1 et 2 - Espèce « rayée jaune ». Individus longs de 5 à 12 cm. Photo 1 : la tête est à droite. Photo 2 : la tête est en haut à droite. Photos : J.-L. Justine - MNHN
3 et 4 - Parakontikia ventrolineata. De 1 à 5 cm de long, elle peut paraître noire selon l'éclairage. Photo 3 : la tête est à gauche. Photo 4 : la tête est à droite. Elle semble se nourrir de vers de terre et mollusques morts. Elle est nuisible en souillant les légumes et fruits type fraise. Photos : J.-L. Justine - MNHN
5 et 6 - Espèce « marron plate ». Taille de 4 à 6 cm. Photo 5 : la tête est à gauche. La couleur du dos peut varier de marron clair à marron très foncé, mais n'est jamais unie. Le ventre est de couleur crème. Cette espèce est inquiétante car elle est déjà présente dans 31 départements mi-avril 2014 (voir carte de présence ci-dessus)... Et elle se nourrit de vers de terre vivants. Photos 5, 6 : J.-L. Justine - MNHN
7 et 8 - Spécimens du genre Bipalium. Notez la tête en marteau caractéristique. Ce sont les plus longs plathelminthes terrestres identifiés en France : 20 et parfois jusqu'à 40 cm. Photos 7, 8 : J.-L. Justine - MNHN
9 et 10 - Caenoplana coerulea. Taille 5 à 10 cm. Notez son ventre bleu-violet et la ligne claire sur le dos noir. Trouvée dans les Pyrénées-Orientales et à l'île de Ré. Photos 9 : J.-L. Justine - MNHN ; 10 : F. Bécheau
11 et 12 - Platydemus manokwari, dit aussi plathelminthe de Nouvelle-Guinée. Photo 12 : détail du dos. Photos 11 et 12 : P. Gros (Licence CC-BY)
Une fois n'est pas coutume, les animaux présentés ici ne nuisent pas à la santé des végétaux ! Enfin, pas directement. Mais certains ont une nuisibilité agronomique en décimant les vers de terre. D'autres peuvent déprécier la qualité de fruits et légumes. Sans compter leur toxicité propre et leur caractère invasif inquiétant pour la biodiversité.
Les plathelminthes terrestres en général
Il y en avait déjà en Europe, mais ils étaient discrets
Les plathelminthes terrestres sont tous des prédateurs ou nécrophages qui se nourrissent d'animaux variés de la faune du sol.
Il existe depuis longtemps des plathelminthes terrestres en Europe (Jones, 2005) y compris en France. Mais ce sont des animaux discrets et petits (10-20 mm de long, 1 mm de large). Ils appartiennent aux genres Rhynchodemus, comme Rhynchodemus sylvaticus, ou Microplana, comme Microplana terrestris. Ces espèces locales, nécrophages ou prédatrices, mangent des petits invertébrés du sol (proies en rapport avec leur petite taille) et passent totalement inaperçues.
Espèces invasives signalées depuis 2013 en France
Mais ce ne sont pas ces plathelminthes terrestres indigènes qui sont l'objet de cet article. En revanche, plusieurs espèces de plathelminthes terrestres invasifs ont été détectées en France. Certaines sont probablement présentes depuis quelques années, mais n'ont commencé à être répertoriées que depuis 2013. Elles se distinguent de nos espèces locales par leur grande taille (30 à 50 mm, jusque 20-40 cm de long pour une espèce) et, souvent, leur prolifération impressionnante.
Les plathelminthes terrestres invasifs ne s'attaquent pas aux plantes mais, en perturbant la biodiversité des animaux du sol, mettent en péril nos sols – en particulier en diminuant les populations de vers de terre. Pour certaines espèces, on a signalé un effet plus direct sur les productions agricoles car ces animaux ont tendance à envahir les fruits et légumes, les rendant moins appétissants. On compte quatre espèces de plathelminthes terrestres invasifs largement réparties sur le territoire français, et trois autres plus rares. Aucune de ces espèces n'est réglementée (voir Encadré 1).
Points communs : plats, lisses, gluants...
Le critère général pour reconnaître les plathelminthes terrestres invasifs est qu'ils sont plats (on les appelle aussi « vers plats »). De plus, le corps est lisse (pas d'anneaux), sans pattes ni antennes, les yeux ne sont pas visibles à l'œil nu (sauf une espèce). Ils ont un corps gluant et se déplacent en laissant derrière eux une traînée de mucus, comme les escargots et limaces. Le corps est mou, sans aucune partie dure.
L'anatomie de ces animaux est étrange : la bouche n'est pas au niveau de la tête mais sous le ventre, au milieu du corps, et il n'y a pas d'anus. Selon les espèces, les yeux sont très nombreux, disposés tout le long du corps et presque invisibles, ou il n'y a que deux yeux sur la tête (cas de Platydemus, yeux visibles avec une loupe). Les glandes de la peau secrètent un mucus gluant.
Toutes les espèces de plathelminthes terrestres invasifs appartiennent à la famille des Geoplanidae (Sluys, Kawakatsu, Riutort, & Baguna, 2009) et sont surtout originaires de l'hémisphère Sud (Australie, Nouvelle-Zélande, Amérique du Sud) et d'Asie, surtout du Sud-Est. Les parties les plus au sud de l'hémisphère Sud ayant un climat proche du nôtre, certaines espèces sont parfaitement capables de s'acclimater ici.
Une espèce, Arthurdendyus triangulatus, dite aussi « plathelminthe de Nouvelle-Zélande » (« New Zealand flatworm »), est célèbre pour avoir envahi le nord des îles britanniques depuis les années 1980. C'est un prédateur dont l'impact sur les populations de ver de terre est bien documenté (Jones, Santoro, Boag, & Neilson, 2001 ; Murchie & Gordon, 2013). Cette espèce n'a pas été signalée en Europe continentale, donc jamais en France (Jones et al., 2001).
Espèces trouvées en France
Plathelminthe terrestre, espèce « rayée jaune », prédateur d'arthropodes du sol
• Nom : inconnu pour le moment.
• Origine : inconnue pour le moment ; probablement hémisphère Sud, Australie.
• Description : allongée, tête fine, dos avec une bande jaune et deux lignes noires fines. 5 cm de long, jusqu'à 12 cm chez les plus grands. Très facile à reconnaître par sa couleur (photos 1 et 2).
• Reproduction : par scissiparité (le corps perd un morceau de 1 cm à l'arrière, qui donne un nouvel animal) ; pas de reproduction sexuée observée en France.
• Particularités : trouvée surtout dans le midi, mais aussi en Bretagne (carte). Cet animal semble être surtout prédateur d'arthropodes du sol, cloportes notamment.
Parakontikia ventrolineata, la nécrophage qui souille les fraises
• Nom scientifique exact : Parakontikia ventrolineata (Dendy, 1892) Winsor, 1991.
• Origine : Queensland (Australie) (Winsor, 1991) mais les spécimens français viennent probablement du sud de l'Angleterre où l'espèce s'est installée.
• Description : allongée, tête fine, dos presque noir avec des lignes plus claires. 1 à 5 cm de long (photos 3 et 4).
• Reproduction : sexuée, avec production de cocons de ponte, petites boules de 3-4 mm. Chaque cocon contient plusieurs embryons qui éclosent après quelques semaines.
• Particularité : très abondante dans certains jardins de Bretagne.
• Régime alimentaire certainement nécrophage : l'espèce se nourrit de vers de terre, escargots ou limaces écrasés. Nous ne savons pas si elle peut s'attaquer activement aux vers de terre vivants ou à d'autres proies.
• Pour savoir si un jardin est infesté, il suffit d'écraser une limace dans un coin humide et de revenir le lendemain : on trouvera des dizaines de vers agglomérés sur le cadavre. Cette espèce pourrait poser un problème économique indirect. En effet, elle aime se poser sur les fruits (fraises, etc.) et légumes ; en automne, elle affectionne les trous des pommes tombées. Et sa présence n'est pas considérée comme appétissante !
Plathelminthe terrestre, espèce « marron plate », inquiétante prédatrice de vers de terre
• Nom : inconnu pour le moment.
• Origine : inconnue pour le moment.
• Description : marron et plate. Dos marron, dessous clair. Selon les spécimens, la couleur va de marron clair à presque noir. La couleur n'est pas unie. 4 à 6 cm de long, 8 mm de large (très large par rapport aux autres espèces) (photos 5 et 6, pages suivantes).
• Reproduction : sexuée, avec production de cocons de ponte, petites boules de 4-5 mm.
• Particularités : c'est l'espèce la plus souvent trouvée en France, dans 31 départements en avril 2014, et la liste des signalements augmente chaque semaine. Cette espèce a probablement envahi toute la France métropolitaine et certains pays voisins.
• Les animaux se cachent le jour sous les pierres, les planches, mais sortent la nuit.
• Régime alimentaire : vers de terre.
De ce fait, c'est potentiellement l'espèce la plus dangereuse pour l'agriculture, mais on ne connaît pas son impact exact sur les populations de vers de terre.
On nous a rapporté que l'espèce est particulièrement abondante dans certaines jardineries, où presque chaque pot serait vendu avec son plathelminthe invasif...
Espèces du genre Bipalium, les « géants » à tête plate
• Nom : Bipalium comme nom de genre ; le nom des espèces n'est pas encore déterminé avec certitude. Nous avons probablement affaire à Bipalium kewense et Bipalium nobile, mais des vérifications moléculaires sont en cours. Une troisième espèce serait présente.
• Origine : les Bipalium sp. proviennent d'Asie du Sud.
• Description : faciles à reconnaître avec leur tête plate en marteau. Corps très long, jusque 20 ou même 40 cm (photos 7 et 8).
• Reproduction : par scissiparité (le corps perd un petit morceau de 2 cm à l'arrière, qui donne un nouvel animal) ; pas de reproduction sexuée sous nos latitudes.
• Particularité : leur grande taille.
• Régime alimentaire : vers de terre.
Ces espèces prédatrices sont impressionnantes par leur taille, mais leur impact dans les milieux naturels et cultivés en France pourrait n'être qu'anecdotique. Elles ont parfois été trouvées sous serres chaudes. On nous a rapporté des cas de légumes vendus avec un Bipalium, mais pas en France métropolitaine. On imagine la réaction d'un consommateur trouvant un ver de 20 cm, mobile et gluant, dans sa salade.
Caenoplana coerulea, la rare au ventre bleu
Cette espèce n'avait été trouvée qu'une fois en France, dans les Pyrénées-Orientales, mais a été signalée récemment (avril 2014) à l'île de Ré, ayant envahi un milieu naturel (bois assez éloigné des habitations).
D'autres localités pourraient être infestées.
• Nom scientifique exact : Caenoplana coerulea Moseley, 1877.
• Origine : Queensland (Australie) mais les spécimens français ont pu être introduits d'autres pays d'Europe, comme l'Espagne.
• Description : allongée, dos noir avec une rayure claire très nette, ventre bleu. 5-10 cm de long (photos 9 et 10).
• Reproduction : pas observée en France.
• Régime alimentaire : arthropodes du sol (cloportes, insectes).
Particularités : la seule espèce avec un ventre bleu. Trouvée jusqu'ici seulement dans les Pyrénées-Orientales et à l'île de Ré.
Austroplana sanguinea alba, trouvée une seule fois
• Nom scientifique : le trinôme Austroplana sanguinea alba ne correspond pas bien aux lois de la nomenclature. L'espèce demande une révision taxonomique.
• Origine : Queensland (Australie) mais les spécimens français viennent peut-être d'autres pays d'Europe, comme l'Espagne.
• Description : allongée, couleur unie rose ou orange selon ce que l'animal vient de manger (pas de photo).
• Reproduction : pas observée en France.
• Régime alimentaire : vers de terre (pas observé en France).
Particularités : couleur rose ou orange. Trouvée une fois dans les Pyrénées-Orientales.
Platydemus manokwari, trouvée une fois, potentiellement très invasive
• Nom scientifique : Platydemus manokwari de Beauchamp, 1963 – dit aussi « plathelminthe de Nouvelle-Guinée » (Justine, Winsor, Gey, Gros, & Thévenot, 2014).
• Origine : Nouvelle-Guinée (son nom fait référence à la ville de Manokwari).
• Description : allongée, plate, couleur marron, ligne claire au milieu du dos, tête fine avec deux yeux visibles à la loupe (photos 11 et 12).
• Reproduction : probablement sexuée en France.
• Particularités : trouvée dans les serres du Jardin des Plantes de Caen. Extrêmement invasive, une des « 100 espèces invasives les plus néfastes au monde » (Lowe, Browne, Boudjelas & De Poorter, 2000).
• Régime alimentaire : escargots en priorité, autres animaux dont vers de terre (Justine et al., 2014).
Espérons que vous ne rencontrerez jamais cette espèce. C'est potentiellement une des plus dangereuses, mais l'invasion devrait être contenue.
Toutefois, on peut imaginer qu'elle réapparaisse en France avec une importation de plante exotique. Il faudra la signaler immédiatement !
À savoir pour ne pas confondre
Avec quoi peut-on confondre les plathelminthes invasifs terrestres ?
Les confusions sont possibles avec :
• les limaces – mais les limaces ont des pédoncules oculaires (« cornes »), même s'ils sont parfois rentrés dans le corps ;
• les vers de terre – mais les vers de terre ont des anneaux, et un clitellum chez les individus sexuellement matures (segment un peu gonflé, au tiers de la longueur) ;
• les chenilles – mais elles ont des pattes ;
• les sangsues (en principe aquatiques mais on peut les trouver en milieu sec) – mais les sangsues ont des ventouses et des anneaux ;
• les orvets – mais les orvets sont grands, autour de 50 cm à l'âge adulte et surtout, ils ont des yeux, une bouche, des écailles, et ne sont pas gluants (pas de mucus !).
De plus, aucun de ces animaux n'est plat comme un plathelminthe ; la confusion ne résiste pas à un examen de près.
Pourquoi sont-ils aussi envahissants ?
L'alliance du ver et du pot
Toutes ces espèces sont parfaitement adaptées à voyager dans la terre des pots, soit à l'état adulte soit sous forme de cocons de pontes qui sont des boules noires presque indétectables. De plus, les adultes, voraces quand l'occasion se présente, peuvent jeûner durant des semaines.
Ces espèces ont ainsi pu arriver en France en profitant de transports internationaux de plantes – en masse, ou même dans une plante transportée individuellement.
Depuis que ces espèces exotiques sont arrivées en France, elles se propagent rapidement de la même manière : dans la terre des pots. Une jardinerie infestée va donc contribuer à répandre des plathelminthes dans toute une région.
Après infestation d'un jardin ou d'une exploitation agricole, les espèces vont ensuite se propager par leurs propres moyens plus lentement : quelques dizaines ou centaines de mètres par an.
Deux modes de reproduction efficaces
Certaines de ces espèces sont capables de se reproduire de manière asexuée, et il suffit donc d'un individu pour envahir un territoire. Bipalium kewense se reproduit en perdant chaque semaine un morceau de son corps de 2 cm de long, qui va ensuite reconstituer un adulte.
Les espèces qui se reproduisent de manière sexuée sont capables de pondre des cocons (boules contenant plusieurs embryons) à l'âge de quelques semaines. Ces cocons sont relativement plus résistants que les adultes, avec une « peau » plus épaisse... et sont encore plus difficiles à détecter...
Venus sans leurs ennemis
Enfin, étant loin de leur milieu naturel d'origine, ces espèces n'ont ni prédateurs, ni parasites. Ceci est un des facteurs de prolifération bien connu chez les espèces invasives.
Les plathelminthes terrestres sont-ils dangereux ?
En agriculture et jardins, nuisibilité indirecte
Ces espèces, répétons-le, ne nuisent pas directement aux végétaux puisque ce sont toutes des prédatrices. Mais l'espèce dite « marron plate », présente en France, ainsi qu'Arthurdendyus trianglulatus, absent de France mais invasif dans les îles britanniques, sont agronomiquement nuisibles par prédation de vers de terre. Quant à Parontikia ventrolineata, sa présence peut déprécier les fruits et légumes qu'elle colonise.
Chargées en toxiques
Par ailleurs, elles sont toutes chargées en divers produits chimiques toxiques. Il n'est pas recommandé de les toucher à mains nues, de laisser les animaux les toucher, et bien entendu de les manger. Une toxine très puissante, la tétrodotoxine, a été signalée chez les Bipalium (on ignore si elle existe chez les autres espèces).
Un chien ou un chat qui se roule dans l'herbe peut revenir avec des plathelminthes collés sur le pelage. Des cas de chats ayant mangé puis vomi des Bipalium (la plus grande des espèces) ont été rapportés (Winsor, 1983).
Nous avons des observations ponctuelles sur le comportement de poules mises en présence de plathelminthes. Elles les consomment lors du premier contact, mais semblent les rejeter ensuite. Cela est probablement dû aux produits chimiques contenus dans les plathelminthes et leur mucus, qui leur donnent un goût très désagréable.
Que faire en cas de présence ?
D'abord, les signaler !
Notre recherche en est à un stade assez initial, où il nous est utile de connaître l'étendue de l'infestation par les différentes espèces.
Si vous trouvez des plathelminthes, le plus important, dans l'immédiat, est d'avertir les scientifiques de leur présence (voir Encadré 2).
En serre et en pot, on peut les détruire
En serre, s'il s'agit des grandes espèces de Bipalium, on peut tenter de les éliminer à la main : ces vers ne passent pas inaperçus. Il est préférable de ne pas les manipuler à mains nues mais de porter des gants à rincer avant de les ôter.
On peut débarrasser un pot de ses plathelminthes terrestres par traitement thermique : inonder le pot avec de l'eau à 50 °C durant 10-20 minutes. Il faut contrôler la température pour ne pas abîmer la plante. Ceci a été publié (Sugiura, 2008 ; Tsang, Hara, & Sipes, 2001). Cependant, les auteurs du présent article n'ont pas d'expérience pratique de la méthode.
En plein air et pleine terre, piégeage artisanal
Si des Parakontikia ventrolineata envahissent un potager, cela peut être un problème s'ils sont très nombreux car en se plaçant sur les fruits et légumes, ils les rendent moins appétissants. On peut essayer de les piéger avec des appâts : écraser une limace ou un ver de terre, revenir le lendemain et brûler l'appât et tous les vers qui sont dessus.
Autres moyens de lutte, à trouver...
Aucun produit phytosanitaire ni biocide n'est prévu pour lutter contre les plathelminthes invasifs terrestres. Les organochlorés ont été testés contre A. triangulatus mais non recommandés (Cannon, Baker, Taylor, & Moore, 1999).
Quant à la lutte biologique, la toxicité de ces vers plats semble décourager les prédateurs autochtones potentiels (cf. les poules ci-avant) et ces espèces semblent être arrivées sans cortège de maladies... À suivre !
1 - Où en est la réglementation ?
Il n'existe aucune réglementation concernant les plathelminthes invasifs terrestres présents en France.
Néanmoins, la gestion de la surveillance et de la prévention des risques sanitaires liés aux animaux et aux végétaux est confiée aux Organismes à vocation sanitaires.
Dans ce cadre, le cas du plathelminthe de Nouvelle-Guinée Platydemus manokwari est actuellement traité par ces organismes compétents.
Au niveau européen, une organisation intergouvernementale, l'Organisation européenne et méditerranéenne pour la protection des plantes (OEPP), réalise des normes sur certaines espèces inscrites dans des listes soumises à réglementation ou pour la mise en quarantaine. Ces normes sont décidées par le « Groupe de travail pour l'étude de la réglementation phytosanitaire ».
À titre d'exemple, l'OEPP (OEPP, 2013a, 2013b) a réalisé une norme sur Arthurdendyus triangulatus afin que les États membres de l'OEPP puissent prendre les mesures nécessaires.
Rappelons ici qu'A. triangulatus, le « plathelminthe de Nouvelle-Zélande », invasif dans les îles britanniques, n'a jamais été trouvé en France.
Fig. 1 : Carte cumulative des mentions de plathelminthes invasifs terrestres en France
La couleur indique le nombre d'espèces signalées, jusqu'à quatre dans certains départements. Carte établie en avril 2014. Les départements en blanc sont ceux où nous n'avons pas eu de mention de plathelminthe terrestre : cela ne signifie pas qu'il n'y en a pas ! Mais simplement que personne n'en a encore signalé...
2 - Que faire pour signaler la présence d'un plathelminthe invasif terrestre ?
D'abord, bien vérifier que c'est un plathelminthe invasif terrestre : comparer avec les photos des espèces dans cet article et sur le site http://bit.ly/Plathelminthe.
Faire des photos de près – un bon smartphone vous fera une photo tout à fait convenable – et les envoyer par e-mail : justine@mnhn.fr
Penser à placer un objet pour montrer les dimensions : un mètre ruban, du papier quadrillé ou une pièce de monnaie.
Penser aussi à la lumière – votre photo sera meilleure si l'animal est bien éclairé.
Enfin, indiquer les détails suivants dans votre e-mail :
• Votre prénom et nom complets (mais nous respectons l'anonymat des personnes qui le désirent, ou des organismes qui ne veulent pas être cités) ;
• La commune et le département du lieu de trouvaille ;
• Combien de plathelminthes vous avez trouvé, où, comment ;
• Si vous autorisez à utiliser vos photos (en général tout le monde dit oui...), sous votre nom complet ou sous vos initiales.
Si vous appartenez à un organisme officiel ou « para-officiel », vérifiez que vous avez l'autorisation de transmettre des photos.