Il y a 21 ans, un numéro spécial de Phytoma était titré : « L'amplification enzymatique (PCR), technique future de détection des agents phytopathogènes ».
À l'époque, le sujet apparaissait futuriste. Les applications de la biologie moléculaire, dite « biomol » pour avoir l'air initié, paraissaient loin des préoccupations pratiques. Combien de fois l'auteur de ces lignes a entendu grommeler : « Maintenant, y'en a plus que pour leur (censuré) de biomol ! Plus personne sur le terrain ! »… Et puis le temps a passé. On a réalisé que certaines baisses d'effectifs sur le terrain n'étaient pas « lafautàlabiomol » mais tout bêtement (voire très bêtement)… des baisses d'effectifs. On a, aussi, appris à tirer parti de cette fameuse biomol pour la santé végétale réelle, à la faire entrer dans les mœurs. Pour connaître les virus et phytoplasmes par exemple, voir notre précédent numéro. Pour le suivi des résistances d'un champignon aux fongicides, voir l'oïdium de la vigne en p. 11 de cette édition. Pour l'épidémiosurveillance des cultures, voir p. 44. Et le diagnostic des affections des arbres d'ornement, voir p. 31.
Un bon diagnostic est de plus en plus au cœur d'une gestion de la santé végétale de mieux en mieux raisonnée, et la biomol, PCR en tête, en est un utile outil.
Ainsi, des oppositions parfois féroces peuvent-elles s'apaiser au fil du temps et de l'avancée des connaissances. En sera-t-il de même pour les oppositions que certains attisent à plaisir, notamment en matière agricole ? C'est une autre histoire.