En 2012, l'IFV (Institut français de la vigne et du vin) a observé sur des vignes en Alsace des cochenilles qui semblaient d'une espèce nouvelle pour la région. Cela a été confirmé en 2013.
L'espèce a été identifiée par le laboratoire de l'ANSES de Montpellier. Il s'agit de Parthenolecanium persicae (Fabricius, 1776) ou cochenille du pêcher. Présentation.
Cinquième espèce sur vigne alsacienne
Cela porte à cinq le nombre d'espèces de cochenilles observées en Alsace sur vigne. Les quatre autres espèces observées à ce jour à notre connaissance sont :
– Pulvinaria vitis (Linné, 1758) dite aussi cochenille floconneuse de la vigne,
– Parthenolecanium corni (Bouché, 1844) ou cochenille du cornouiller (Le Maguet, 2012),
– Phenacoccus aceris (Signoret, 1875) ou cochenille du platane,
– et enfin Heliococcus bohemicus (Sulc, 1912) ou cochenille de Bohême.
Déjà signalée en France, mais pas encore sur vigne
Parthenolecanium persicae est une espèce cosmopolite. Elle est largement répandue en Europe, Amérique du Nord et Amérique du Sud, (Ben-Dov et al., 2013).
En France cette espèce était déjà signalée dans le sud-est par Sforza (Esmenjaud et al., 2008) et plus anciennement par Balachowsky (1932) sur diverses plantes ornementales.
Le laboratoire de l'ANSES a par ailleurs réalisé une identification de cette espèce dans le département des Landes. Enfin, deux enregistrements existent au MNHN dans les Alpes-Maritimes et à Paris.
La difficulté d'identification de cette espèce au sein du groupe des Parthenolecanium pourrait expliquer le faible nombre de signalements en France (D. Matile-Ferrero com. pers.).
Déjà signalée sur vigne, mais en Allemagne, pas en France
Cependant cette espèce était déjà signalée à une latitude comparable à celle du vignoble alsacien par Hoffmann (2002), qui l'avait observée dans le vignoble du Kaiserstuhl en Allemagne dès 1994. Des signalements probables de cette espèce semblent remonter au courant des années 1980 dans ce même vignoble.
Comment la reconnaître
Parthenolecanium persicae, morphologiquement proche de la cochenille du cornouiller P. corni, présente cependant quelques caractères distinctifs permettant d'identifier les femelles.
La taille tout d'abord : les femelles de P. persicae sont bien plus grandes et peuvent mesurer jusqu'à 7-8 mm (Photo 1).
Selon Hoffmann le corps présente une forme plus aplatie et de couleur brun mat, alors que P. corni est de couleur brun acajou. Les femelles possèdent une carène dorsale (Photo 2). Les œufs peuvent avoir tendance à déborder de la coque de la femelle (Photo 3). Ils sont de couleur rose saumon (Photo 4) alors que ceux de P. corni sont blancs.
Mais cette identification doit être confirmée par l'observation des caractères morphologiques de jeunes femelles adultes montées entre lame et lamelle et observées au microscope.
Un espoir de parasitoïde
La présence de trous de sortie de parasitoïdes (Photo 5) confirme la possibilité de moyens de régulation naturelle déjà signalée par Hoffmann. En effet, ce dernier avait recensé plusieurs espèces d'hyménoptères parasitoïdes, à l'instar de ce qui est connu pour les autres espèces de cochenilles.