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Actus - Réglementation

FRANCE, SANTÉ DES ABEILLES RÉSEAU D'ÉPIDÉMIOSURVEILLANCE MIS EN PLACE

Phytoma - n°658 - novembre 2012 - page 6

NOTE DE SERVICE DG AL/SDSPA/N2012-8211 DU 23 OCTOBRE 2012, AU BULLETIN OFFICIEL DU MAAF N° 43 DU 26

Le MAAF a publié le 26 octobre une note officialisant son « réseau pilote d'épidémiosurveillance apicole 2012-2013 ». Il s'agit de surveiller la santé des abeilles dans six départements pilotes(1) en suivant 66 ruchers tirés au sort dans chacun d'eux.

Le programme comprend trois visites systématiques de chaque rucher, l'une en 2012 avant l'entrée en hivernage et les deux autres en 2013 en sortie d'hiver puis en saison. Chaque visite consiste en l'examen des colonies avec notations et prélèvements pour analyse.

Un financement est à la clé, pour les inspections et analyses et le coût des prélèvements pour les apiculteurs.

Le tout s'inscrit dans le cadre européen du projet pilote de surveillance des mortalités de colonies d'abeilles en Europe évoqué par M.-P. Chauzat en p. 11 à 14 de ce numéro.

Au fait, pourquoi publier cet article et cette « brève » dans une revue traitant de santé végétale, alors qu'il s'agit de santé animale et que les bioagresseurs des abeilles sont nombreux et pour certains en développement (v. p. 11-14) ? Parce que, parmi les causes possibles des « surmortalités d'abeilles signalées » dont les causes sont « multifactorielles » dans un « contexte généralisé d'affaiblissement des colonies » figurent, aux côtés des bioagresseurs, les « contaminants chimiques » (termes de la note de service), notamment pesticides vétérinaires (ex. acaricides anti-varroa) ou phytosanitaires (utilisés en protection des plantes).

Tous ces facteurs semblent pouvoir non seulement s'additionner mais présenter des synergies : bio-agresseurs entre eux (ex. varroa et virus) mais aussi bio-agresseurs et produits phytos (ex. Nosema ceranae et insecticides, selon une étude CNRS/Université/Inra d'Avignon(2)) ou produits phytos entre eux (ex. pyréthrinoïdes et triazoles, synergie connue qui a fait interdire leur mélange, mais aussi pyréthrinoïde et néo-nicotinoïde, selon une étude anglaise sur des bourdons mise en ligne par la revue « Nature » le 22 octobre(3)). La problématique de santé des abeilles en général et le réseau pilote en particulier ont donc un volet phytosanitaire à côté de leur base vétérinaire.

<p>(1) 13, 15, 26, 29, 37 et 68. En clair : Bouches-du-Rhône, Cantal, Drôme, Finistère, Indre-et-Loire et Haut-Rhin.</p> <p>(2) C. Vidau, M. Diogon, J. Aufauvre, R. Fontbonne, B. Viguès, J.-L. Brunet, C. Texier, D.G. Biron, N. Blot, H. El Alaoui, L.P. Belzunces, F. Delbac 2011 - Exposure to Sublethal Doses of Fipronil and Thiacloprid Highly Increases Mortality of Honeybees Previously Infected by Nosema ceranae. <i>PLoS One</i> http://dx.plos. org/10.1371/journal.pone.0021550.</p> <p>(3) R. J. Gill, O. Ramos-Rodriguez &amp; N. E. Raine, 2012 - Combined pesticide exposure severely affects individual and colony level traits in bees. Nature I Letter, Publié en ligne le 21 octobre 2012.</p>

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