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ph. Cetiom
ph. SRPV Midi-Pyrénées
ph. INRA
Pucerons des céréales, tordeuses de la vigne et méligèthes du colza sont quelques-unes des cibles de Nurelle D 550, avec le doryphore de la pomme de terre, la pyrale du maïs, etc. ph. F. Lagarde, Cetiom
La société Agriphar commercialise, depuis 2011, Nurelle D 550 (AMM n° 2100154). Cette nouvelle association de cyperméthrine et de chlorpyriphos-éthyl va remplacer Nurelle D 220 (AMM n° 9200370) qui n'était autorisé que sur vigne et pomme de terre. Elle a les mêmes autorisations sur ces deux cultures et, de plus, va permettre à Agriphar de toucher d'autres cultures demandeuses de nouvelles solutions face à des ravageurs problématiques : colza contre les méligèthes, cultures légumières contre chenilles, pavot contre pucerons… sans compter les céréales et le maïs.
De quoi est-il fait ?
Le Nurelle D 550 est un concentré émulsifiable (EC) associant deux matières actives de familles chimiques différentes et complémentaires :
– la cyperméthrine (50 g/l), famille des pyréthrinoïdes de synthèse,
– le chlorpyriphos-éthyl (500 g/l), famille des organophosphorés.
Les deux substances actives – cyperméthrine et chlorpyriphos – ont été réévaluées positivement au niveau européen et inscrites sur l'annexe I de la Directive 91/414 CEE(1). La spécialité a ensuite été réévaluée sur la base des critères européens des matières actives.
Comment agit-il ?
La cyperméthrine est un insecticide non systémique qui agit par contact et ingestion.
C'est une substance neurotoxique qui agit sur le système nerveux central. Elle perturbe la conductivité des canaux à sodium au niveau niveau des membranes nerveuses. Elle cause des décharges répétitives dans les nerfs des arthropodes car le canal à sodium se referme trop lentement et permet alors la répétition du stimulus électrique. Cela a pour effets visibles de la désorientation sensorielle, une paralysie, l'inhibition des morsures et une répulsion.
Le chlorpyriphos-éthyl est un insecticide non systémique qui agit par contact, ingestion et inhalation. Il s'agit également d'un neurotoxique qui inhibe l'enzyme acétylcholinestérase et entraine chez l'insecte une tétanie neuromusculaire provoquant sa mort.
Ces deux substances actives sont des larvicides, notamment sur ver de grappe.
Quelles sont ses performances ?
Le Nurelle D 550 se caractérise par un effet choc « knock down » important, mis en évidence dans la figure 1. Celle-ci donne les résultats d'efficacité sur blé sur les principaux ravageurs cibles de cet insecticide. Cet essai réalisé en France met en évidence le bon comportement des produits testés.
On voit que les trois pyréthrinoïdes utilisées seules réduisent le nombre de pucerons vivants jusqu'à approximativement une semaine après l'application, avec un comportement similaire entre elles, et que le Nurelle D 550 assure les meilleures performances.
Après 14 jours, l'efficacité de tous les traitements est faible mais toujours meilleure avec cet insecticide.
La figure 2 donne les résultats d'efficacité sur les méligèthes du colza jusqu'à 8 jours après traitement. L'effet choc (knock down) est très marqué avec une rémanence de 14 jours, supérieure à celle des pyréthrinoïdes.
La figure 3 indique les degrés de sensibilité, dans le nord-est de la France, des méligèthes à notre insecticide associant cyperméthrine et chlorpyriphos-éthyl. Cette association va apporter aux producteurs une nouvelle arme dans la lutte contre les méligèthes sur colza. Alors que des résistances aux pyréthrinoïdes sont observées dans différents bassins de production, les méligèthes se montrent très sensibles en pratique à Nurelle D 550.
Comment l'utiliser ?
Le tableau 1 répertorie les 19 usages sur lesquels ce nouvel insecticide est autorisé, à quelles doses et quelles périodes.
Lors du développement agronomique du produit, nous avons observé que le chlorpyriphos seul donne ses meilleurs résultats à température clémente alors que la cyperméthrine fonctionne mieux par températures plus fraîches, et que leur association est très souple d'utilisation avec complémentarité des matières actives.
La société Agriphar va poursuivre le développement de cette nouvelle spécialité dans les années à venir, notamment dans le maraîchage avec des cultures qui manquent de molécules. La société va aussi approfondir les recherches pour son intérêt sur d'autres ravageurs des céréales et des cultures oléagineuses.
<p>* Agriphar.</p> <p>(1) En 2012, elles sont officiellement « réputées approuvées » selon le règlement 1107/2009 qui a remplacé la directive 91/414.</p>
Figure 1 - Résultats sur blé, avec l'effet choc (« knock down »).
Efficacité (%) sur puceron des épis du Nurelle D 550 appliqué sur blé dur jusqu'à 3 semaines après traitement ; comparaison avec la cyperméthrine seule et avec une autre pyréthrinoïde ; application réalisée le 21 juin 2005.
Référence essai : 20073007/G2-EIRA/ G07W335E.
Figure 2 - Sur colza, comparaison de Nurelle D 550 et de ses deux composants utilisés séparément.
Pourcentage d'efficacité sur méligèthes appliqué sur colza jusqu'à 8 jours après traitement ; application réalisée le 4 avril 2007.
Référence essai : 20053012/F2-EIWW, KIII 6.1.3/69.
Figure 3 - Des méligèthes sensibles.
Sensibilité des méligèthes du colza à la cyperméthrine seule et à l'association cyperméthrine + chlorpyriphos-éthyl dans le nord-est de la France.
Tableau 1 - Comment appliquer Nurelle D 550 : sur et contre quoi, à quelles doses et quand.
