Un lecteur du Sud-Ouest nous interroge : « Concernant le Certiphyto et notamment celui qui s'intéresse aux activités de “conseil”, il ne fait pas de doute que tous les professionnels du secteur privé comportant dans leur activité une mission de préconisation de méthodes de lutte phytosanitaire sont concernés.
Mais pour deux catégories de prescripteurs il me semble qu'il y a un doute.
Il s'agit des journalistes de la presse spécialisée (presse grand public ou professionnelle) et des formateurs ou professeurs intervenant sur la thématique de la parasitologie dans des lycées agricoles, des CFPPA ou des centres privés de formation. Tous par leurs écrits ou leurs interventions orales préconisent des méthodes de lutte et prescrivent des phytos… Il me semble alors qu'ils devraient être phytocertifiés ! Qu'en est-il officiellement ? De même les employeurs des journalistes (permanents ou pigistes), et ceux des formateurs salariés, ainsi que les formateurs indépendants eux-mêmes, doivent-ils avoir une certification d'entreprise et un agrément pour le conseil ? »
Renseignements pris auprès du MAAF (1), la réponse découle des textes définissant le « conseil », notamment du lexique rattaché à un arrêté du 25 novembre 2011 sur le référentiel de certification. Le tableau ci-dessous en récapitule la logique.
Le même lexique définit comme conseiller « toute personne (…) qui fournit des conseils (…) à titre professionnel ou dans le cadre d'un service commercial ».
Dès le 1er octobre prochain, un journaliste aura besoin d'un certiphyto pour conseiller l'utilisation de produits phytos nommément cités (même UAB ), que ce soit dans le cadre :
– d'articles publiés, assimilables à du conseil collectif à titre professionnel,
– d'un service personnalisé facturé(2) ce qui est bien un service commercial (et par ailleurs n'est pas du journalisme si l'information n'est pas publiée).
De plus, son employeur devra demander une certification d'entreprise. Et pour cela s'assurer spécifiquement, passer contrat avec un organisme certificateur avec audits programmés, le tout avant le 1er octobre de cette année 2013 !
En revanche, on peut, sans certiphyto, préconiser des « méthodes de lutte phytosanitaire » s'il ne s'agit que de méthodes alternatives (agronomiques, physiques, etc.).
On peut même conseiller, en citant leurs noms commerciaux, des produits à base de macro-organismes auxiliaires. Car ces derniers ne sont pas des produits phytos au sens du fameux Article L. 253-1.
<p>(1) ministère de l'Agriculture, de l'Agroalimentaire et de la Forêt.</p> <p>(2) Cette pratique n'existe pas à <i>Phytoma</i>.</p>