bourgogne, ils entraînent 10 % de perte de récolte. ph. J. Grosman

Mildiou mosaïque, la forme de la maladie la plus rencontrée en 2011. Vu le démarrage tardif de l'épidémie, il y a eu peu d'attaques sur grappe. ph. J. Grosman

Mildiou mosaïque, la forme de la maladie la plus rencontrée en 2011. Vu le démarrage tardif de l'épidémie, il y a eu peu d'attaques sur grappe. ph. J. Grosman

 Photos : J. Grosman

Photos : J. Grosman

Neopulvinaria innumerabilis. C'est, on le voit sur les photos, une cochenille floconneuse comme sa proche parente Pulvinaria vitis, mais c'est une autre espèce. N. innumerabilis se cantonnait jusqu'ici aux vignobles méridionaux, on l'a trouvée en 2011 en Beaujolais et même Bourgogne.

Neopulvinaria innumerabilis. C'est, on le voit sur les photos, une cochenille floconneuse comme sa proche parente Pulvinaria vitis, mais c'est une autre espèce. N. innumerabilis se cantonnait jusqu'ici aux vignobles méridionaux, on l'a trouvée en 2011 en Beaujolais et même Bourgogne.

En 2011, on a eu un bel été... sauf pendant l'été officiel. Moyennant quoi, la campagne viticole s'achève sur de bonnes vendanges, après les sueurs froides données dans certains vignobles par l'oïdium, et dans tous par les pluies estivales donc l'explosion du mildiou sur feuilles et l'arrivée du botrytis heureusement calmé par le retour du beau temps mais pas forcément partout... Globalement, le millésime aura été meilleur pour le raisin que pour les maladies et ravageurs « annuels ». Voici la revue de détail : tendance générale et exceptions. Et une pointe d'inquiétude « pluriannuelle » à propos des maladies du bois qui s'installent même quand elles s'expriment peu, de la flavescence dorée qui s'incruste et de l'inconnue des viroses.

On l'a souvent entendu cette année dans les campagnes : « C'est l'été au printemps, et l'automne en été ! ». La vigne, espèce rustique, a tant bien que mal – mais plutôt bien – supporté ce désordre météorologique.

Une année météorologique dans le désordre !

Du débourrement à la floraison : un démarrage en trombe

Après les vendanges 2010, l'automne se traduit par une humidité excédentaire dans les vignobles de l'est. Les postes météos de Bourgogne enregistrent 30 % de pluies supplémentaires par rapport à une année moyenne. Sur la façade ouest, c'est en novembre que se réhumectent les sols : 145 mm tombent sur le pays nantais contre 60 mm en année normale.

Pourtant, globalement, sur l'ensemble de la période de repos végétatif (automne et hiver), on enregistre un déficit hydrique important sauf sur les vignobles méridionaux où le mois de mars a reçu entre 1,5 et 4 fois plus d'eau qu'en année moyenne.

Ailleurs, la période de janvier à mars a été particulièrement sèche. Décembre est particulièrement rigoureux : –19 °C le 26 en Alsace où certaines vignes avaient déjà été affaiblies par un froid similaire un an plus tôt.

Régime sec de printemps

Les températures particulièrement élevées de fin mars hâtent le débourrement de la vigne qui prend d'emblée une semaine d'avance. Elle accélère sa croissance sous les températures estivales d'avril et mai. Dans le Beaujolais, selon les calculs issus des relevés des températures du deuxième trimestre, on a eu +3 °C par rapport à la moyenne des 30 années précédentes. De même à l'ouest : avril imite juin, + 5 °C que la normale (Figure 1).

Ces fortes chaleurs s'accompagnent d'un déficit hydrique rarement égalé à cette époque. La crainte de la sécheresse de 1976 hante les esprits. Le déficit en eau atteint 43 % entre janvier et avril en Bourgogne, 50 % entre mars et juin dans le Jura. À l'ouest, les pluviomètres sont quasi vides : 2 petits millimètres en avril dans le pourtant océanique Pays nantais (Figure 2) et 12 mm en avril et mai dans le Bordelais, malgré un violent orage de grêle sur le vignoble de Sauternes le 27 avril. En juin, il manque globalement deux mois de pluies. L'insolation est exceptionnelle : les stations météo du Beaujolais captent 200 heures d'insolation de plus entre avril et juin qu'en année moyenne : comme si on avait rajouté au calendrier un deuxième mois de mai totalement ensoleillé !

Sous ce régime, la vigne enchaîne précipitamment les stades phénologiques : la floraison survient avec une avance de 2 à 3 semaines dans les vignobles de la façade atlantique et dans le Nord-Est, et même 4 semaines dans le Val-de-Loire. Dans ce vignoble, le Cabernet-Franc est en pleine floraison le 26 mai contre le 20 juin un an plus tôt.

À ce stade, le stress hydrique ne semble pas avoir eu des conséquences physiologiques graves, sauf un peu de coulure signalée en Alsace sur Riesling. Dans ce vignoble, ainsi qu'en Charente (figure 3), on note un ralentissement de la croissance végétative non négligeable et généralisable aux autres vignobles. Conséquences : opérations de palissage facilitées, rognages limités, et protection contre les maladies facilitée (voir ci-après).

Dans les vignobles méridionaux, même si les conditions météorologiques ont été plus chaudes qu'en année moyenne, l'avance à la floraison a été moindre : une petite semaine en basse vallée du Rhône et Provence, date « normale » en Corse. Moins de stress hydrique aussi grâce aux pluies de la 2e quinzaine d'avril, parfois fortes (supérieures à 10 mm) et à l'origine de premiers foyers primaires de mildiou.

À signaler, pendant ce printemps estival, les gelées des 13 et 16 avril et leurs dégâts en Bourgogne dans le Chatillonnais et en Champagne dans le Bar-sur-Aubois où les pertes de récolte pouvaient atteindre 80 %.

Floraison à fermeture de la grappe : enfin à boire, mais pas partout...

En juin, les situations deviennent très disparates d'un vignoble à l'autre. La pluviométrie reste très déficitaire dans les vignobles du grand Sud-Ouest et du Centre : les baies grossissent péniblement. Plus au nord, le Pays nantais et l'Anjou retrouvent une situation normale. On devient même excédentaire dans le grand Nord-Est avec des pluies fréquentes : presque quotidiennes en Champagne. Plus au sud, elles prennent la forme d'orages, parfois violents en Beaujolais, Jura, côtes du Rhône septentrionales, Provence, Roussillon et Corse.

Les températures de fin juin dépassent les 35 °C et provoquent brûlures et échaudages dans presque tous les vignobles (photo page précédente). En Bourgogne, on estime l'échaudage responsable de 10 % de perte de récolte.

Le stade fermeture de la grappe est atteint dès fin juin ou début juillet dans la plupart des vignobles. Un record !

Vers une maturité chaotique...

Le début de juillet marque une rupture brutale des conditions météorologiques : températures à un niveau inférieur aux normales saisonnières (–2,3 °C en juillet dans le Beaujolais), nuages et pluies habillant le ciel en toutes régions. L'excédent pluviométrique est de règle. Ce temps perturbé se poursuivra en août.

Dans le Jura, le supplément d'eau est de 40 % pour juillet et août.

En Bourgogne, sur ces deux mois, 250 mm d'eau s'abattent sur le vignoble (2 fois la normale), parfois sous forme d'orage de grêle comme le 12 juillet où les vignes les plus touchées de Saint-Aubin, Chassagne, Puligny et Santenay perdent 15 à 20 % de leurs raisins.

Les forts cumuls touchent aussi la basse vallée du Rhône et les vignobles provençaux : de fortes pluies s'abattent les 13 (jusqu'à 30 mm) et 19 juillet (jusqu'à 65 mm). Le 2 août, un violent orage de grêle touche le secteur des Aspres (Pyrénées-Orientales) et provoque des dégâts importants sur certaines parcelles.

Sur la façade ouest, les pluies prennent plutôt la forme de petites averses.

Ce régime perturbé aura comme conséquence un ralentissement du cycle. La véraison tarde ; l'avance se réduit d'une semaine.

Vendanges précoces et étalées

La dernière partie du cycle se passe sous des conditions plutôt satisfaisantes. Les températures redeviennent estivales à partir du 15 août. Quelques épisodes grêligènes font craindre le pire, comme les 26 et 28 août en Alsace (Barr-Obernai et Cleebourg). La situation s'améliore grâce à un mois de septembre sec et chaud. Dans le Beaujolais, on note en septembre un supplément de 2,4 °C et un déficit hydrique de 52 mm ; on fait les comptes : globalement, il aura manqué 160 mm d'eau sur la campagne, soit deux mois complets de précipitations.

Les vendanges commencent avec une singulière précocité : on est dans les conditions de 2003 ou de 2007. Mais l'étalement est plus grand. Pour un même cépage au sein d'un même vignoble, l'avance dépend notamment de l'influence du stress hydrique précédemment subi (en relation avec les réserves du sol), des attaques du feuillage par le mildiou favorisé par les pluies estivales, et aussi de la crainte du botrytis qui anticipe les vendanges notamment dans le Bordelais.

En Languedoc, l'ordre de maturité des cépages est peu respecté et les vendanges s'étalent sur deux mois !

Globalement, les chiffres recueillis donnent une avance d'une semaine à 10 jours dans les vignobles méridionaux, 10 à 15 jours dans les vignobles de l'ouest, d'une (Jura, Savoie) à trois semaines (Champagne) dans le grand nord-est. Dans le Bordelais sur Sauvignon, comme en Champagne sur Pinot meunier dans l'Aube, les premiers sécateurs cliquètent le 19 août : du jamais vu de mémoire de vigneron champenois. Il faut dire que pour constater une vendange plus précoce il fallait remonter à... 1822 !

Mildiou, tout petit millésime... jusqu'à début véraison

L'épidémie du mildiou en 2011 peut être scindée en deux périodes bien distinctes :

– du débourrement au début véraison, la pression est faible à très faible dans la majorité des vignobles ; seules quelques zones du pourtour méditerranéen révèlent une agressivité un peu plus marquée de la maladie. Sur cette période, 2011 s'inscrit parmi les plus petites années à mildiou des 50 dernières années, comme 1976 et 2003.

– de la véraison à la récolte, un développement assez explosif de la maladie sur le feuillage avec un mildiou mosaïque fréquent en fin de saison a pu entraîner des défoliaisons précoces parfois préjudiciables à la fin de maturation.

Façade atlantique et grand quart nord-est : mildiou discret voire absent jusqu'au début véraison...

Le fort déficit hydrique du printemps, surtout en avril et mai, perturbe fortement la maturation des œufs d'hiver et la réalisation des contaminations primaires. Ces dernières, lorsqu'elles se produisent, sont ponctuelles et de faible intensité. Les précipitations de juin sont souvent proches des normales saisonnières, mais elles interviennent sur des vignobles indemnes de mildiou, souvent bien protégés et au sol sec : la maladie ne parvient pas à s'installer.

À la fermeture de la grappe, fin juin voire au début véraison, le vignoble est encore très sain. En Alsace, au stade fermeture, 95 % des parcelles ne présentent pas la moindre tache. À l'approche du début véraison, mi-juillet, les taches sont très rares voire absentes en Bourgogne (notamment Côte-d'Or et Saône-et-Loire), Beaujolais et Côtes-du-Rhône septentrionales.

La situation est similaire dans le Val-de-Loire et les vignobles de la façade atlantique. Ainsi, en Charentes, la plupart des témoins non traités sont sans mildiou mi-juillet ; de même, en Midi-Pyrénées, les témoins ne montrent que quelques taches sur feuilles sans la moindre présence sur grappes.

Dans ces vignobles, la pression du mildiou en 2011 est faible. Elle est inférieure à celle de 2010 et, bien sûr, à celle des grandes années à mildiou que furent 2007, 2008 voire 2009.

Quelques exceptions à cette situation globalement très calme méritent d'être signalées : les vignobles de la Côte-des-Bars en Champagne, de Savoie et des Pyrénées-Atlantiques, ainsi que quelques zones viticoles du Tarn révèlent une présence sur feuilles non négligeable après la mi-juin ; la présence sur grappes est en revanche anecdotique, sauf ponctuellement en Savoie et sur le secteur de Lagrave (81) où des attaques significatives sont rapportées.

... Après mi-juillet, feuillage attaqué

À partir de début ou mi-juillet et jusqu'à fin août, le changement radical des conditions météorologiques (très pluvieux et températures fraîches mais suffisantes pour le mildiou) entraînent une évolution parfois explosive de la maladie. Vu le stade de la vigne, les attaques se portent uniquement sur le feuillage.

Si la majorité des parcelles est concernée par le mildiou mosaïque, son intensité est très variable selon la situation de la parcelle et la date de la dernière intervention. Dans les cas les plus graves, on a pu constater des défoliaisons marquées avant la récolte avec des répercussions sur la fin de maturation des raisins (signalés notamment en Loire-Atlantique dans 1 à 5 % des situations, et dans le Sud-Ouest).

Vignobles méditerranéens et Corse : pression plus marquée sans être excessive

Le printemps humide en Corse et le mois de mars bien arrosé en Provence-Alpes-Côted'Azur (83, 13 et 84) ont préparé le terrain pour le mildiou, permettant aux pluies d'avril même faibles (sauf Vaucluse) de provoquer des contaminations primaires avec des sorties de taches du 15 avril au 10 mai.

Le mois de mai ne permet pas à la maladie de progresser. Mais les pluies de début juin dans la vallée du Rhône et les Coteaux d'Aix-en-Provence entraînent des sorties de taches assez fréquentes du 13 au 22 juin.

À la fermeture, le mildiou est décelé sur grappes dans un peu plus de 10 % dans ces parcelles. Sa pression est jugée supérieure à celle de 2010 mais inférieure à celles de 2009 et surtout 2008. Dans le Var, après la sortie des taches primaires, aucune évolution significative n'est constatée jusqu'au début véraison. Dans l'Aude, le mildiou reste assez discret. En revanche des situations parfois critiques sont repérées dans l'Hérault et les Pyrénées-Orientales. Dans tous les vignobles méditerranéens comme ailleurs en France, le mildiou mosaïque se développe suite aux pluies estivales (photo).

Oïdium, forte agressivité en Languedoc-Roussillon et Aquitaine

Globalement, sur le vignoble français, la pression de l'oïdium peut être qualifiée de moyenne, avec des hétérogénéités plus marquées au sein d'un même vignoble qu'entre vignobles : les cépages et l'historique oïdium des parcelles font les différences.

Discret dans de nombreux vignobles

Dans les vignobles septentrionaux, l'oïdium se manifeste nettement moins qu'en 2010. En Alsace, 95 % des parcelles sont parfaitement saines début véraison. En Champagne, seules 15 % des parcelles portent des symptômes le 22 juillet. En Bourgogne, ce taux est de 39 %, mais seules 20 % des parcelles dépassent le seuil de 5 %. Comme toujours, le Chardonnay est le plus touché. Le Pinot de Bourgogne et le Gamay du Beaujolais le sont très peu.

Dans les autres vignobles de Rhône-Alpes, la maladie se manifeste principalement en sud Ardèche, Diois et Côtes-du-Rhône septentrionales. Malgré une apparition assez tardive (excepté faciès à drapeaux en sud Ardèche), l'oïdium s'installe progressivement sur grappes ; début août, il est décelé dans 30 à 55 % des parcelles mais à de faibles intensités.

Dans les vignobles de la région Centre, l'oïdium ne fait pas parler de lui et n'est décelé de façon significative que dans les parcelles régulièrement attaquées les années antérieures.

Façade atlantique, davantage qu'en 2010

Sur la façade atlantique, des Pays-de-Loire à l'Aquitaine en passant par les Charentes, la pression de l'oïdium en 2011 fut sensiblement supérieure à celle de 2010.

En Pays-de-Loire, le cépage Melon de Bourgogne est le plus touché (70 % des parcelles atteintes pour une intensité moyenne de 5 % avec des maximums à 50 %) ; de tels niveaux d'attaque n'avaient pas été observés sur les 15 dernières années sur ce cépage.

En Charentes, la pression s'est surtout exercée de la fermeture à la véraison. Dans les témoins, l'intensité d'attaque est de 11 % en moyenne mais frôle 80 % en parcelles très touchées.

En Aquitaine, une progression rapide de la maladie est observée à partir de début juin. à la véraison, l'oïdium s'observe régulièrement au vignoble avec localement des attaques préjudiciables. La pression de 2011 est forte.

En Midi-Pyrénées, la maladie est fréquemment observée sur l'ensemble du vignoble mais à des niveaux le plus souvent faibles.

Midi : davantage d'oïdium en Languedoc

Les vignobles méridionaux sont le domaine de prédilection de l'oïdium. En Provence, le déroulement de l'épidémie est classique, sans excès, comparable à celle de 2010. à la fermeture, seules 19 % des parcelles dépassent le seuil de 10 % de grappes touchées dans la zone Terroir Coteau/Aix-en-Provence. Ce chiffre tombe à 10 % dans les Côtes du Rhône-vallée du Rhône. En Provence, l'oïdium est moins présent.

En Languedoc, la maladie est globalement bien maîtrisée fin juillet ; cependant dans tous les vignobles des attaques sévères sont décelées (intensité atteignant 20 % dans l'Aude, ou supérieure à 50 % sur Carignan ou Chardonnay dans le Gard). Ces situations témoignent d'une agressivité assez forte de l'oïdium, plaçant ainsi 2011 à un niveau très supérieur à 2010.

Peu de black-rot

En vignobles septentrionaux, le black-rot s'est peu manifesté en 2011. En Bourgogne, où il était noté en recrudescence en 2010, aucune attaque significative n'est observée en 2011 en secteurs sensibles. En Beaujolais, les dégâts ne dépassent pas 7 % sur parcelles non protégées.

Le vignoble de Savoie fait exception : black-rot fréquent sur grappes début juillet et attaques significatives en parcelles sensibles.

Sur tous les vignobles de la façade atlantique, la maladie ne se manifeste pas ou peu. En Provence, elle n'est pas signalée. En Languedoc elle est en retrait par rapport à 2010.

Botrytis, très variable

La dégradation marquée des conditions météorologiques à partir de juillet, qui dure jusqu'à mi-août en vignobles méridionaux et jusqu'à fin août ailleurs, a été propice à l'installation et au développement de la pourriture grise.

Davantage en 2011 qu'en 2010 dans certains vignobles

En Alsace, la maladie est bien présente mais la belle arrière-saison a limité son extension.

En Champagne, le botrytis est régulièrement observé avec une intensité le plus souvent limitée (moyenne 4 %, maximum 25 %).

En Bourgogne, avec la forte pluviosité de juillet et août, le botrytis se développe surtout sur Pinot noir, obligeant souvent à des tris sévères avec quelques pertes de récoltes.

En Beaujolais sur Gamay, les dégâts dépassent rarement les 15 %.

Dans les vignobles du Centre et de la façade atlantique excepté les Charentes, le botrytis exerce une pression généralement élevée avec des attaques significatives (en Val-de-Loire, forte présence sur cépages blancs précoces). Dans tous ces vignobles, les attaques de botrytis sont plus marquées en 2011 qu'en 2010.

Ailleurs, pas de problème particuliers

En Charentes, sur Ugni blanc, l'intensité des attaques est plutôt faible, en moyenne 3 %, avec des maximums dépassant rarement les 10 %. Enfin dans les vignobles méridionaux, avec le retour d'un temps estival à partir de la mi-août, la maladie est peu présente à la récolte.

Pour mémoire, la pourriture acide est signalée dans divers vignobles, notamment en Alsace où sa présence se situe à un niveau sensiblement plus important que les années précédentes. En Beaujolais, aucun goût de moisi-terreux n'est décelé à la récolte.

Flavescence dorée, source d'inquiétude

Inquiétant constat

Le phytoplasme de la flavescence dorée est un organisme réglementé de lutte obligatoire en France. Il est présent dans les vignobles charentais, d'Aquitaine, de Midi-Pyrénées, du Languedoc-Roussillon, en Vaucluse et Drôme autour de l'enclave de Valréas, en Savoie et très localement en Bourgogne.

Les résultats de la surveillance de la maladie, établis sous le contrôle des services du Ministère en charge de l'agriculture, ne sont pas encore connus pour 2011. Si certaines situations autorisent l'optimisme (réduction importante du foyer provençal), on constate, sur la base des prospections réalisées, une progression inquiétante des cas de flavescence dorée depuis 2 ans en Charentes, Aquitaine, Languedoc-Roussillon et Corse.

Quelques cas en vigne-mère ont entrainé le retrait d'agrément des parcelles concernées.

Des causes et des travaux

Cette progression est d'une part liée à une connaissance sans doute encore insuffisante de la maladie et de la dynamique de transmission par le vecteur (la cicadelle Scaphoideus titanus, voir ci-après) qui comportent encore des zones d'ombre et, d'autre part, à des causes historiques liées à la gestion des foyers (moyens de prospection par rapport aux risques, découvertes tardives de foyers parfois importants, mobilisation insuffisante, liée souvent à des considérations économiques).

Une réflexion est en cours au sein d'un groupe de travail afin d'envisager une évolution possible dans la gestion de cette maladie sur la base des nouvelles connaissances scientifiques et de terrain.

Ravageurs

Concernant les ravageurs, les lignes qui suivent ne prétendent pas à l'exhaustivité. En effet, le choix des espèces observées varie d'une région à l'autre en fonction des objectifs décidés dans les comités régionaux d'épidémiosurveillance : importance économique du ravageur, moyens disponibles pour réaliser les observations, représentativité géographique des réseaux d'observateurs...

De façon générale, par rapport aux maladies, les ravageurs sur vigne n'occasionnent, dans la majorité des situations, que 2 à 3 traitements maximum, avec 4 espèces principales : les tordeuses (Eudemis Lobesia botrana et Cochylis Eupoecilia ambiguella), la cicadelle des grillures (Empoasca vitis) et la cicadelle de la flavescence dorée (Scaphoideus titanus).

Des tordeuses très discrètes

Si les deux espèces de tordeuses sont présentes dans tous les vignobles, Eudémis domine quasiment partout. Vu les conditions météorologiques, les pièges disposés dans le vignoble ont commencé à capturer des papillons très tôt en saison. Les premiers insectes sont piégés le 7 avril dans le Beaujolais ! Mais ensuite peu de glomérules sont observés. Les pontes de 2e génération (G2) sont invisibles avec des perforations néanmoins constatées dans quelques parcelles à un niveau non négligeable.

Dans le Jura, si des glomérules sont bien présents sur 85 % des parcelles, seules 14 % dépassent le seuil, pour une intervention en G2, fixé dans ce vignoble à 10 glomérules pour 100 inflorescences. En Bourgogne, les seuils sont rarement dépassés.

En Aquitaine, les vols sont très clairsemés : les observateurs comptent une dizaine de papillons par jour en G1 et 2 ou 3 papillons en G2 et G3. Intensité des vols et dégâts ne sont pas forcément liés, mais dans cette région, les perforations ont été quasi inexistantes.

Peu de dégâts également dans le Val-de-Loire (5 % de grappes avec des perforations sur la moitié des parcelles parcourues), mais la Cochylis, dopée par la chaleur, accomplit une 3e génération, repérée à Cheverny.

Finalement, c'est dans les vignobles méridionaux que les dégâts ont été les plus visibles. Mais même dans ces vignes, terrain de prédilection d'Eudémis, la pression est restée plutôt faible. Seuil dépassé localement en G1 dans l'Aude, de façon plus conséquente en Provence (50 % des parcelles dans la zone des coteaux d'Aix). En G2 quelques cas de parcelles à plus de 200 perforations pour 100 grappes dans l'Aude, les Pyrénées-Orientales et l'Hérault. Dans ce dernier département, moins touché par les intempéries de juillet, on a pu dénombrer, sur un secteur, jusqu'à 600 perforations pour 100 grappes malgré un vol plutôt discret.

Cicadelles des grillures et Metcalfa

Les observations de la cicadelle des grillures, réalisées sous les pluies de juillet, ne furent guère aisées. Les observateurs ont repéré quelques feuilles grillées à partir de fin juillet, mais le comptage des larves est resté à un niveau relativement bas et les seuils de nuisibilité (variables selon les vignobles, en général de 100 larves pour 100 feuilles) ont rarement été atteints.

Dans les vignobles du Sud-Ouest, où des cas de dépassement avaient été relevés en 2010, la pression est restée particulièrement basse. De rares parcelles dépassent les seuils dans le Tarn-et-Garonne. Ailleurs, des populations importantes sont signalées dans les côtes du Rhône septentrionales et en Savoie (sur quelques parcelles également). L'Alsace observe une nette progression de cette cicadelle.

Concernant Metcalfa pruinosa, les informations transmises ne permettent pas de dresser un bilan de la présence de cette cicadelle pruineuse. Elle est signalée dans trois parcelles de témoins non traités en Gironde et est bien présente dans le Beaujolais.

Cicadelle de la flavescence

La cicadelle Scaphoideus titanus ne provoque pas de dégâts directs mais transmet le phytoplasme de la flavescence dorée. Elle est surveillée dans le but de fixer les dates des traitements obligatoires dans les zones touchées par la maladie, ou sur les vignes-mères et pépinières partout en France.

Les comptages (sur feuillage pour les larves ou dans des pièges chromatiques pour les adultes) ont permis d'aménager la lutte insecticide dans certains vignobles touchés (Aquitaine, Midi-Pyrénées, Drôme-Vaucluse, Savoie).

Dans les vignobles où elle est absente, l'analyse de risque en terme de propagation potentielle de la maladie est plutôt favorable. En 2011, suite à la découverte de la cicadelle dans le vignoble champenois (région d'épernay), seuls les vignobles alsaciens et lorrains restent exempts de « Scapho ».

Autres ravageurs... et auxiliaires

Côté acariens, notons la forte poussée de l'érinose dans la plupart des vignobles. Le Jura signale 36 % de parcelles touchées. En Aquitaine, 25 des 27 parcelles parcourues présentent de l'érinose, souvent avec de fortes attaques. L'érinose est estimée avoir peu de conséquences négatives sur la production.

Quelques cas d'acariose sont mentionnés dans la zone de Moissac, ainsi que des acariens jaunes de façon sporadique à Moissac, Cahors, Marcillac et dans le Gard.

Les acariens rouges sont également présents. En Champagne, 8 % des parcelles sont concernées, mais les dépassements de seuils sont rares (3 parcelles à « historique »). Les acariens rouges sont régulièrement observés en Savoie et « reviennent » dans quelques parcelles du Mâconnais, sans incidence notable.

Car, dans tous les vignobles, les auxiliaires que sont les typhlodromes, acariens prédateurs des acariens nuisibles, sont bien présents et contrôlent la situation. à noter, côté auxiliaires, la présence de nombreux œufs de chrysopes dans tous les vignobles de Rhône-Alpes. Les larves de ces insectes sont de grandes dévoreuses d'acariens et de cochenilles...

Parmi les ravageurs classés comme secondaires, signalons la pyrale, toujours bien implantée en Champagne (1 cep sur 4 touché en moyenne), en Bourgogne (20 % de ceps touchés dans les parcelles les plus attaquées, largement en dessous des seuils) et en progression dans le Haut-Rhin. Les mange-bourgeons (noctuelles et boarmies) sont signalés en Languedoc, Bourgogne et Champagne, sans dépassement de seuil. Leur impact a été limité par la croissance rapide des jeunes pousses.

Parmi les cas anecdotiques : quelques cicadelles bubales dans les Landes et en Dordogne, le malacosome du Portugal (coléoptère) régulièrement présent en Languedoc, les thrips, vraiment gênants sur raisins de table de Moissac, çà et là quelques cigariers avec une grosse attaque signalée dans les côtes du Rhône septentrionales... et une punaise, Nysius senecionis, qui a dévoré tout un plantier dans l'Aude !

Le cas cochenilles

Les cochenilles sont signalées dans la plupart des vignobles. Ce sont les espèces classiquement retrouvées sur vigne : la lécanine (Parthenolecanium corni), la floconneuse (Pulvinaria vitis), la bohémienne (Heliococcus bohemicus) et la farineuse (Phenacoccus aceri).

En Rhône-Alpes, tous les vignobles sont infestés à des niveaux parfois élevés (20 % des parcelles en Beaujolais, 80 % en Savoie). Les cochenilles sont bien présentes en Aquitaine (voir l'observatoire aquitain de la viticulture). à Moissac, les lécanines sont à l'origine de fumagine qui déprécie le raisin de table (variété Centennial notamment). En Alsace, cette espèce est également signalée ; en Bourgogne, elle progresse en compagnie de la bohémienne. à noter l'incursion en Beaujolais et Bourgogne d'une cochenille floconneuse cantonnée jusqu'à présent aux vignobles méridionaux : Neopulvinaria innumerabilis (photos).

Si les impacts directs des cochenilles sont difficiles à évaluer (hors raisin de table), les effets indirects sont préoccupants : les espèces citées sont responsables de la transmission du virus de l'enroulement de la vigne, très présent dans les vignobles du Beaujolais et de Bourgogne et responsable de pertes de rendement et de qualité. La progression peut être extrêmement rapide (Jean Le Maguet, étienne Herrbach et Olivier Lemaire, Phytoma n°636).

Des viroses secondaires (GVA, GVB) sont également transmises par les cochenilles. A priori elles n'ont pas d'effet grave sur la vigne, mais elles pénalisent l'exportation de matériel végétal vers les pays où ces viroses sont des organismes réglementés de quarantaine.

Conclusion

2011 a été placée sous le signe d'une grande précocité grâce à un début de saison chaud et sec qui a mis rapidement les raisins à l'abri du mildiou. La météo capricieuse à partir de juin et surtout juillet faisait craindre le pire pour l'oïdium, qui s'est manifesté assez fortement sur la façade ouest et sur les vignobles méridionaux. Si le retour inespéré de l'été en fin de campagne a permis de contenir le développement du botrytis, des attaques significatives de cette maladie ont néanmoins été observées en Aquitaine, Pays de Loire et sur Pinot noir en Bourgogne.

La pluviosité estivale a entraîné un fort développement du mildiou sur feuilles alors que les grappes restaient épargnées.

Flavescence dorée et maladies du bois exigent des efforts pour envisager des solutions. Côté ravageurs, la pression reste plutôt faible. Mais la vigilance s'impose.

L'évolution des pratiques, notamment la baisse d'utilisation des insecticides (volontaire ou induite par la limitation des solutions), pourrait inverser la tendance, notamment sur des ravageurs jadis très préoccupants et considérés maintenant comme secondaires (acariens, cochenilles).

L'observation de ces ravageurs et des auxiliaires reste donc de mise. Le constat actuel tend à montrer que les équilibres écologiques permettent de contrôler en partie la situation (typhlodromes, chrysopes). Le maintien de ces équilibres est donc indispensable.

<p>* Expert-référent national (DRAAF-SRAL Rhône-Alpes).</p> <p>** Personne ressource maladies cryptogamiques de la vigne (DRAAF-SRAL Bourgogne).</p> <p>*** Personne ressource maladies du bois (DRAAF-SRAL Champagne-Ardenne).</p> <p>**** Personne ressource maladies à phytoplasmes et viroses de la vigne (DRAAF-SRAL Languedoc-Roussillon).</p>

Comment a été réalisé le bilan

Ce bilan sanitaire a été réalisé à partir des synthèses élaborées par les animateurs filières vigne des réseaux d'épidémiosurveillance et les Bulletins de santé du végétal (BSV). Ces réseaux ont été mis en place dans le cadre de la nouvelle organisation de la surveillance biologique du territoire, qui constitue l'axe 5 du plan Ecophyto 2018 (voir Phytoma n° 638, novembre 2010).

Environ 250 structures ont participé à ce réseau, mobilisant de l'ordre de 450 observateurs. 1 600 parcelles de référence (réseau fixe) ont été suivies auxquelles il faut ajouter 200 parcelles de témoins non traités (évaluation de la pression phytosanitaire) ainsi que de nombreux sites d'« alerte » (foyers primaires de mildiou, signalements...) et de piégeages (tordeuses, cicadelles).

Figure 1 - Le printemps et l'été « à l'envers ».

L'exemple des températures moyennes mensuelles à Landrau (Loire-Atlantique).

Figure 2 - Du côté des pluies aussi.

Cumul mensuel des précipitations à Landrau (Loire-Atlantique).

Figure 3 - La vigne suit le mouvement.

Relevés de croissance des rameaux entre avril et août sur Ugni blanc non écimés pour une comparaison entre 2010 et 2011 (Source BSV Charentes).

Les maladies du bois, toujours sujet de préoccupation

L'impact des maladies du bois demeure important dans la plupart des vignobles, surtout les plus touchés. La mortalité souvent associée à ces maladies et la pénurie de solutions de contrôle contribuent à accentuer ce constat.

Le tandem esca-black dead arm – les deux syndromes ne sont généralement pas différenciés lors des observations – est à l'origine des symptômes les plus fréquemment rencontrés. Les observations réalisées dans le cadre de l'Observatoire national des maladies du bois (dernière synthèse en 2009) montraient une progression régulière de ces maladies.

Esca et BDA, analyse en cours

En ce qui concerne l'esca et le black dead arm, la prévalence (pourcentage de ceps présentant des symptômes foliaires) était de 3,2 % en moyenne, cachant de très grandes disparités entre cépages, entre vignobles et entre parcelles pour un même cépage. L'addition des ceps morts, manquants, complants et recépés traduisant l'impact économique des maladies, aboutissait à 8 % de moyenne au niveau national selon l'Observatoire.

Les observations réalisées en 2011 sur le réseau de parcelles de l'Observatoire (dans les régions où il a été maintenu) ou les parcelles du réseau d'épidémiosurveillance sont en cours de dépouillement. On peut déjà en tirer les premières tendances.

Eutypiose, retrait apparent

L'eutypiose apparaît sensiblement en retrait, au moins en terme d'expression des symptômes visuels. Ainsi, l'Ugni blanc des vignobles charentais, cépage historiquement le plus sensible, atteint en 2011 son plus bas niveau d'expression avec 6 % de ceps exprimant des symptômes. On dépassait les 20 % en 2003. Même constat dans une moindre mesure pour les Cabernet-Sauvignon implantés du Sud-Est. Mais les conditions souvent très sèches de la fin de l'hiver et du printemps ont pu limiter les contaminations par les plaies de taille ainsi que l'expression de la maladie, sans régression des nécroses à l'intérieur des souches.

Esca, peu d'expression globalement, forme foudroyante précoce, forme lente tardive

Cette remarque est également applicable à l'esca-black dead arm. Les notations, réalisées sur la base des symptômes foliaires ne reflètent pas la réalité des attaques, un même cep pouvant exprimer ou pas la maladie d'une année sur l'autre, ce qui peut expliquer les fortes variations d'expression interannuelles évoquées ci-dessus.

Lors des notations, effectuées à partir de la véraison, la forme lente de l'esca-black dead arm est différenciée de la forme foudroyante (apoplexie). Cette dernière a été observée tôt en saison cette année, probablement du fait des conditions météorologiques chaudes et sèches alors que la forme lente, à l'origine de symptômes typiques de panachures, s'est manifestée plutôt tardivement.

Le vignoble le plus touché est sans conteste le Jura où les cépages Savagnin et Trousseau ont fortement exprimé les symptômes : plus de 20 % dans les parcelles suivies. Dans les autres régions, les cépages les plus atteints sont : le Colombard (Gers), le Gewurztraminer, le Sauvignon, l'Ugni blanc, le Carbernet franc, le Cabernet-Sauvignon (Sud-Est) et le Chenin, avec des taux d'attaques moyens de 6 à 10 %. La perte économique, matérialisée par l'addition des ceps morts, manquants, complants et recépés varie selon les situations parcellaires de 3 % à plus de 20 %.

La mobilisation scientifique est importante, que ce soit au niveau français ou international. L'Institut français de la vigne et du vin (IFV) travaille en étroite collaboration avec des organismes de recherche au sein de l'International Council Grapevine Trunk Disease qui se réunit tous les 3 ans (dernière réunion au Chili en janvier 2010).

Des moyens pour la recherche

En France, les équipes de recherche de l'INRA, de l'IFV et de plusieurs universités sont mobilisées sur cette problématique (voir articles dans Phytoma). En 2009, le Ministère en charge de l'agriculture a lancé un appel à projet dans le cadre du CASDAR mobilisant un financement de 1,5 M€.

Piloté par l'IFV, en collaboration avec l'interprofession viti-vinicole et les chambres d'agriculture, cet appel à projets a sélectionné cinq équipes et un large partenariat avec l'objectif commun de compléter les connaissances et proposer à terme des moyens de contrôle de ces maladies.

Cet article fait partie du dossier Vigne, les histoires et la pratique

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Résumé

Le bilan phytosanitaire de la vigne en France en 2011 a été établi grâce au travail du réseau d'épidémiosurveillance.

ll en ressort que :

– Vu la climatologie (printemps chaud et sec donc avance physiologique de la vigne et peu de contaminations par le mildiou), le mildiou ne s'est manifesté, sauf exception, qu'à partir de juillet après véraison donc seulement sur feuillage ; il a pu être explosif durant l'été humide.

– L'oïdium a été agressif en Languedoc-Roussillon et Aquitaine ; ailleurs, sa pression est faible à normale.

– Le botrytis, menaçant durant l'été dans certains vignobles, a été calmé par le retour du beau temps en fin de campagne. Néanmoins, des attaques significatives ont pu être localement observées.

– La flavescence dorée est de plus en plus présente et inquiétante.

– Les maladies du bois (eutypiose, esca, black-dead arm) se sont peu exprimées vu le climat (mais très tôt pour la forme foudroyante de l'esca) ; elles restent inquiétantes.

– Les ravageurs classiques (tordeuses et cicadelles) ont été plutôt discrets.

– En revanche certains ravageurs secondaires se sont fait remarquer : poussée de l'érinose, présence de la pyrale, de plus en plus de cochenilles avec le risque de transmission de viroses associées.

– Les acariens rouge et jaune sont bien maîtrisés par les auxiliaires.

De façon générale, les ravageurs sont à surveiller et les auxiliaires à favoriser.

Mots-clés : vigne, épidémiosurveillance, bilan phytosanitaire, climatologie, maladies, mildiou, oïdium, botrytis, flavescence dorée, esca, eutypiose, ravageurs, tordeuses, cicadelles, érinose, cochenilles, auxiliaires.

L'essentiel de l'offre

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