ImprimerLe 8 décembre dernier, Marion Guillou et Christian Babusiaux remettaient leur rapport intitulé « La politique de sécurité sanitaire des aliments » à Stéphane Le Foll et Marion Delga, respectivement ministre chargé de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire et secrétaire d'État chargée de la Consommation auprès du ministre chargé de l'Économie.
Ce rapport plaide pour un renforcement des capacités de contrôle. En clair, réembaucher des contrôleurs de terrain et des contrôleurs de deuxième niveau (ceux qui contrôlent les autocontrôles réalisés en entreprise), et se donner les moyens des analyses des produits récoltés.
En effet, même si les toxi-infections alimentaires sont bien moins nombreuses que dans les années 1950, elles augmentent en restauration commerciale. Et les détections de contaminations alimentaires ne diminuent pas, au contraire. Ainsi, les contrôles de la DGAL ont montré un taux de 9,8 % de non-conformité des produits végétaux importés d'autres pays européens, avec notamment des contaminations microbiennes. De nouvelles contaminations microbiennes sont constatées avec la montée de certaines bactéries par rapport à d'autres (ex. : campylobacter), la prise de conscience des contaminations chimiques (certes le rapport Efsa sur les résidus de pesticides est plutôt rassurant, voir p. 4, mais ce ne sont pas les seuls contaminants chimiques), etc.
Or la montée des contrôles positifs n'est pas un effet de trompe-l'œil lié à une augmentation du nombre de contrôles. Au contraire, celui-ci diminue à cause de la baisse du nombre d'agents. Les services de contrôle (DGAL, DGCCRF) ont en effet été amputés d'une bonne part de leur personnel durant plusieurs années – même si, depuis deux ans, l'actuel ministre de l'Agriculture a stoppé l'hémorragie dans ses services et annonce même des réembauches. Le rapport plaide pour une remontée en puissance, et aussi en coordination au niveau français et avec l'Union européenne.
