ImprimerAprès avoir été chef d'entreprise pendant trois ans à la sortie de l'Institut national d'horticulture, Maxime Cornillon intègre Innophyt en 2010 pour développer des prestations et des programmes de recherche en protection biologique des Parcs et Jardins.
Un retour aux sources pour ce jeune diplômé qui y avait réalisé son mémoire de fin d'études
Interface
« Innophyt, structure interface de l'Université François-Rabelais de Tours, est entièrement consacrée au transfert de technologie et à la valorisation des innovations issues de la recherche dans le domaine des alternatives aux pesticides », explique Maxime Cornillon. Employant aujourd'hui quatre personnes, elle a été créée en 1991 à l'initiative de chercheurs de l'université de Tours en partenariat avec les chambres d'agriculture de la région Centre, l'Inra, des instituts techniques et des entreprises. En 2007, elle devient un Centre d'expertise et de transfert universitaire (CETU) adossé à l'IRBI (Institut de recherche sur la biologie de l'insecte). Si, au départ, Innophyt fait office de précurseur en matière de lutte alternative, aujourd'hui elle est tout à fait dans l'air du temps.
Les tilleuls de Villandry
« Je travaille aussi bien pour des structures privées telles que le Château de Villandry, notre partenaire depuis 1991, que publiques comme la mairie de Tours. » À Villandry, cela a permis notamment de résoudre un gros problème d'acariens qui défoliaient totalement les tilleuls en août. Les ravageurs étaient devenus résistants aux traitements chimiques.
« En observant les tilleuls sauvages proches qui ne subissaient pas les mêmes dégâts, nous avons décelé la présence d'auxiliaires indigènes, raconte notre spécialiste. Nous les avons introduits sur les tilleuls attaqués. En quelques années, le problème acariens a quasi disparu. »
Transfert de résultats aux centres techniques
Maxime Cornillon conduit également des expérimentations de terrain pour des centres techniques tels le Ctifl pour y transférer des solutions issues de la recherche.
« Je passe la moitié de mon temps sur le terrain à la belle saison, épaulé par un ou deux stagiaires, et l'autre moitié au bureau pour rédiger les rapports de synthèse des projets, répondre à de nouveaux appels d'offre. »
Biodiversité
L'étude de la biodiversité de l'entomofaune est une activité importante d'Innophyt.
Maxime Cornillon a ainsi développé avec ses collègues une méthode d'identification simplifiée des arthropodes (Rapid Biodiversity Assessment).
Celle-ci permet notamment un classement par régime alimentaire ainsi que des mesures de l'équilibre des milieux.
Menu 2013
Au menu de 2013 pour Maxime : étude de l'entomofaune du sol des espaces verts de l'agglomération de Tours (programme GESSOL), termites, dépérissement du buis et frelon asiatique.
Face aux termites
Les termites étant en progression dans la région, Maxime Cornillon participe au programme TermiCentre.
« Nous cherchons avec l'IRBI à cartographier les zones infestées et à déterminer le mode de propagation du ravageur. » L'objectif final est de préconiser des moyens de gestion adaptés pour contrôler durablement les populations.
Dépérissement du buis, frelon asiatique...
« À Villandry, le dépérissement du buis nous préoccupe cette année. Je mets en place des tests pour évaluer les solutions alternatives à la lutte chimique afin de limiter le développement de Cylindrocladium buxicola, le champignon responsable. »
Dernier programme en 2013 : trouver des solutions pour limiter les populations de frelons asiatiques sans nuire aux frelons européens indispensables à la chaîne alimentaire (programme Frelon).
« Je vais tester de nouveaux pièges pour vérifier leur sélectivité. »
Formation et communication
Mais la mission de Maxime comprend aussi une part de conseil dans le cadre de ses prestations, de formation et de communication.
« Je suis intervenu auprès de paysagistes et d'agents de la communauté d'agglomération de Tours pour les sensibiliser aux bonnes pratiques de traitement et à la lutte alternative. Nous intervenons aussi auprès d'étudiants de master et de BTS. »
La communication passe également par les salons, congrès scientifiques et rencontres grand public.
« Une de mes missions a été de concevoir une exposition pour expliquer aux visiteurs du château de Villandry le changement de stratégie en matière de protection des végétaux. »
Avenir assuré
Notre spécialiste des parcs et jardins a-t-il trouvé chaussure à son pied ?
« Chaque année est différente car les demandes sont très variées. C'est très enrichissant. J'ai la satisfaction de participer à la recherche de solutions avec des partenaires, mais aussi de voir leur impact positif sur l'environnement.
Je suis autonome dans mon travail tout en ayant beaucoup d'échanges avec mes trois collègues. J'ai donc l'indépendance que je recherchais en créant mon entreprise sans les contraintes. » Quant à l'avenir d'Innophyt, il ne se fait pas de souci :
« La lutte biologique, ça marche et ça se développe de plus en plus. Nous avons donc encore beaucoup de travail devant nous ! », conclut Maxime Cornillon, visiblement enchanté par les perspectives que cela lui donne.
