Quel point commun entre les articles p. 8, p. 10 et p. 26 de ce numéro ? L'un parle de couverts de sols de vigne, un autre de protection contre les ravageurs, le troisième mélange des adventices et une maladie sur céréales. Alors ? Alors, tous les trois évoquent des stratégies de contournement : il s'agit de défendre la santé des végétaux sans combattre de front leurs bioagresseurs mais en utilisant des leviers indirects.
Ainsi, parmi les vertus des couverts végétaux évoqués p. 8, il y a celle, pour certains couverts, qui consiste à remplacer avantageusement une flore spontanée trop envahissante. D'autres, semés et détruits avant la plantation d'une vigne, peuvent jouer un rôle indirect contre des maladies à virus.
Quant à l'article p. 10, il est dédié aux moyens de protection indirecte des cultures en général contre des ravageurs divers et variés. C'est un état des lieux de tous ces moyens d'améliorer la santé végétale sans avoir l'air d'y toucher directement. Vous pensiez les connaître tous ? Peut-être allez-vous en découvrir. Et que dire, p. 26, de l'intérêt du désherbage antigraminées pour lutter contre l'ergot des céréales, maladie qui reste rare mais semble réémerger, avec les dangereux alcaloïdes que produit son agent ? À côté des moyens de lutte directe conventionnels (p. 6, p. 42) et de biontrôle (p. 6, p. 49), sans oublier la surveillance de la santé végétale (p. 37), des effets environnementaux des produits phytos (p. 15) et de la sécurité sanitaire des denrées végétales (p. 18, 22, 32 et 48), ces stratégies de contournement méritent qu'on s'y intéresse.