La résistance du mildiou aux CAA a progressé : « La quasi-totalité des parcelles analysées dans les vignobles du nord-est (Champagne, Bourgogne, Beaujolais) présente des souches résistantes. » (en 2012, c'était 80 % des situations testées). En 2014, on analysera tous les vignobles.
En attendant, les conseils se sont durcis. En 2013, ils toléraient deux traitements à base de CAA. En 2014, c'est « se limiter à un seul traitement ». Ces substances sont le dimétomorphe, l'iprovalicarbe, le benthiavalicarbe, le mandipropamide et le valifénalate.
Par ailleurs, le groupe a surveillé les QiI : la cyazofamide et l'amétoctradine (classée QiI en attendant d'en savoir plus). La résistance existe mais reste rare, et pour l'instant sans effet sur le terrain. Alors, quoi de neuf ? On en sait plus sur son mécanisme (« respiration alternative »). Et puis l'usage de ces produits progresse, donc ils sont à surveiller.
Oidium et QoI, aïe, aïe, aïe : la résistance se généralise. En 2013, elle touche 98 % des populations analysées avec « une fréquence moyenne de mutation de 82 % » : 82 % des souches contenues dans 98 % des populations d'oïdium analysées portent la mutation à l'origine de la résistance. En 2012, on avait trouvé la résistance dans 68 % des populations et, dans celles-ci, 45 % de souches résistantes en moyenne. En 2013, on a vu sur le terrain « une baisse significative d'efficacité à partir d'une seule application ».
Conséquences : « Dans ces conditions, l'utilisation, sur oïdium, de QoI non associés à d'autres substances actives est déconseillée quel que soit leur positionnement. » Donc : ni azoxystrobine, ni krésoxym-méthyl, ni pyraclostrobine, ni trifloxystrobine solo.
Côté botrytis, la résistance aux anilino-pyrimidines progresse (80 % des parcelles, avec 30 % de souches résistantes au lieu de 10 % en 2008), et aussi celle aux SDHI (30 % des parcelles, avec 10 % de souches résistantes) et les MDR (souches multirésistantes).
Mais là où l'on joue la prophylaxie et les mesures d'alternance (un mode d'action pas plus d'une fois par an voire tous les deux ans), les résistances sont contenues.
LE GROUPE DE TRAVAIL
Les experts à l'origine de cette note sont de la DGAL-SDQPV(1), de l'unité RPP de l'Anses(2), de l'Inra, du CIVC (3), de l'IFV(4) et de chambres d'agriculture.
(1) Direction générale de l'alimentation, Sous-direction de la qualité et de la protection des végétaux, du MAAF.
(2) Unité Résistance aux produits phytos de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail.
(3) Comité interprofessionnel des vins de Champagne.
(4) Institut français de la vigne et du vin.