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Protection intégrée contre les ravageurs : coup d'œil sur les innovations

MARIANNE DECOIN, D'APRES LES COMMUNICATIONS ORALES DE YANN CIESLA ET BERNARD GUERY, DE VERONIQUE JACQUET, D'YVES BESNARD <i>ET AL.,</i> DE LUC WESTERLOPPE, DE JULIETTE PIJNAKKER <i>ET AL.,</i> DE THIBAUD MARTIN <i>ET AL.,< - Phytoma - n°677 - octobre 2013 - page 36

Quelles sont les nouveautés annoncées à la Cira de Montpellier ? Quatre substances « à AMM phyto », dont deux à la fois inédites et « bio », plus un auxiliaire, ainsi que des travaux sur des filets et la biologie des limaces.
Blé tendre stocké à plat. Quoiqu'on pense de ce type de stockage, il existe. Le nouvel insecticide constitué de terre de diatomée présenté à la Cira peut avoir une utilité, notamment en traitement préventif sur la partie exposée aux arrivées d'insectes (surface supérieure du tas). C'est une des deux substances naturelles à statut phytopharmaceutique présentées. PHOTO : M.-F. Delannoy

Blé tendre stocké à plat. Quoiqu'on pense de ce type de stockage, il existe. Le nouvel insecticide constitué de terre de diatomée présenté à la Cira peut avoir une utilité, notamment en traitement préventif sur la partie exposée aux arrivées d'insectes (surface supérieure du tas). C'est une des deux substances naturelles à statut phytopharmaceutique présentées. PHOTO : M.-F. Delannoy

Portrait d'Euseius gallicus. Cet acarien prédateur se nourrit de thrips (il a été testé sur rosier sous serre) mais aussi d'aleurodes et d'acariens phytophages, donc ravageurs. Et, s'il le faut, de pollen. Photo : Biobest be Kurt Put

Portrait d'Euseius gallicus. Cet acarien prédateur se nourrit de thrips (il a été testé sur rosier sous serre) mais aussi d'aleurodes et d'acariens phytophages, donc ravageurs. Et, s'il le faut, de pollen. Photo : Biobest be Kurt Put

La session programmée dans la matinée du mercredi 22 octobre, lors de la Cira 2014, comprend huit communications orales. Commençons par celles présentant deux nouvelles substances actives de produits « soumis à AMM phytos ».

Deux substances inédites

Explication de texte(s)

Produit « soumis à AMM phyto », cela signifie « produit devant, afin d'être vendu en France pour des usages phytosanitaires, obtenir une autorisation de mise sur le marché (AMM) en tant que produit phytopharmaceutique (abrégé en phyto) ».

Pour cela, la ou les substances actives du produit doivent être « approuvées » comme « phytos » au niveau européen.

C'est le cas de nos deux nouveautés. Autre point commun : elles sont toutes deux de type biocontrôle.

Terre de diatomées sur céréales stockées

La première substance est approuvée depuis 2009. C'est la terre de diatomées, alias dioxyde de silicium (SiO2), kieselgur ou kieselguhr. La demande d'AMM d'un produit constitué à 100 % de cette substance et nommé Silicosec a été soumise à consultation publique du 20 mai au 10 juin. À l'heure où nous mettons sous presse, l'AMM n'est pas encore publiée. En revanche, le produit est déjà autorisé notamment en Allemagne et en Italie.

Il est d'origine naturelle : il s'agit de parois fossilisées d'algues microscopiques, composées principalement de silice. La substance est autorisée en agriculture biologique au niveau européen ; le produit devrait donc l'être à l'échelle française. De plus, étant sans classement, il devrait être porté sur la liste Nodu vert biocontrôle.

La communication de Yann Ciesla (Sitona AgroExpert) et Bernard Guéry (Sral-Draaf Aquitaine) présente des résultats sur grains stockés. Le produit, qui se présente sous forme de poudre, a été testé à deux doses et deux températures, et comparé au pyrimiphos-méthyl (plus un témoin non traité) sur du blé avec infestation artificielle par des adultes de Sitophilus oryzae.

Cet insecte est actuellement le principal ravageur du blé stocké en France, même si son nom ne le dit pas (on l'appelle charançon du riz). Les infestations sont réalisées 24 heures après le traitement, puis 14 jours, un mois, deux et trois mois après le traitement afin d'évaluer la persistance d'action du produit.

Celui-ci est très efficace à 25 °C avec des résultats presque équivalents à ceux du pyrimiphos.

Il l'est moins à 15 °C car il agit sur des insectes actifs et par dessèchement (abrasion de la cuticule, absorption des liquides). Par ailleurs, comme les insecticides de contact (pyrimiphos et autres), il n'agit pas sur les formes cachées (œufs, larves grignotant les grains de l'intérieur, nymphes) : seule la phosphine le peut...

Ce n'est donc pas le remède miracle, mais il a une activité significative, intéressante dans le cadre d'une protection intégrée. Il peut trouver un intérêt particulier en agriculture biologique et/ou en traitement préventif des couches de grain les plus exposées à une infestation d'insectes (ex. : partie superficielle d'un stockage à plat).

Spinetoram sur vigne et vergers

La seconde substance est elle aussi d'origine naturelle, mais bactérienne cette fois. Nommée spinetoram, elle est le deuxième représentant de la famille des spinosines (le premier est le spinosad).

La communication de Véronique Jacquet (DowAgroSciences) passe rapidement sur les caractéristiques de ce larvicide car elles ont déjà été publiées ailleurs (bibliographie dans la communication). Elle évoque des travaux sur une préparation qui en contient – et qui, du reste, a déjà bénéficié d'autorisations par dérogation sur des durées de 120 jours en 2014, 2013 et même en 2012(1). Son nom est GF 1640.

La communication présente des résultats sur :

– la vigne, avec des tests contre les tordeuses (« vers de la grappe ») et la drosophile Drosophila melanogaster (mouche du vinaigre, à ne pas confondre avec Drosophila suzukii), ravageurs contre lesquels les résultats du produit sont équivalents, voire supérieurs, à ceux des références auxquelles on l'a comparé ;

– le pommier, avec des tests contre le carpocapse, y compris les souches résistantes à d'autres insecticides ; l'efficacité est, là aussi, équivalente à celle des références, voire meilleure, et ceci sur toutes les populations (résistantes ou non à certains insecticides) ;

– le poirier, avec le psylle du poirier, sur lequel il offre une efficacité égale ou supérieure à celle de la référence ;

– le pêcher face à la tordeuse orientale, avec une efficacité équivalente à un peu inférieure à celle de la meilleure référence.

Par ailleurs, rançon de son large spectre, le produit affecte certains auxiliaires, notamment les hyménoptères parasitoïdes. Même si, en revanche, son effet est faible vis-à-vis des prédateurs types chrysopes, coccinelles ou carabes et même la plupart des typhlodromes, il risque, comme son aîné le spinosad, de ne pas être listé Nodu vert biocontrôle.

En revanche, il devrait être reconnu UAB (utilisable en agriculture biologique), là encore comme le spinosad.

Deux substances « revenantes »

Buprofézine sur légumes, vigne et verger

La troisième communication, signée conjointement par Yves Besnard et Coralie Seignovert (Philagro), et par M. Hilweg (Nichino Europe), concerne la buprofézine. Il s'agit là d'un insecticide d'origine japonaise (découvert par Nihon Noyakyu), de la famille des thiazadines et dont le mode d'action est celui d'un RCI (régulateur – en fait, on devrait écrire dérégulateur – de croissance des insectes).

C'est en quelque sorte un revenant : il avait été autorisé en France fin 1990(2), avant la mise en application de la réglementation européenne de la mise sur le marché(3). Puis il était sorti du marché en 2009, faute de soutien de la part de son fabricant.

Mais son dossier de demande a fini par être déposé et examiné. Il a été inscrit en 2011 et, depuis lors, est « réputé approuvé ». De nouvelles autorisations de mise sur le marché sont donc envisageables.

La communication présente des résultats d'une formulation codée PHF1213. Elle a une efficacité comparable à celle des références contre :

– les aleurodes en cultures légumières sous serre ;

– les cochenilles, notamment le pou de San José en vergers.

Une évaluation est en cours sur les cicadelles de la vigne (dont celle de la flavescence, ce qui est intéressant pour la lutte obligatoire car la substance épargne les auxiliaires).

Phosmet sur colza, moutarde et pomme de terre

Autre substance remise au goût du jour, mais encore plus ancienne : le phosmet. Cet organo-phosphoré est connu depuis les années 1960. Gowan l'a acheté, soutenu et mené à l'approbation européenne.

Luc Westerloppe (Gowan France), qui présente la communication, y explique que cette substance a un profil plus favorable que la plupart de celles de cette famille, notamment vis-à-vis des abeilles. Elle agit en revanche contre les lépidoptères (chenilles), diptères (mouches...), hémiptères (cochenilles notamment), thysanoptères (thrips) et coléoptères (charançons, etc.). C'est à ces derniers insectes qu'est consacrée la communication.

Elle présente des résultats de la formulation codée GWN-2150-B, en grandes cultures. On notera son efficacité en particulier sur les méligèthes du colza résistants au pyréthrinoïdes (tests au champ) et l'absence de résistance croisée phosmet/pyréthrinoïdes (tests en laboratoire). Les performances sur charançon des tiges du colza sont comparables à celles du chlorpyriphos-éthyl (un peu moins d'effet de choc, mais les mêmes résultats 4 et 8 jours après traitement).

Celles sur doryphore de la pomme de terre sont comparables à celles de la lambda-cyhalothrine, en apportant un mode d'action différent, ce qui est toujours intéressant. Au fait, depuis la rédaction du texte, le produit a été autorisé sur crucifères oléagineuses et pomme de terre : il s'appelle Boravi WG(4). Son jumeau, Imidan 50 WG(5), autorisé un peu auparavant en arboriculture, a été évoqué dans d'autres sessions de la Cira.

Plus un auxiliaire

L'acarien Euseius gallicus sur rosier

Après les produits phytos soumis à AMM, passons à une autre catégorie d'outils de protection des végétaux : les macro-organismes auxiliaires.

Ce sont des insectes, acariens ou nématodes, qui s'attaquent aux insectes, acariens ou nématodes ennemis des cultures, en les chassant (auxiliaires prédateurs) ou en les parasitant (auxiliaires parasitoïdes).

La communication de Juliette Pijnakker, Amandine de Souza et Felix Wäckers (Biobest) présente un nouvel acarien prédateur commercialisé depuis janvier 2014 par leur société.

Nommé Euseius(6) gallicus, cet acarien généraliste se nourrit de thrips, d'aleurodes et d'acariens phytophages (tétranyques, Panonychus citri...). L'espèce est naturellement présente en culture sous serre de roses pour fleurs coupées aux Pays-Bas. Des spécimens ont été prélevés en 2013 chez un producteur. Biobest a mis au point et breveté un élevage de masse et mené des essais en France, Belgique et Pays-Bas.

Il faut noter qu'E. gallicus se développe bien en présence de pollen. C'est intéressant car, en culture de roses, les producteurs ne tolèrent aucun dégât sur fleur, donc pas de présence permanente du ravageur-cible de l'auxiliaire. En l'absence de leurs proies, les prédateurs qui ne peuvent survivre sans elles doivent être réintroduits fréquemment (en sachet ou en vrac). Ils peuvent difficilement contrecarrer des attaques trop soudaines et massives, notamment celles de thrips. L'idéal est d'avoir une armée de prédateurs prêts à protéger les plants, bien installée sous la serre avant même l'apparition d'infestations de ravageurs. Comment faire ? L'auxiliaire doit pouvoir survivre en l'absence de proie, et pour cela consommer une nourriture alternative. C'est pourquoi la société commercialise du pollen (le produit s'appelle Nutrimite – mite = acarien en anglais), pour stimuler le développement d'acariens prédateurs qui peuvent s'en nourrir, cas d'E. gallicus, entre autres.

Le premier essai, réalisé en cage, au printemps 2013, avec apports de thrips, a montré qu'E. gallicus s'installait plus rapidement qu'Euseius ovalis (autre espèce testée aux Pays-Bas depuis 2003) et qu'il était aussi efficace contre les thrips.

Le deuxième essai a été réalisé en serre de production de roses, de début juin à début septembre 2013 (semaines 23 à 36). Les deux espèces d'Euseius y ont été comparées avec l'acarien habituellement employé en cultures de roses, Amblyseius swirskii.

Bilan : Euseius gallicus, apporté avec du pollen, s'installe plus rapidement qu'E. ovalis et tous deux dominent nettement A. swirskii. Six semaines après les premières introductions d'acariens, les Euseisus sp. commençaient déjà à coloniser les parcelles dans lesquelles A. swirskii avait été introduit !

La protection contre les thrips a été bonne partout, citons la communication : « Il n'y avait pas de feuille ou de fleur endommagée par les thrips. » Bref, un « bon potentiel » sur rosier – associé aux apports de pollen – de cet acarien, qui semble « plus apte qu'A. swirskii à tolérer les températures basses ». Des tests sont en cours sur poinsettia, hibiscus, géranium, hortensia et également sur fraisier.

Et les filets ?

Filets anti-insectes sur chou, tomate et haricot vert en Afrique

Parmi les moyens de protection, il y a aussi les méthodes physiques tels les filets « insectproof » (= à l'épreuve des insectes). Ils sont le sujet d'une communication de Thibaud Martin (Cirad Montpellier/Nairobi) et onze autres auteurs du Cirad et d'organismes kenyans, béninois ou « états-uniens ».

Les auteurs présentent les résultats obtenus au Bénin et au Kenya. Ils expliquent que les filets permettent de baisser le nombre d'applications insecticides de 70 % à 100 %, là où leur consommation augmentait massivement face à des problèmes de résistance (ce qui menait les producteurs à l'impasse technique : augmenter les doses d'insecticides sélectionne davantage de résistances). Les filets sont utilisés et/ou testés notamment :

– sur chou contre son principal ravageur, la teigne du chou Plutella xylostella (contre laquelle les filets de type moustiquaire, à maille de 1,6 mm, suffisent) ;

– sur tomate contre la noctuelle Helicoverpa armigera, mais aussi les mouches Lyriomyza spp. et, semble-t-il (mais les tests n'ont pu être réalisés qu'en laboratoire), sur Tuta absoluta, qui arrive en Afrique subsaharienne (travail sur les filets AgroNet à mailles de 0,4 et 0,9 mm) ;

– sur haricot vert contre la mouche du haricot Ophiomyia sp. (filets à maille de 0,9 mm).

La communication explique aussi les effets annexes, positifs et négatifs, des filets. Côté positif, il y a, en vrac :

– sur chou, une protection contre le foreur du chou Hellula undalis ;

– sur tomate, une protection contre les dégâts d'oiseaux lors de la maturation des fruits ;

– sur haricot vert, une baisse des infestations de l'aleurode Bemisia tabaci et du puceron Aphis fabae, voire du thrips Frankliniella occidentalis, donc du nombre d'applications insecticides ;

– pour les cultures en plein air, la protection physique contre les pluies violentes.

Mais, par ailleurs, il y a des limites, que l'on peut éviter moyennant certaines précautions. Par exemple :

– sur chou, les filets moustiquaire (maille 1,6 mm) ne protègent pas des pucerons (Myzus persicae et Lipaphis erysimi) : ces petits ravageurs entrent sous le filet et y prospèrent d'autant plus que les auxiliaires prédateurs, plus volumineux, n'y entrent pas. Une solution : ouvrir les filets deux ou trois fois par semaine, dans la journée, quand la teigne et le foreur sont inactifs. Les auxiliaires peuvent ainsi se restaurer, et on en profite pour inspecter visuellement la culture...

– sur tomate, même si les filets réduisent les infestations d'aleurodes, cela ne suffit pas à prévenir les virus que transmet Bemisia tabaci là où il est présent (Bénin).

Par ailleurs, les effets physiologiques liés à l'ombrage des filets et leurs actions antiventilation et coupe-pluie sont contrastés (détails dans la communication). Bref, l'adoption de cette méthode demande une réflexion pour le choix du filet (maille, couleur) et une adaptation des pratiques culturales. Mais, bien mise en œuvre, elle est efficace et rentable.

À noter : des tests d'imprégnation des filets avec des insecticides ont montré des effets, notamment répulsifs, contre certains insectes. Dans les cultures sous serres et tunnels, utiliser de tels filets sur les ouvrants peut être une pratique intéressante.

Combinaison répulsifs naturels et filets anti-insectes sur tomate

C'est justement d'imprégnation dont parle la communication d'Émilie Deletre (Cirad Montpellier), Fabrice Chandre, Chantal Menut et Thibaud Martin. Ils ont étudié la combinaison de filets à maille large (exigés en Afrique lors de certaines conditions climatiques car l'humidité est trop forte sous les filets à maille fine, mais qui laissent passer les aleurodes, notamment Bemisia tabaci et les virus qu'il transmet), avec des substances espérées répulsives pour B. tabaci. Ils ont choisi pour cela des composés naturels : des huiles essentielles.

Ils ont testé en laboratoire vingt extraits de plante en évaluant divers effets sur B. tabaci, notamment l'effet répulsif (passage ou non à travers des filets) et la toxicité. Ils ont comparé les extraits de plante avec l'éthanol (solvant des huiles essentielles testées, utilisé comme témoin neutre) et deux substances chimiques : le DEET (répulsif connu) et la perméthrine (insecticide qui a aussi un effet répulsif). Ils ont, de plus, analysé par chromatographie en phase gazeuse (GC) les composants actifs des huiles les plus répulsives et testé la répulsivité de certains des composants isolés. Bilan : douze des vingt extraits de plante ont provoqué des effets répulsifs significatifs, et treize ont provoqué des effets toxiques sur les aleurodes (listes dans l'article). Au final, « les huiles essentielles les plus répulsives ont été l'aframomum et la citronnelle ». Par ailleurs, « la cannelle, le géranium et la sarriette ont été répulsifs, mais à des doses plus élevées ».

L'analyse des composants a dévoilé que certains sont répulsifs et/ou toxiques, mais l'effet des huiles semble additionner celui des composants, voire bénéficier d'une synergie entre eux ou avec certains composants mineurs, « l'effet biologique d'une huile essentielle n'est pas toujours dû uniquement à l'activité du composé majeur ».

Reste qu'il est plus facile d'imprégner un filet d'un composant bien stabilisé que d'une huile essentielle dont la composition peut varier. Ainsi, « les composants les plus prometteurs (en tant que répulsifs) pour le traitement des filets anti-insectes sont le cinnamaldéhyde, le limonène, le citronellol, le citronellal et le géraniol ». Parmi eux, « le géraniol et le citronnellol seraient les composés les plus prometteurs en association avec le filet ».

Attention, les auteurs avertissent que « ce screening [qu'ils ont] réalisé en laboratoire ne fournit que des hypothèses sur les produits naturels alternatifs » (sous-entendu : à l'imprégnation par un pyréthrinoïde).

Ils suggèrent de tester au champ des filets imprégnés, voire d'utiliser des plantes compagnes productrices naturelles de ces composés... À suivre !

<p>(1)Voir les tableaux des AMM dans <i>Phytoma</i> n° 674 de mai 2014, p. 6, après <i>Phytoma</i> n° 665 de juin 2013, p. 8, eux-mêmes après <i>Phytoma</i> n° 655, juin-juillet 2012, p. 9.</p> <p>(2)Précisément en décembre 1990, dans <i>Applaud,</i> AMM n° 900160. Voir <i>Phytoma</i> n° 425, février 1991, p. 68.</p> <p>(3)Directive n° 91/414 de 1991, appliquée à partir de juillet 1993, aujourd'hui remplacée par le règlement n° 1107/2009 appliqué depuis juin 2011.</p> <p>(4) Voir <i>Phytoma</i> n° 676, août-septembre 2014, p. 6.</p> <p>(5)Voir <i>Phytoma</i> n° 672, mars 2014, p. 9.</p> <p>(6)D'autres espèces du même genre sont connues :</p> <p><i>Euseius stipulatus</i> en Méditerranée, <i>Euseius tularensis</i> utilisée aux États-Unis sur agrumes et <i>Euseius ovalis,</i> testée par Wageningen UR Glastuinbouw depuis 2003 aux Pays-Bas.</p>

1 - Les limaces et le gel

 Photo : A. Chabert

Photo : A. Chabert

La huitième communication orale de cette session ne présente pas d'outils de protection des plantes. Mais elle a à voir avec la protection intégrée.

C'est une étude très fine de la résistance au froid de la limace grise Deroceras reticulatum.

Le but est d'évaluer la tolérance selon la température et le stade des limaces, pour optimiser la prévision du risque limace (en fonction de ces paramètres, donc) dans les sites agricoles. On doit cet exposé à Elmina Mottin, André Chabert (Acta) et Maryvonne Charrier (université Rennes 1).

Cet article fait partie du dossier

Consultez les autres articles du dossier :

RESUME

CONTEXTE - Le 22 octobre 2014, la session « Méthodes de protection intégrée » de la 10e Cira comprend huit exposés oraux, qui traitent d'innovations prévues pour un futur plus ou moins proche.

INSECTICIDES - Deux insecticides inédits et d'origine naturelle ont été présentés :

– la terre de diatomées (kieselguhr), testée sur blés récoltés contre le charançon Sitophilus oryzae ;

– le spinetoram, spinosyne à large spectre testée sur vigne et vergers contre divers ravageurs.

Deux autres substances présentées sont des insecticides conventionnels revenant sur le marché :

– la buprofézine, un RCI testé sur vigne, verger et cultures légumières contre aleurodes, cicadelles et cochenilles notamment ;

– le phosmet, un organophosphoré présenté ici sur colza (méligèthes et charançon des tiges) et pomme de terre (doryphore).

AUXILIAIRE - Un auxiliaire récemment trouvé, l'acarien prédateur Euseius gallicus, a été testé contre thrips sur rosier.

FILETS - Deux exposés traitaient de filets anti-insectes en Afrique :

– un général (sur chou, tomate et haricot vert) ;

– un sur l'association filets/extraits végétaux répulsifs contre Bemisia tabaci sur tomate.

MOTS-CLES - Ravageurs, Cira (Conférence internationale sur les ravageurs en agriculture), protection intégrée, insecticides, terre de diatomées, spinetoram, buprofézine, phosmet, auxiliaires, Euseius gallicus, filets, extraits de plantes, huiles essentielles.

POUR EN SAVOIR PLUS

AUTEUR : *M. DECOIN, Phytoma.

CONTACT : m.decoin@gfa.fr

LIEN UTILE : www.afpp.net

BIBLIOGRAPHIE : voir les annales de la Cira.

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