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Nouveautés phytos, les huit et leurs parcours

MARIANNE DECOIN - Phytoma - n°665 - juin 2013 - page 36

Que retenir des parcours ayant amené huit nouveautés sur le marché phyto des ZNA depuis un an ? Entre autres, que les trois les plus inédites ont d'originales origines... qui, cela tourne à l'habitude, sont toutes biologiques.
Situé en milieu rural, ce parc pourra avoir besoin, pour ses jeunes plantations, d'un répulsif anti-cervidés comme celui récemment autorisé.      Pour désherber ses allées (sauf les 5 m le long de l'eau, ZNT oblige !), deux nouveaux herbicides ont été lancés. Point commun : chacun d'eux associe trois substances actives à modes d'action différents. ph. M. Doumergue

Situé en milieu rural, ce parc pourra avoir besoin, pour ses jeunes plantations, d'un répulsif anti-cervidés comme celui récemment autorisé. Pour désherber ses allées (sauf les 5 m le long de l'eau, ZNT oblige !), deux nouveaux herbicides ont été lancés. Point commun : chacun d'eux associe trois substances actives à modes d'action différents. ph. M. Doumergue

Huit nouveautés de juin 2012 à juin 2013, contre huit sur les douze mois précédents et neuf ceux d'avant. Le rythme de l'innovation phytosanitaire en ZNA, zones non agricoles, semble se stabiliser.

Que retenir ? Comme l'an dernier, un seul des huit produits est destiné aux amateurs (encadré 1). Ensuite, au contraire de l'an dernier, l'innovation va plutôt vers la lutte anti-maladies. Enfin, les substances inédites sont « bios » : tendance confirmée.

Contre les maladies, deux fongicides

Gliocladium, ce bio-fongicide inédit nous vient de Finlande

La première se nomme Gliocladium catenulatum, souche J 1446. Il s'agit d'une souche naturelle de champignon à propriétés fongicides. Elle vient de loin : elle a été dénichée dans un sol finlandais par une société de ce pays nommée Verdera.

Le produit s'appelle Prestop. C'est ce qu'on appelle un biofongicide. Phytoma a annoncé ses premières autorisations en France en janvier dernier(1), sur végétaux d'ornement en même temps que sur productions alimentaires. Une vraie nouveauté chez nous, donc.

Sur végétaux d'ornement, il est autorisé en traitement du sol. Ses cibles sont variées : fonte des semis, Fusarium, Phytophthora, Pythium, Rhizoctonia, Sclerotinia, Botrytis et Didymella (Tableau1).

Composé de spores du champignon, il s'applique soit par trempage des plants soit dans l'eau d'irrigation. En ZNA, il ne peut donc guère être utilisé sur végétaux en place en plein air et plein sol, mais plutôt sur végétaux en serre et/ou sur substrat, en production (ex. serres de production municipales) ou non (serres de loisir, végétaux en container avec « arrosage au pied »).

Il est dispensé de tout classement, toxicologique comme écotoxicologique. C'est un atout important pour la sécurité du personnel d'application et du public et pour l'environnement.

Le produit est UAB (utilisable en agriculture biologique) selon les règlements européens n° 834/2007 et 889/2008, car il s'agit d'une souche naturelle de micro-organisme.

Il n'est pas sur la liste Nodu vert biocontrôle 2012 consolidée le 3 octobre dernier (forcément : son autorisation a été obtenue après), mais il remplit les critères pour se trouver demain sur la liste 2013.

Ces deux points sont des atouts en agriculture. Ils pourront l'être en ZNA quand la logique y régnera (Encadré 2 p. 38).

En France, le nouveau biofongicide est vendu par la société ITHEC. Choix logique : il s'agit d'une filiale du groupe Lallemand, lui-même maison-mère du découvreur Verdera

Un fongicide classique arrive de la vigne

L'autre fongicide autorisé est conventionnel et arrive du marché phyto agricole. C'est Eperon Pépite de Syngenta Agro.

Il associe mancozèbe et métalaxyl-M, version améliorée du métalaxyl (isomère sélectionné). Les deux substances sont connues sur végétaux d'ornement : le métalaxyl-M en traitement du sol dans Subdue Gold notamment, le mancozèbe en traitement des parties aériennes dans de nombreux produits. Leur association était déjà connue sur mildiou de la vigne depuis plus de 10 ans(2) mais c'est une nouveauté en ZNA.

Cible principale du produit : les oomycètes c'est-à-dire les mildious et assimilés, même s'il est autorisé contre « maladies diverses » sur les arbres et arbustes d'ornement et cultures florales diverses ainsi que contre le mildiou sur rosier (Tableau 1).

La demande d'extension a été faite conjointement avec l'Astredhor selon la procédure des usages mineurs. En effet, la variété des produits autorisés contre les mildious sur plantes d'ornement, rosier notamment, était trop faible : il s'agissait de ce que l'on appelle des usages mal pourvus.

Même si le produit est titulaire d'une mention EAJ résiduelle (elle apparaît sur e-phy, la base de données en ligne du ministère de l'agriculture, consultée le 24 juin), il ne vise pas ce marché vu son classement toxicologique (voir tableau 1). La société, interrogée, l'estime interdit à la vente sur le marché amateur et ne l'y vend donc pas, bien qu'elle n'ait pas reçu d'avis de retrait officiel de cette mention... Serait-ce une anomalie de plus à déplorer dans e-phy, à côté de celles analysées le mois dernier(3) ?

Contre les maladies, mais pas fongicide

Pour les fongicides, adjuvant inédit et d'origine colza

Un troisième produit contribue à protéger les végétaux contre des maladies, mais sans être fongicide. Comment cela ? C'est tout simplement un adjuvant destiné à accompagner des bouillies fongicides. Nommé Addit, il est proposé par Koppert, société spécialisée dans les produits phytos d'origine biologique et les auxiliaires.

De fait, il est bien d'origine biologique : c'est un extrait végétal puisque son principe est l'huile de colza.

Originalité : ce n'est ni de l'huile estérifiée, ni un mélange huile/dérivés d'acides gras, au contraire des huiles adjuvantes d'origine végétale déjà autorisées. Il s'agit bien d'une substance nouvelle sur cet usage. Ceci dit, ce n'est pas une inconnue en ZNA : quatre huiles de colza sont vendues comme insecticides aux jardiniers amateurs.

Revenons à notre nouvel adjuvant : il vient d'être autorisé pour accompagner tout type de bouillie fongicide, en agriculture comme en ZNA. Il a l'atout d'être dispensé de tout classement. Au fait, le produit est-il UAB et Nodu vert ? Pas encore : il a été autorisé trop tard pour le Nodu vert 2012, et la société n'a pas encore demandé la reconnaissance UAB.

Cet adjuvant est d'origine naturelle (critère pour les deux reconnaissances) et exempté de classement (critère pour le Nodu vert – d'ailleurs, les quatre insecticides à base d'huiles de colza déjà cités le sont déjà). Mais il faut aussi tenir compte des co-formulants de l'huile, pour lesquels on ne dispose pas d'étude de résidus(4). À suivre.

Contre les ravageurs

Gibier, ce bio-répulsif vient d'Autriche… et des moutons

Passons maintenant à un autre produit phyto sans action pesticide. Il est destiné à défendre les végétaux contre des ravageurs, mais sans attaquer ces derniers : c'est un répulsif (Tableau 2). Quant aux ravageurs visés, il ne s'agit pas d'insectes mais d'animaux bien plus gros : les cervidés, pas moins.

Ce produit de Kwizda vient de loin : d'Autriche. Il est distribué en France par Solutions et Plants. Nommé Trico, il est à base de graisses de mouton. Original !

En tout cas, c'est une substance naturelle, d'origine biologique. Le produit est non classé. De quoi espérer être reconnu UAB et listé Nodu vert biocontrôle 2013.

Lui aussi arrive en ZNA en même temps qu'en agriculture. Il est destiné aux végétaux appréciés des cervidés : en agriculture ce sont les maïs, colza, tournesol et soja plus la vigne, les vergers et les pépinières arbustives, en forêt les plantations, et en ZNA les jeunes arbres et arbustes et massifs des espaces verts en zones rurales et périurbaines (golfs, grands parcs arborés, etc.)

Cécidomyies, l'insecticide qui vient d'un autre catalogue

L'autre autorisation de produit de protection contre des ravageurs est moins inédite : c'est l'extension d'AMM de Scimitar contre les cécidomyies sur cultures florales et plantes vertes.

L'autorisation précise que c'est en « ZNA-espaces verts » (et signale aussi une autre autorisation en « production horticole »). Ces libellés sont conformes au nouveau catalogue des usages. Les deux nouvelles catégories ZNA-espaces verts et production horticole (abrégé en « prod.hort. ») remplacent le « CFD » de l'ancien catalogue en différenciant les usages agricoles (prod.hort.) de ceux de l'entretien professionnel des ZNA (ZNA-espaces verts). Une clarification pour lever des ambiguïtés.

Cet insecticide de Syngenta à base de lambda-cyhalothrine classé aux plans toxicologique et écotoxicologique (Tableau 2), était déjà autorisé contre cécidomyies en agriculture (sur céréales, etc.), et contre d'autres insectes sur CFD (cultures florales diverses).

Contre les adventices, suivez les allées

Le flufénacet qui vient des grandes cultures

Du côté des herbicides, on revient au désherbage des allées, usage qui n'avait pas vu de nouveauté l'an dernier.

D'abord, Pistol Expert, de Bayer ES, représente l'arrivée du flufénacet en ZNA, pour le désherbage PJT (allées de parcs et jardins et trottoirs). Cet herbicide connu sur pomme de terre, blé, etc., est associé à deux substances connues sur l'usage PJT, l'une depuis la fin des années 2000 (le DFF) et l'autre depuis des décennies (le glyphosate).

Cette dernière substance agit sur toutes les adventices déjà levées lors de l'application. Le DFF attaque celles allant germer ensuite, surtout les dicotylédones, plus certaines graminées. Le flufénacet, efficace sur les graminées plus certaines dicotylédones, complète donc le spectre. Les trois substances ont des modes d'action différents, un atout anti-résistances.

Le produit n'est pas classé au plan toxicologique, mais il est affecté du classement écotoxicologique (environnemental) N R50/53. C'est difficile à éviter pour un herbicide : il suffit d'agir sur les algues vertes, très vulnérables aux herbicides car non protégées par une cuticule de végétal terrestre, pour être classé « très toxique sur les organismes aquatiques ».

Nouvelle triple association, dont un qui vient du gazon

Le dernier produit, Sabre PJT, de Nufarm, contient trois substances connues en ZNA mais associées pour la première fois.

Il s'agit du glyphosate et du DFF, plus du MCPA. Ce dernier, déjà utilisé en PJT et DT (désherbage total) associé au glyphosate, et avec divers partenaires dans des herbicides gazon, est plutôt anti-dicotylédones.

Les trois substances ont, pour ce produit aussi, des modes d'action différents.

La spécialité est classée Xi et N (voir traduction tableau 3). Elle est autorisée à la fois en PJT et en DT.

<p>(1) Phytoma n° 660, janvier 2013, p. 8.</p> <p>(2) Première AMM annoncée dans <i>Phytoma</i> en janvier 2001 comme obtenue en octobre 2000 (<i>Phytoma</i> n° 534, p. 53, produit <i>Eperon</i>, poudre mouillable qui n'est plus autorisée au 18 juin 2013 selon e-phy). L'AMM d'<i>Eperon Pépite</i> (formulation en granulés dispersibles maison) a suivi rapidement : les deux produits sont signalés comme nouveaux dans l'<i>Index phytosanitaire</i> 2002, p. 255).</p> <p>(3) AMM phytos, les malheurs d'e-phy. Phytoma n° 664, mai 2013, p. 5 à 7.</p> <p>(4) Demandées pour les usages agricoles.</p>

1. Jardiniers amateurs, rien que pour le rosier

 ph. M. Doumergue

ph. M. Doumergue

Le marché du jardin amateur aura vu peu de vraies innovations : un seul nouveau produit à mention EAJ (emploi autorisé en jardins d'amateurs) a été autorisé cette année après l'unique Defrich E l'an dernier. Aujourd'hui, il s'agit d'un produit mixte insecticide-fongicide, de Bayer ES.

Nommé Duolys, il associe le tébuconazole et la deltaméthrine. L'insecticide deltaméthrine était déjà connu en ZNA dans des produits pour professionnels et des produits EAJ. Le tébuconazole entre en ZNA avec ce produit : ce fongicide vient de l'agriculture où il est arrivé dans les années 90.

Le produit est autorisé sur rosier contre oïdium, rouille et maladie des taches noires d'une part, et contre pucerons et noctuelle défoliatrice d'autre part.

RÉSUMÉ

CONTEXTE : Huit nouveautés, dont sept destinées au marché professionnel, sont arrivées en un an sur le marché de la protection phytosanitaire en ZNA. Les parcours les plus notables (substance active inédite, origine lointaine) sont ceux de trois produits biologiques.

CONTRE LES MALADIES : Trois nouveaux produits sont destinés à la protection des végétaux contre des maladies.

Un biofongicide UAB est à base de Gliocladium catenulatum s. J 1446, première autorisation en France de cette souche d'origine finlandaise. Un anti-mildiou est une association, connue en viticulture, de deux substances connues en ZNA, mancozèbe et métalaxyl-M.

Enfin, un nouvel adjuvant pour fongicides représente la première utilisation de l'huile de colza pour cet usage en France.

CONTRE LES RAVAGEURS : Produit original, un répulsif cervidés à base de graisses de mouton, d'origine autrichienne, a sa première autorisation en France. L'insecticide lambda-cyhalothrine a une extension d'emploi.

POUR LE DÉSHERBAGE : Deux herbicides contiennent du DFF et du glyphosate, substances connues en ZNA, associées de façon inédite, dans l'un au MCPA connu en ZNA,dans l'autre au flufénacet connu en grandes cultures.

PRODUIT MIXTE : Le produit destiné au marché jardins d'amateurs est un mixte fongicide (au tébuconazole, inédit en ZNA)/ insecticide (à la deltaméthrine).

MOTS-CLÉS : ZNA zones non agricoles, espaces verts, jardins, produits phytos, produits phytopharmaceutiques, fongicides, adjuvant, répulsif cervidés, insecticide, herbicides, produits UAB utilisables en agriculture biologique, Nodu vert bicontrôle.

Tableau 1 - Autorisations obtenues depuis un an(1) pour des produits utilisables en ZNA, filière professionnelle : protection contre des maladies.

Tableau 2 - Autorisations obtenues depuis un an pour des produits utilisables en ZNA, filière professionnelle : protection contre des ravageurs ou mauvaises herbes.

2. Écophyto, zéro phyto et la logique

On le sait, le plan Ecophyto a été lancé en 2008 suite au Grenelle de l'environnement, avec l'objectif de diminuer de moitié la consommation française de produits phytos (= phytopharmaceutiques).

Il s'agissait de diminuer l'usage des pesticides chimiques dans le but espéré de diminuer les risques et nuisances attribués aux dits pesticides chimiques. Le plus simple a priori semblait de diminuer l'usage des produits phytos en général, vu que la majorité de ces produits sont des pesticides chimiques.

Ensuite, le législateur a pris conscience de deux faits :

1. Phyto et pesticide chimique ne sont pas synonymes : certains produits phytos ne sont pas des pesticides chimiques (cas de trois des nouveautés citées dans cet article). De plus, certains produits phytos non chimiques (cas de Prestop), non pesticides, ou ni l'un ni l'autre (cas d'Addit et Trico) ont un classement toxicologique et écotoxicologique bénin (cas des trois produits) ; diminuer l'usage de ces produits ne diminue ni l'usage des pesticides chimiques, ni les risques et nuisances qu'on leur attribue.

2. Agriculture biologique et biocontrôle utilisent des produits phytos. Des produits reconnus UAB(1) pour la première, et pour le second des produits de biocontrôle (reconnus UAB ou remplissant les critères pour l'être et, de plus, évalués à faibles risques toxico- et écotoxicologiques).

Si on veut encourager l'agriculture biologique et le développement du biocontrôle, est-il plus logique d'encourager ou de décourager l'usage des produits correspondants ? Si l'on décourage l'usage de ces produits phytos « bios », cela ne risque-t-il pas de pousser les utilisateurs à se tourner vers des produits non autorisés comme phytos donc pas testés ni contrôlés, en toute illégalité ?

Avec logique, les pouvoirs publics ont décidé de traiter les produits UAB et/ou de biocontrôle à part des autres phytos. Ainsi :

– les produits UAB bénéficient d'un taux de TVA réduit par rapport aux autres ;

- une liste de produits dite « liste Nodu vert biocontrôle » a été publiée en 2012 pour le calcul des indicateurs d'utilisation de produits phytos en 2012. Les produits listés associent origine naturelle et/ou effet non pesticide au fait qu'ils ont été reconnus peu dangereux (classements toxicologique et écotoxicologique bénins). Ils sont comptabilisés à part dans les calculs d'indicateurs. Ainsi, il y a un Nodu vert biocontrôle et un IFT vert biocontrôle que l'on ne cherche pas à diminuer. Seul le Nodu et l'IFT du reste des produits devra baisser. Logique.

Bizarrement, en ZNA, de nombreuses municipalités qui communiquaient sur le « zéro phyto » continuent à le faire, et de nouvelles les imitent. Objectif : plus aucun produit phyto, même UAB ou de biocontrôle. Résultats ? Voici quelques cas qui nous ont été signalés contre promesse de ne citer ni nos sources ni les lieux :

1. Des employés continuent d'utiliser des produits phytos en cachette des élus.

2. La municipalité n'achète plus de produit phyto autorisé, mais une entreprise extérieure réalise les traitements et lui facture des prestations d'entretien globales.

3. La municipalité n'achetant plus de produit phyto, les particuliers « nettoient » les lieux eux-mêmes avec des produits visiblement surdosés (cas signalé en cimetière).

4. La municipalité n'achète plus de produit phyto autorisé et se rabat sur des produits non autorisés donc non testés ni contrôlés (cas signalé face à une maladie).

5. La municipalité fait appel à des techniques à bilan environnemental et sanitaire discutable (cas signalé pour le désherbage : consommation d'énergie fossile, émission de gaz à effet de serre et/ou cancérigènes type benzène et/ou particules fines, etc., problèmes de sécurité incendie).

Plutôt que « zéro phyto », la logique ne serait-elle pas la « ville en bio-contrôle », en utilisant toutes les techniques correspondantes, y compris des produits phytos de biocontrôle aux côtés d'autres méthodes comme celles citées contre la processionnaire du pin p. 18 à 22 ?

Bien sûr, reste le désherbage. On peut végétaliser ou pailler certains sols mais d'autres doivent rester désherbés. Il y a 5 désherbants listés Nodu vert biocontrôle 2012, mais tous à base de la même substance (l'acide pélargonique). C'est peu, pour l'instant. À suivre ?

(1) UAB = utilisable en agriculture biologique.

Malgré le terme « agriculture », cette reconnaissance peut concerner des produits autorisés en ZNA.

Elle est acquise, selon les règlements européens n° 834/2007 et n° 889/2008, aux produits à base de micro-organismes vivants naturels. Pour les autres (extraits végétaux, etc.), le fabricant doit faire une demande. Mais on connaît les critères : substance d'origine naturelle donc pas d'OGM, ni d'appel à la synthèse chimique sauf exceptions elles-mêmes connues (copies conformes de substances naturelles, attractifs à base de phéromones de synthèse, réponse à des impasses techniques).

3. Tox, écotox, le parcours des classements

Le saviez-vous ? Les étiquettes des produits phytos signalent leurs classements toxicologique et écotoxicologique. Ce sont des indications précieuses sur les dangers liés aux produits, qui sont très différents les uns des autres.

Mais, le saviez-vous aussi ? Les codes résumant ces classements sur les étiquettes sont en train de changer.

Il est possible d'utiliser les nouveaux codes (ils sont publiés) mais ce ne sera obligatoire pour les produits que le 1er juin 2015. Certains fabricants ont commencé à utiliser ces nouveaux codes pour tous leurs produits, d'autres seulement pour une partie, et d'autres attendent.

Pourquoi ce changement ? Parce qu'il existait des codes différents dans différentes parties du monde pour classer et étiqueter les produits chimiques (phytos mais aussi désinfectants, peintures, carburants, etc.). En Europe donc en France, ces classements étaient encadrés par la directive (dite DPD) n° 99/45 de 1999.

Or une harmonisation a été décidée au niveau mondial de par un accord créant le GHS (global harmonized system, système mondial harmonisé).

En Europe, le règlement dit CLP (classification, labelling, packaging = classification, étiquetage, emballage) a organisé cette harmonisation. Ce règlement n° 1272/2008 de 2008 s'applique déjà pour les substances (ex. transport entre les usines de synthèse et de formulation).

Le tableau 3 présente les changements sur l'étiquette des produits de cet article.

Tableau 3 - Phrases de risque et classements cités dans les tableaux 1 et 2, équivalences et symboles sur les étiquettes.

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POUR EN SAVOIR PLUS

AUTEUR : *M. DECOIN, Phytoma.

CONTACT : m.decoin@gfa.fr

PARCOURS OU LIENS UTILES : Sur les AMM, http://e-phy.agriculture.gouv.fr/ ou googler e-phy. Sur le Nodu vert, googler « Liste Nodu vert biocontrôle 2012 ».

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