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AGRO-ÉCOLOGIE QUEL « PRODUIRE AUTREMENT » ?

Phytoma - n°660 - janvier 2013 - page 4

Agro-écologie, c'est ainsi que Stéphane Le Foll, ministre de l'Agriculture, définit le type d'agricultures qu'il appelle de ses vœux.
 ph. M. Decoin

ph. M. Decoin

« Agricultures, produisons autrement » était le thème de la conférence nationale organisée le 18 décembre dernier par le MAA F pour lancer le « projet agroécologique pour la France ».

Thème aux termes pesés

Les termes de ce titre ont été pesés. « Agricultures » avec un s : il peut exister plusieurs modèles d'agriculture.

« Produisons » : pas question de diminuer la production et transformer les agriculteurs en jardiniers entretenant le décor vacancier de parisiennes Marie-Antoinette.

« Autrement » : S. Le Foll veut, pour produire autant de récoltes donc, sortir de la dépendance aux intrants. « Produire autant avec moins, c'est ça l'enjeu », a-t-il martelé dans son discours de clôture (photo).

Trois axes de travail

Qu'il s'agisse d'énergie, d'engrais (qui vont ensemble pour partie, du reste), de produits phytos ou encore vétérinaires, mais surtout de système global d'exploitation, les ambitions de ce plan sont grandes. Les moyens ? Trois axes de travail d'abord :

1 - Connaître et capitaliser les expériences existantes, et orienter la recherche (INRA , IRS TEA , CIRAD ) vers cette agro-écologie.

2 - Diffuser et former, « réconciliation des disciplines agronomiques et écologiques » dans les programmes pédagogiques, une plate-forme web dont EcophytoPIC (voir cicontre) est le probable prototype, la mise en valeur des expériences des agriculteurs pionniers en la matière ; la journée du 18 décembre était émaillée de témoignages fort intéressants.

3 - Inciter, notamment financièrement, en lien avec la réforme de la PAC (attendons de voir pour cela) mais aussi par des soutiens nationaux, par la fiscalité nationale et par le biais des GIEE (Groupements d'intérêt économique et environnemental).

6 programmes, dont écophyto

Et ensuite 6 programmes d'actions :

- le plan écophyto (qui n'est plus 2018, on sort du carcan originel et on peut envisager une pérennisation du dispositif après 2018) avec, comme analysé en novembre dernier( 1), une reprécision/régionalisation des objectifs et un coup de pouce aux moyens alternatifs (lutte biologique, bio-contrôle) au-delà de l'agriculture biologique ;

- le plan « écoantibio » récemment lancé en élevage. Petit regret (personnel et subjectif) de l'auteur de ces lignes : il ne concerne que les antibiotiques et pas l'ensemble de la pharmacopée vétérinaire ni les produits dits d'hygiène d'élevage ;

- un plan azote/méthanisation, en évitant d'encourager les agriculteurs à cultiver du maïs pour le méthaniseur ;

- un plan biodiversité/apiculture durable : santé des abeilles et production apicole au programme ;

- un plan protéines végétales, on lui souhaite davantage de succès que n'en ont eu les précédents ;

- un « programme national Ambition bio 2017 », soutenant le développement de la production mais aussi de toute la filière, et diffusant au maximum ses acquis techniques vers le reste de l'agriculture.

<p>(1) écophyto, cinq volets pour la prochaine étape. <i>Phytoma</i> n° 658, novembre 2012, p. 4 &amp; 5.</p>

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