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dossier - Bonnes pratiques, commencer très tôt

L'épidémiosurveillance, indispensable à la protection intégrée des cultures

JÉRÔME JULLIEN* - Phytoma - n°663 - avril 2013 - page 26

Une bonne pratique, avec des méthodes harmonisées dans le cadre du plan Ecophyto, pour analyser au plus juste les risques phytosanitaires et adopter les meilleures stratégies d'intervention.
1. Au niveau du paysage, on n'observe pas seulement les cultures comme cette céréale… Mais aussi leur environnement, comme le bois à l'arrière-plan, réservoir potentiel de biodiversité. (Photo prise dans le Loiret). ph. J. Jullien

1. Au niveau du paysage, on n'observe pas seulement les cultures comme cette céréale… Mais aussi leur environnement, comme le bois à l'arrière-plan, réservoir potentiel de biodiversité. (Photo prise dans le Loiret). ph. J. Jullien

2. La collecte des insectes de bords de champ à l'aide d'un filet fauchoir permet d'apprécier la diversité taxonomique au sein de l'exploitation. Photos : J. Jullien

2. La collecte des insectes de bords de champ à l'aide d'un filet fauchoir permet d'apprécier la diversité taxonomique au sein de l'exploitation. Photos : J. Jullien

3. Le piégeage au sol avec un pot Barber implique des compétences entomologiques, mais il renseigne utilement sur l'abondance, la richesse spécifique et la dynamique des populations d'arthropodes (carabes, staphylins, araignées), prédateurs généralistes de limaces, pucerons ou diptères.

3. Le piégeage au sol avec un pot Barber implique des compétences entomologiques, mais il renseigne utilement sur l'abondance, la richesse spécifique et la dynamique des populations d'arthropodes (carabes, staphylins, araignées), prédateurs généralistes de limaces, pucerons ou diptères.

4 : Relevé d'observation phytosanitaire dans une parcelle de chou. Photos : J. Jullien

4 : Relevé d'observation phytosanitaire dans une parcelle de chou. Photos : J. Jullien

5 : Conseil technique phytosanitaire en pépinière ligneuse.

5 : Conseil technique phytosanitaire en pépinière ligneuse.

6 : Appui technique en horticulture : observation phytosanitaire de jeunes plants herbacés.

6 : Appui technique en horticulture : observation phytosanitaire de jeunes plants herbacés.

Bulletin de santé du végétal, outil d'aide à la décision pour les agriculteurs et conseillers techniques.

Bulletin de santé du végétal, outil d'aide à la décision pour les agriculteurs et conseillers techniques.

7 : Recherche des larves de grosse altise et de charançon du bourgeon terminal du colza. ph. J. Jullien

7 : Recherche des larves de grosse altise et de charançon du bourgeon terminal du colza. ph. J. Jullien

8 : Épidémiosurveillance du phoma du colza sur le terrain. En vignette (dans la bande rouge en haut de page) : détection des pontes de pyrale du maïs. ph. Watier Visuel

8 : Épidémiosurveillance du phoma du colza sur le terrain. En vignette (dans la bande rouge en haut de page) : détection des pontes de pyrale du maïs. ph. Watier Visuel

L'épidémiosurveillance des cultures est une bonne pratique encore trop peu formalisée au sein des exploitations agricoles. En utilisant des protocoles d'observation harmonisés, notamment ceux du plan Ecophyto pour les Bulletins de Santé du Végétal (BSV), elle permet de disposer de données plus fiables donc d'optimiser la lutte raisonnée contre les principaux bioagresseurs.

Concilier épidémiosurveillance et protection intégrée des cultures dans une démarche agro-écologique

Protection intégrée des cultures

Plus largement, cette action de terrain est indispensable en protection intégrée des cultures (PIC) par la prise en compte des facteurs agro-écologiques, du système de production, des techniques culturales et de l'historique phytosanitaire des parcelles.

Agro-écologie

L'agro-écologie est une discipline scientifique qui vise à associer le développement agricole à la protection de l'environnement, en renouvelant la fertilité du sol et en limitant le recours aux intrants.

Pour les agriculteurs, conseillers techniques et pouvoirs publics, ce mode de production doit assurer à la fois des performances technico-économiques et environnementales. Cette démarche s'appuie notamment sur les résultats d'études de chercheurs, les contrats d'objectifs passés entre l'état et les instituts techniques et l'action des conseillers agricoles locaux auprès des producteurs.

L'agro-écologie privilégie les démarches collectives. Elle requiert une analyse globale, multi-échelles et systémique de l'agro-écosystème, où sont étudiées les interactions et interdépendances entre organismes végétaux et animaux, ainsi que les interventions humaines, y compris le volet social en termes d'organisation du temps de travail.

Cette démarche inclut la protection intégrée des cultures (PIC) qui, elle-même, valorise l'agronomie et l'épidémiosurveillance végétale en utilisant ses informations pour ajuster les interventions directes ou indirectes.

Trois niveaux d'observation pour asseoir la PIC en agro-écologie

Niveau paysage, petite région, bassin de production

Le premier niveau d'observation est celui des structures paysagères, des caractéristiques pédo-climatiques et de l'occupation du sol à l'échelle d'une petite région agricole ou d'un bassin de production (photo 1).

Cette étude permet d'apprécier la biodiversité en milieu agricole (par exemple, vis-à-vis des oiseaux et des mammifères), de situer les facteurs d'habitat (trames vertes ou bleues : corridors, arbres d'alignement en agroforesterie, lisières, bosquets, petits bois, forêts riveraines, rivières, pièces d'eau…), de recueillir des éléments d'explication sur les flux d'espèces entre les milieux non perturbés (zones refuges d'espèces sauvages) et les zones cultivées ou anthropisées.

À cet égard, les écologues ont pu démontrer que les impératifs de l'agriculture intensive conduisent à l'élimination de nombreuses niches écologiques. Cela induit souvent une baisse significative de la biodiversité ordinaire. Il est donc primordial, dans une démarche agroenvironnementale, de rechercher un équilibre écologique tant à l'échelle du paysage qu'au niveau de l'exploitation agricole ou de chaque parcelle cultivée.

Pour y parvenir, des actions de génie agroécologique s'attachent à restaurer la biodiversité appauvrie de certains territoires grâce à des mesures de politique agricole (FEADER , plan Ecophyto, MAE, conversion AB…), à la mobilisation des groupements de producteurs, souvent conseillés par des structures de développement (Chambres d'agriculture, réseau des CIVAM, coopératives agricoles…) des instituts de recherche (INRA, CIR AD, IRS TEA), ou de vulgarisation scientifique (OILB, réseau ENDURE, AFPP, ACTA, réseau PIC de FARRE , ITSAP, universités et écoles d'agronomie, établissements d'enseignement agricole…).

Niveau exploitation

Le deuxième niveau d'observation, celui de l'exploitation agricole, permet de caractériser le milieu (espaces ouverts ou clos) et d'identifier les habitats des auxiliaires biologiques (bandes herbacées, haies, friches, jachères, prairies de fauche…) déterminants pour la biodiversité fonctionnelle dans l'environnement des parcelles cultivées (photos 2 et 3).

Cette phase d'approche intègre aussi d'autres variables explicatives : pratiques d'entretien des bords de champs, assolement, rotation des cultures, méthodes de lutte phytosanitaire (conventionnelle, intégrée, AB). Elle est fondamentale dans la conduite du système de culture.

Niveau parcelle ou culture

Le troisième niveau d'observation est celui de la culture. Dans le domaine de la santé des végétaux, l'épidémiosurveillance considère tous les facteurs favorisant ou limitant la nuisibilité des bioagresseurs : sensibilités spécifiques et variétales des plantes cultivées, techniques de travail du sol, date de semis ou de plantation, densité de culture, données météorologiques, système d'irrigation, conduite de la fertilisation, biologie et épidémiologie des organismes nuisibles ou auxiliaires, registre des traitements, etc.

Rappel historique

L'observation, utilité reconnue

Historiquement, les Avertissements Agricoles ® rédigés par les services régionaux de la protection des végétaux (SR PV) ont élaboré des méthodes d'observation phytosanitaire qui font encore référence de nos jours.

Dans un article publié dans Phytoma en mai 1975, Roger Geoffrion, du SR PV des Pays de la Loire, rappelait : « Lorsqu'en 1898 fut fondé à Cadillac, dans le département de la Gironde, la première station d'Avertissements Agricoles, elle se donna pour rôle essentiel de fixer les dates favorables à l'exécution des traitements contre le mildiou de la vigne dans le Bordelais. On s'était en effet aperçu que, seuls, des traitements scientifiquement déterminés pouvaient combattre efficacement cette maladie alors nouvelle dans le vignoble. Après la dernière guerre, le réseau des Avertissements du Service de la protection des végétaux couvrit l'ensemble des régions viticoles. On constata alors que les informations que donnaient ces stations avaient de nombreux avantages, en fonction de l'amélioration des techniques ou des situations économiques. »

Situation actuelle de l'épidémiosurveillance en zones agricoles

Enregistrement des observations

Malgré les expériences et les connaissances acquises, l'épidémiosurveillance des cultures est encore trop peu généralisée au sein des exploitations agricoles.

Si l'enregistrement des traitements est désormais obligatoire de par la réglementation en vigueur, force est de constater que la traçabilité des observations épidémiologiques, pourtant à l'origine des interventions antiparasitaires, est encore peu pratiquée directement par les agriculteurs.

Méthodologie d'observation

Quelles que soient les filières végétales, de nombreux agriculteurs, même à la pointe du progrès technologique, ne formalisent pas l'épidémiosurveillance des cultures. Cette absence de méthodologie et de recours à des protocoles d'observation se traduit souvent par une approche empirique, non répétitive. Cela rend difficile l'analyse fine des risques phytosanitaires au fil des semaines.

Cette démarche approximative peut même entraîner une dramatisation de la pression biotique ou, au contraire, une sous-évaluation, avec pour conséquence l'augmentation des coûts de production ou l'impact de certains facteurs de qualité et de rendement.

Historique phytosanitaire

De plus, assez peu d'agriculteurs saisissent leurs données brutes d'observation par écrit selon un schéma préétabli, ce qui induit une absence d'historique phytosanitaire.

Sans cet état des lieux enregistré, il est difficile d'établir des bilans fiables, d'analyser au plus juste les dynamiques parasitaires et in fine de choisir les meilleures stratégies de protection des cultures.

Rôle des conseillers et techniciens

Dans le cas où un agriculteur est suivi par un technicien ou un conseiller technique, il peut se référer à des résultats d'observation phytosanitaire (photos 4, 5 et 6).

Mais ces données sont parfois obtenues par des tours de plaine en parcelles fluctuantes, sans mise en œuvre de protocoles d'observation à fréquence régulière durant les périodes de sensibilité aux bioagresseurs les plus préoccupants. Il peut en résulter des traitements d'assurance et des interventions inutiles.

Outils méthodologiques au service des agriculteurs

Renforcer les connaissances techniques

L'intérêt de l'épidémiosurveillance végétale est bien compris des agriculteurs. Les principaux freins à sa mise en œuvre au sein des exploitations sont la technicité et la disponibilité (par exemple en polyculture-élevage). Le renforcement des connaissances techniques peut être assuré par des formations continues, par l'appui des conseillers agricoles (pour qui le temps d'intervention est aussi compté) ou grâce à la mise à disposition d'informations vulgarisées en protection intégrée des cultures.

À ce sujet, signalons la mise en ligne en décembre 2012 du site Ecophyto PIC comprenant un volet « surveillance phytosanitaire » (Encadré p. 27). Agriculteurs et techniciens peuvent y trouver des contributions techniques sur les principales filières végétales.

Données géolocalisées, protocoles disponibles

En complément de cette information de fond, les Bulletins de santé du végétal (BSV) publient depuis 2009 des données épidémiologiques géolocalisées et mutualisées. Les relevés d'observation régionaux pour chaque type de production sont opérés par des réseaux d'observateurs formés à l'application de protocoles harmonisés au niveau national.

Or, ces protocoles simplifiés constituent d'excellents outils d'aide à la décision pour tous les agriculteurs, utilisés soit directement soit par l'intermédiaire d'un conseiller agricole. Pour disposer d'une version simplifiée et actualisée, consulter le site Ecophyto(1).

Lire le BSV, observer ses parcelles

Aminima, les producteurs ont intérêt à lire régulièrement les BSV qui donnent une « tendance » des risques phytosanitaires à l'échelle d'une zone agricole. Mais l'appropriation de ces informations épidémiologiques ne se fait véritablement que si chaque agriculteur peut les relier aux caractéristiques de son exploitation. Cette analyse fine exige une surveillance en parallèle des principaux bioagresseurs et auxiliaires pour définir une stratégie de protection intégrée des cultures.

D'ailleurs, les dynamiques de certains insectes comme les larves terricoles (taupins, noctuelles, hépiales, vers blancs de hanneton…), ainsi que les aspects malherbologiques, sont rarement renseignés dans les BSV car leur développement est souvent propre à chaque parcelle. Ces organismes nuisibles impliquent une observation localisée pour définir la nécessité ou non d'utiliser une méthode de lutte appropriée.

Saisir et partager ses données

Plusieurs bases de données informatiques sont utilisées pour la saisie des observations épidémiologiques contenues dans les BSV : Epiphyt (SI DGAl), Vigicultures (Arvalis-Institut du végétal, Cetiom, ITB), VgObs (FNLON-APCA), Latitude (Cirame), Gaïa (CA 33), Epicure (IFV), Olive (Afidol), AgriObs (Fredon Aquitaine), Campanet (Fredon Auvergne), Abespiar (CA 82), Phytorézo (Fredon Corse).

Pour favoriser le partage d'informations phytosanitaires entre techniciens agricoles et structures de conseil et distribution (coopératives, négociants) au service des agriculteurs, des éditeurs de logiciels privés ont mis au point des outils très pratiques.

L'un des plus performants en France, Observ'OnLine (voir « Pour en savoir plus »), est proposé par BASF Agro en viticulture et grandes cultures.

Cette plate-forme informatique permet d'enregistrer, synthétiser et partager des données d'observation en temps réel à l'échelle d'un territoire (stades phénologiques de cultures, dynamique de maladies et ravageurs, prévision météo à 8 jours). Les informations de terrain sont enregistrées par les observateurs via un PDA. Les données, transférées sur serveur par GPRS ou Wifi, sont converties immédiatement sous forme de tableaux de bord et cartes.

Autre structure d'appui agronomique à retenir, la société Maferme (v. « Pour en savoir plus ») édite depuis plus de 10 ans des progiciels sur Internet à destination du monde agricole.

Outil d'aide au diagnostic

Par ailleurs le portail INRA e-phytia (v. « Pour en savoir plus ») organise l'accès à plusieurs applications en santé des plantes. L'objectif principal est de permettre à l'utilisateur de diagnostiquer des maladies (Di@gnoPlant), caractériser des bioagresseurs et gérer de façon durable la protection des cultures. On y trouve aussi Vigipl@nt, nouvelle application consultable sur Smartphones et tablettes qui permettra prochainement de géolocaliser les parasites dans les cultures. Cet outil informatique, très pratique à l'usage, est fort bien illustré et documenté pour la tomate, la salade, le melon, le tabac, la vigne et le fraisier. D'autres cultures sont prévues dans les mois à venir, ainsi qu'un appui à la reconnaissance des bioagresseurs émergents.

La méthodologie d'épidémiosurveillance des cultures

Observation des plantes et enregistrement des données

L'épidémiosurveillance des cultures doit permettre de décider en temps et en heure de la pertinence d'une intervention.

Elle repose sur une méthodologie de diagnostic partagée, basée sur la connaissance des végétaux et de leur environnement, et un examen des altérations éventuelles.

De façon logique, étape par étape, les observations visuelles sont effectuées à différents niveaux (organes sensibles) de la plante selon un mode opératoire défini. Elles permettent de se prononcer sur son état sanitaire et sur les risques épidémiologiques encourus.

Ces données brutes sont ensuite enregistrées au format papier, sur un tableur informatique ou dans une base de données dédiée.

Informations collectées en protection intégrée des cultures

Plus globalement en protection intégrée des cultures, on collecte les informations-clés suivantes (Figure 1) :

Climat : données météorologiques (températures mini-maxi, pluviométrie…) ;

Cultures et environnement : stades phénologiques, informations paysagères, écologiques et agronomiques ;

Bioagresseurs : inventaire et hiérarchisation, détection précoce des foyers et symptômes (observation visuelle, cf. photos 7 et 8, frappage de rameaux, piégeage, modèles informatiques…), diagnostic des causes biotiques et abiotiques (sollicitation éventuelle d'un laboratoire d'analyses phytosanitaires), fréquence, intensité et stades de développement des maladies, ravageurs et adventices, mise en évidence de parasites émergents ou ré-émergents, seuil de nuisibilité et d'intervention ;

Auxiliaires : abondance, richesse spécifique, dynamique de population, efficacité potentielle.

En parcelle fixe, le parcours d'observation a intérêt à être précis, représentatif de la parcelle cultivée et identique d'une fois à l'autre, de façon à bien mesurer l'évolution de l'état phytosanitaire. Ce parcours est ajusté au type de production et à la forme de la parcelle. Ensuite, l'observateur note le stade phénologique de la culture selon une échelle d'enregistrement (BBCH, Bagglioloni, Zadoks, Keller…) (Figures 2 et 3).

Principales informations phytosanitaires à collecter en épidémiosurveillance des cultures

Quatre axes stratégiques

Si l'on devait résumer en quelques lignes les principales données phytosanitaires à collecter, en épidémiosurveillance des cultures, par les agriculteurs ou les conseillers techniques pour effectuer une protection intégrée, quatre axes stratégiques pourraient être définis :

1. Diagnostic : répertorier les couples plante hôte/bioagresseur les plus préoccupants au sein de l'exploitation, à suivre en priorité.

2. Épidémiologie : élaborer un système d'épidémiosurveillance à l'aide d'outils et de méthodes appropriés à l'analyse des risques phytosanitaires pour chaque bioagresseur et recenser les populations d'auxiliaires.

3. Traçabilité : mettre en place un enregistrement des suivis épidémiologiques et des signalements de foyers ; effectuer un bilan phytosanitaire en fin de campagne.

4. Documentation : consulter régulièrement les bulletins de santé du végétal (BSV).

Un raisonnement propice à la lutte intégrée

De ces informations phytosanitaires découlent un raisonnement propice à l'utilisation des méthodes de lutte intégrée, alternatives aux traitements systématiques, les plus toxiques ou polyvalents. Les interventions génétiques, culturales, prophylactiques, physiques, biologiques ou encore chimiques raisonnées, devront être justifiées des points de vue agronomique, économique et écologique, en limitant au maximum les risques pour la santé humaine et l'environnement.

<p><b>Remerciements</b> à Delphine Di Bari, DGALSDQPV, pour ses informations sur EcophytoPIC.</p> <p>(1) Liste des protocoles modélisés : http://agriculture. gouv.fr/epiphyt.</p>

ÉCOPHYTOPIC LE PORTAIL DE LA PROTECTION INTÉGRÉE DES CULTURES

Le ministère chargé de l'agriculture a ouvert EcophytoPIC, premier portail de la protection intégrée des cultures dédié aux professionnels du secteur agricole. Développé en partenariat avec l'ACTA, les instituts techniques agricoles et en étroite collaboration avec l'ensemble des partenaires du plan Ecophyto, cette plateforme web a vocation à devenir la référence nationale des méthodes alternatives à l'utilisation de pesticides dans la production agricole.

EcophytoPIC permet de capitaliser les outils de la protection intégrée des cultures, les diffuser au plus grand nombre et inciter ainsi aux changements des pratiques.

Ce portail s'inscrit dans un axe stratégique du projet agro-écologique pour la France ainsi que dans le cadre d'actions du plan Ecophyto qui visent à recenser et diffuser les méthodes économes en produits phytopharmaceutiques. Il répond à la Directive 2009/128 (dite « Utilisation durable ») et notamment l'article 14 relatif à la lutte intégrée contre les ennemis des cultures.

Les rubriques d'Ecophyto-PIC reprennent les principes généraux de la lutte intégrée, décrits en annexe III de la directive. Ce portail se présente comme une boîte à outils clé en main pour tous ceux qui souhaitent maintenir un niveau de production élevé tout en adoptant des modèles agricoles plus respectueux de l'environnement : des méthodes de protection des cultures aux notions de suivi, de moyens d'aide à la décision, de formation, d'innovation et de recherche dans le domaine. C'est aussi une source de référence sur la réglementation et l'impact des pratiques. Enfin et surtout, il a pour ambition de présenter la notion d'approche système qui doit se développer afin de repenser les conduites culturales. Elles doivent être en phase avec la politique « Agricultures : Produisons autrement », de Stéphane Le Foll, Ministre en charge de l'agriculture. Cette politique vise à promouvoir un modèle agricole plus respectueux de l'environnement où l'agronomie doit retrouver tout son sens.

Accéder au portail EcophytoPIC : www.ecophytopic.fr

Fig. 1 : L'épidémiosurveillance en protection intégrée des cultures, J. Jullien, 2013.

Fig. 2 : Exemple d'un parcours d'épidémiosurveillance en vigne. (source : protocoles d'observations phytosanitaires des vignes de Bourgogne, 2012).

Fig. 3 : Echelle générale des stades phénologiques BBCH.

L'observation du stade de la culture lors de l'enregistrement d'une observation est très utile.

Source : "Stades phénologiques des mono-et dicotylédones cultivées, BBCH" monographie, Uwe Meier, Centre fédéral de recherches biologiques pour l'agriculture et les forêts, 2001.

RÉSUMÉ

- CONTEXTE : L'épidémiosurveillance végétale est utile au diagnostic qui permet une alternative au traitement phytosanitaire systématique. C'est un outil de la protection intégrée des cultures (PIC). Son efficacité est accrue par l'organisation et la clarification méthodologique dans le cadre du plan Ecophyto.

- SITUATION ACTUELLE : L'épidémiosurveillance en protection intégrée des cultures se pratique à trois niveaux : petite région, exploitation, parcelle. Elle nécessite une coordination méthodologique dans la prise d'observation, leur enregistrement et leur traitement, pour pouvoir mutualiser les données dans l'espace et le temps (historique phytosanitaire).

- OUTILS DISPONIBLES : Pour renforcer ses connaissances, il existe notamment des formations et l'utilisation du portail Ecophyto- PIC ouvert en décembre 2012. Des informations localisées sont données dans les BSV. En complément pour un agriculteur, l'observation de ses propres parcelles est souvent indispensable. Des protocoles publiés aident à le faire efficacement. Des logiciels facilitent l'enregistrement, l'analyse et le partage des données de terrain.

- MÉTHODOLOGIE : L'épidémiosurveillance se base sur une méthodologie d'observations adaptée aux espaces, végétaux, bioagresseurs et auxiliaires. Des règles méthodologiques publiées permettent à chaque utilisateur une surveillance biologique du territoire efficace.

- MOTS-CLÉS : Bonnes pratiques phytosanitaires, épidémiosurveillance végétale, protection intégrée des cultures (PIC), diagnostic, observation, enregistrement, méthodologie, protocoles, traçabilité, plan Ecophyto, portail EcophytoPIC, Bulletin de Santé du Végétal (BSV), réseau, logiciels.

POUR EN SAVOIR PLUS

AUTEURS : *J. JULLIEN, Expert référent national en surveillance biologique du territoire - DGAI- SDQPV.

LIENS UTILES :

http://agriculture.gouv.fr/epiphyt.

www.ecophytopic.fr

www.agro.basf.fr

www.maferme.com

http://ephytia.inra.fr

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