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PLAN ECOPHYTO : ÉCHEC OU ESSAI À TRANSFORMER ?

Phytoma - n°680 - janvier 2015 - page 4

Quel est le bilan du plan Ecophyto à mi-parcours, en 2013 ? Au regard de l'utilisation des produits mesurée par l'IFT (indice de fréquence de traitement) et le Nodu (nombre de doses unités), aucune baisse n'est observée, au contraire... Alors, est-ce un échec ?

Par rapport à l'objectif médiatique de départ (« moins 50 % en 2018 »), oui... Mais si ce plan était tout de même utile, et ces cinq premières années un essai à transformer ?

Si l'objectif unique d'Ecophyto est de diminuer les IFT de 50 % d'ici 2018 sans s'occuper du reste, il est clair qu'il n'en prend pas le chemin. Les IFT ont augmenté de 5 % entre 2009 et 2013, et, surtout, de 9 % entre 2012 et 2013. C'est ce que publie le ministère de l'Agriculture dans un communiqué du 22 décembre dernier, veille de la remise du rapport du député Dominique Potier sur Ecophyto à Manuel Valls. Seules les zones non agricoles ont diminué leurs utilisations... mais seulement de 3,4 % de 2009 à 2013, dont 7,9 % entre 2012 et 2013. C'est loin des 25 % à mi-parcours que certains espéraient.

Certes, en parallèle, les tonnages ont baissé. Certes, le climat de 2013 a favorisé la prolifération des mauvaises herbes et des champignons, donc forcé à des utilisations de fongicides et d'herbicides. Un recadrage semble s'imposer.

Mais certaines actions réalisées ne vont commencer à porter leurs fruits que maintenant. C'est le cas des formations certiphyto. C'est aussi celui de la diffusion des systèmes d'exploitation économes en pesticides à partir des réseaux de fermes et d'expérimentation Dephy. Il a fallu monter ces réseaux, les suivre. Ils publient leurs premiers résultats.

En 2013, leurs membres ont baissé leurs IFT de 12 % en grandes cultures et de 11 % en vergers, malgré le climat.

Leurs systèmes d'exploitation peuvent commencer à être popularisés hors des réseaux. Le rapport Potier, présenté à la presse le 7 janvier, fait des propositions en ce sens.

Et puis n'oublions pas le « nettoyage » de la gamme phytopharmaceutique : interdiction des substances les plus nocives et arrivée de nouvelles substances à meilleur profil, y compris celles de biocontrôle. Il suffit de sortir des œillères de l'IFT et penser aux impacts des produits phytos pour trouver que c'est presque un succès...

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