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dossier - Bonnes pratiques, commencer très tôt

Adivalor, cette année, quelle collecte inédite ?

MARIANNE DECOIN - Phytoma - n°663 - avril 2013 - page 50

Adivalor a mis en place à l'automne dernier la collecte des sacs de semences et lance ce printemps celle des ficelles et filets. Et les EVPP et PPNU ? Ça roule…
1 - Pierre de Lépinau, Directeur général d'Adivalor, montrant l'égouttoir en cours de test sur l'Espace Bonnes pratiques du SIM A 2013.

1 - Pierre de Lépinau, Directeur général d'Adivalor, montrant l'égouttoir en cours de test sur l'Espace Bonnes pratiques du SIM A 2013.

2 - Dans ce Phytobac grande capacité, les piques plantées dans le substrat sont destinées à égoutter les bidons une fois vidés et rincés. Astucieux car peu onéreux ! Mais possible seulement si on a assez de hauteur sous le « toit » (lequel est indispensable pour éviter l'ennoyement du bac en cas de fortes pluies).

2 - Dans ce Phytobac grande capacité, les piques plantées dans le substrat sont destinées à égoutter les bidons une fois vidés et rincés. Astucieux car peu onéreux ! Mais possible seulement si on a assez de hauteur sous le « toit » (lequel est indispensable pour éviter l'ennoyement du bac en cas de fortes pluies).

Presque tous les ans, Adivalor a une nouvelle collecte à signaler : soit il va la lancer, soit il vient de le faire. C'est l'occasion de faire le point sur la collecte des déchets liés aux traitements phytos, la bonne pratique finale.

Sacs de semences, c'est lancé

Pourquoi collecter ces EVSP

La nouveauté lancée depuis l'automne dernier par Adivalor, c'est la collecte des sacs de semences.

Un rapport avec les bonnes pratiques phytosanitaires ? Oui : en général, les semences sont traitées. Les EVSP, emballages vides de semences et de plants dont font partie les sacs, sont donc assimilables à des emballages vides de produits phytos.

Adivalor coordonne déjà depuis mi-2009 la collecte des big-bags de semences. En 2012, le tonnage de l'ensemble de ces big-bags (semences, plants de pomme de terre, engrais) a dépassé les 5 000 t en frôlant 70 % du gisement. Soit 10 % de mieux qu'en 2012.

Lancement d'automne

La collecte des sacs papier a été décidée suite à une convention passée en mars 2012 entre Adivalor et Ares (Association pour la récupération des emballages de semences, qui a les mêmes adhérents que l'UFS, Union française des semenciers).

Depuis lors, Adivalor a mis au point et édité les consignes de stockage et de collecte pour le 1er octobre 2012, comme prévu, et commencé à organiser le réseau de collecte.

Celui-ci est en cours de mise en place, et les premières opérations ont démarré dans certaines régions. Le but est de collecter, d'ici 7 ans, 50 % du gisement estimé à 4 000 t par an.

EVPP, des emballages qui tournent

Collecte, quels taux

Adivalor annonce environ 5 000 t d'emballages vides de produits phytos (EVPP) collectées en 2012 : 78 % du gisement (contre 77 % en 2011). Le taux est meilleur pour les bidons en plastique (86 %) que pour les boîtes et sacs en papier et carton (20 %). Il faut dire que la collecte des bidons est organisée depuis 2001 et bien entrée dans les mœurs.

Rinçage pour recyclage

Un bidon sur deux a pu être recyclé en 2012 contre un sur trois en 2011 et un sur quatre en 2010.

En fait, bien plus d'un bidon sur deux est bien lavé, égoutté et stocké. Un seul bidon mal lavé voire pas bien égoutté déclasse une sache Adivalor entière. Alors, pensez à les rincer dès que vous les videz. L'eau de rinçage ira avec profit dans le pulvérisateur. Il restera ensuite à les égoutter.

Où cela ? Adivalor testait un égouttoir à bidons sur le SI MA 2013 (photo 1), on attend les résultats ! Les possesseurs de Phytobacs grande capacité peuvent planter des piques à bidon au-dessus du substrat (photo 2, prise dans une Cuma du Puy-de-Dôme), à hauteur suffisante par rapport à la surface du substrat et l'apport d'effluents.

PPNU, le stock historique c'est du passé

La décrue du gisement

Concernant les PPNU, produits phytos non utilisables, les tonnages sont bien moindres. C'est normal : le stock historique est globalement collecté, il ne reste plus que les produits devenus inutilisables récemment. Et la prévention fait qu'il y en a de moins en moins. Adivalor estime que, selon des études qu'il a menées, « les stocks résiduels concernent désormais moins de 10 % des exploitations agricoles ».

On est à 137 t sur la dernière campagne contre 176 t la précédente. Soit moins de 400 g de produit pour chacune des 350 000 exploitations utilisant des produits phytos de façon significative(1).

À ne pas déconditionner

Il n'y a pas de collecte tous les ans dans tous les départements, mais des collectes tournantes.

Entre-temps, les agriculteurs doivent garder leurs produits inutilisables, bien identifiés comme PPNU, dans un local fermé à clé qui peut être celui de stockage des produits phytosanitaires. Il faut ranger ces produits à part des autres, en les laissant dans leur emballage d'origine. Si ce dernier est abîmé, on l'inclut dans un sur-emballage étanche mais sans transvaser.

Autres déchets phytos

Ceux des procédés de traitement des effluents

C'est avec les PPNU que l'on doit stocker et collecter les résidus de certains procédés de traitement des effluents officiellement reconnus (voir aussi p. 44 à 49). Adivalor a passé en 2011 des contrats expérimentaux pour la récupération :

des saches Osmofilm avec la société Axe Environnement, qui distribue le procédé ;

des bâches Heliosec avec la société Solhead, fabricante de ces dispositifs.

Les saches du procédé Osmofilm et les bâches du procédé Heliosec, une fois chargées de résidus séchés par évaporation naturelle, doivent être introduites dans des saches de stockage avalisées par Adivalor. On les stocke ensuite avec les PPNU avant de les joindre à leur prochaine collecte.

Les saches Adivalor sont fournies en même temps que les saches Osmofilm ou bâches Heliosec, par le même fournisseur.

EPI, opérations pilotes

La collecte des équipements de protection individuelle (EPI) reste compliquée. Pour leurs fabricants, l'agriculture est un petit marché mal identifié comparé à l'industrie. Il est difficile de les faire « éco-contribuer » pour financer les collectes, seul moyen que ces dernières ne soient pas hors de prix.

Cependant, des opérations pilotes de collecte d'EPI ont été engagées dans trois régions (Champagne-Ardenne, Lorraine, Pays-de-la-Loire) par des Chambres d'agriculture et des distributeurs, avec le soutien technique d'Adivalor.

<p>(1) Le recensement agricole 2010 compte environ 490 000 exploitations en France métropolitaine et 25 000 dans les DOM. Mais, par exemple, les petites exploitations et l'élevage de montagne sur prairies permanentes et estives n'utilisent guère de phytos.</p>

Et les autres gisements ? L'inventaire s'allonge

Historiquement, les déchets phytosanitaires EVPP et PPNU ont été les premiers collectés par Adivalor. Mais aujourd'hui, ils sont loin d'être les seuls.

Parmi les emballages, aux côtés des EVPP et EVSP, Adivalor collecte depuis 2008 les EVPF (emballages vides de produits fertilisants), et depuis 2010 les EPHEL (emballages de produits d'hygiène d'élevage). Avec une valorisation par recyclage à chaque fois que c'est possible (s'ils sont bien rincés…)

Les FAU (films plastiques usagés) sont collectés suite au programme lancé en 2009 avec le CPA (Comité des plastiques agricoles). 7 000 t ont été collectées en 2012, soit 62 % du gisement. Toutes sont recyclées.

En 2013, les FIFU (ficelles et filets usagés) sont collectés depuis le 1er avril après accord signé le 8 janvier avec le CPA. Le gisement est de 20 000 t de ficelles et 8 000 t de filets balle ronde.

Et là, on revient aux déchets des outils de protection phytosanitaire (c'est-à-dire de santé végétale) : à quand la collecte des filets insect proof du maraîchage ? Et des filets Alt'carpo ? (Avec les filets paragrêle, logiquement.)

Par ailleurs, il y a eu des opérations pilotes en Champagne et Bordelais sur les emballages vides de produits œnologiques et d'hygiène de cave.

RÉSUMÉ

- CONTEXTE : La récupération des déchets agricoles et leur valorisation élargit et intensifie ses activités sous l'égide d'Adivalor.

- EVSP, LES SACS : Depuis l'automne 2012, comme prévu il y a un an, la récupération des sacs de semences est organisée. Ainsi les big-bags de semences ne sont plus les seuls EVSP collectés.

- EVPP ET PPNU : 78 % du gisement d'EVPP a été collecté en 2012, dont 86 % de celui des bidons plastiques. 50 % de ceux-ci sont recyclés.

137 tonnes de PPNU ont été récupérées.

- AUTRES DÉCHETS : Adivalor collecte les déchets d'Osmofilm et Heliosec, et a des opérations pilotes sur des EPI. Elle collecte aussi divers déchets non liés aux phytos (FIFU, etc., voir l'article).

- MOTS-CLÉS : bonnes pratiques phytosanitaires, Adivalor, collecte, valorisation, recyclage, EVSP emballages vides de semences et plants, EVPP emballages vides de produits phytopharmaceutiques, PPNU produits phytopharmaceutiques non utilisables.

POUR EN SAVOIR PLUS

AUTEUR : *M. DECOIN Phytoma.

CONTACT : m.decoin@gfa.fr

LIENS UTILES : – www.adivalor.fr

http://extranet.adivalor.fr

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