Les autorités européennes ont modifié les conditions d'approbation de cinq substances actives phytos.
Le kieselguhr, alias kieselgur ou terre de diatomées, reste approuvé comme insecticide et acaricide jusqu'au 31 août 2019, mais désormais seulement « en intérieur » et utilisé « par des applicateurs professionnels ».
Cette substance, connue pour son utilisation dans les filtres à diatomées (pour la vinification et les piscines), n'est pas encore autorisée en France pour des usages phytos. Mais elle l'est ailleurs, en particulier en Allemagne et Autriche, et elle s'utilise notamment en agriculture biologique.
Pour le bifénox, contenu dans divers herbicides en France (Athlet, etc.) et qui reste approuvé jusqu'au 31 décembre 2018, les États membres doivent désormais accorder une « attention particulière (...) aux conditions environnementales conduisant à l'éventuelle formation de nitrofène ».
Cette dernière substance avait été autorisée comme herbicide en France puis retirée du marché dans les années 80(1).
L'huile de colza reste approuvée jusqu'au 31 août 2019 comme insecticide et acaricide, mais il faut maintenant que ce « mélange complexe d'acides gras » titre au « maximum 2 % d'acide érucique » parmi ses « impuretés sensibles ». L'acide érucique est utilisé dans l'industrie mais on a cherché (et réussi) à baisser son taux dans les colzas destinés à l'alimentation humaine (huile) et animale pour cause de nocivité.
En France, l'huile de colza est contenue dans des insecticides, tous EAJ (emploi autorisé en jardins d'amateurs) et UAB : Insecticides Spruzit, Naturen EV, Naturen J, etc.
Le dichlorprop-P est soumis à restrictions. Il reste approuvé comme herbicide jusqu'au 31 mai 2017 mais :
– pas dans les « herbages » ; en France, e-phy listait le 21 novembre 2013 un herbicide contenant cette substance autorisé sur prairies permanentes, Désormone Total Concentré P ; en fait le fabricant ne le vend plus, ne le soutient plus et l'avait signalé en 2009 ;
– sur céréales, seulement « au printemps » et « à des taux ne dépassant pas 800 g/ha de substance active par application » ; en fait le produit est peu utilisé sur cet usage en France ; il n'y a rien de changé pour les usages forêt, gazons et espaces verts.
L'éthoprophos aussi est soumis à restrictions. Ce nématicide insecticide organophosphoré reste approuvé jusqu'au 30 septembre 2017 en application sur sols, mais désormais une fois par saison et à la dose maximum de 6 kg/ha. En fait il n'est plus autorisé en France : le dernier produit en contenant (Mocap 10 G RP) a disparu en 2011 : AMM retirée en février, usage interdit après le 30 septembre.
<p>(1) Avant l'entrée en vigueur en 1993 de la réglementation phyto européenne (directive 91/414, remplacée en 2011 par le règlement 1107/2009).</p>