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Actus

OGM PLUS DE 6 MILLIONS D'HECTARES SUPPLÉMENTAIRES

Phytoma - n°681 - février 2015 - page 6

La surface consacrée aux plantes génétiquement modifiées (PGM) dans le monde a connu une croissance de 3,6 % en 2014. Les États-Unis restent le premier pays « ogémiculteur ».

Le 28 janvier, l'Isaaa(1) publiait son rapport 2014 sur les surfaces mondiales de PGM, alias OGM, organismes génétiquement modifiés. Bilan : 181,5 millions d'hectares en 2014 après 175,2 millions en 2013, soit 6,3 millions d'hectares supplémentaires, une hausse de 3,6 %.

L'année 2013 comptait 4,9 millions d'hectares de plus que 2012, soit + 3 %. Il n'y a plus de bond à deux chiffres comme en 2012 (+10 millions d'hectares), 2011 (+12 millions), 2010 et 2009 (+14 millions chacun), mais la croissance continue.

Des surfaces et des hommes

Au fait, 181,5 millions d'hectares, qu'est-ce que cela représente ?

- environ 12 % de la surface cultivée mondiale (terres arables + cultures pérennes) qui est d'environ 1,5 milliard d'hectares ;

- entre six et sept fois la SAU (surface agricole utile) française. Cette dernière (terres arables + cultures pérennes + prairies) couvre environ 28 millions d'hectares.

Par ailleurs, le rapport estime le nombre d'agriculteurs cultivant des OGM à 18 millions, dont 14,8 millions de planteurs de cotons indiens et chinois. La suprématie démographique reste en Asie.

L'Amérique a les hectares

Mais le continent américain, du Canada à l'Argentine, abrite 158 millions d'hectares de PGM, soit 87 % de leur surface mondiale. La proportion oscillait entre 86,6 % et 86,7 % de 2011 à 2013.

Les États-Unis restent en tête. En 2014, leur surface d'OGM a augmenté de 3 millions d'hectares suite à l'extension de la sole de soja. Le Brésil suit, sa surface a augmenté de 2 millions d'hectares.

Parmi les onze pays millionnaires en hectares, l'Argentine, la Chine, l'Afrique du Sud et la Bolivie stagnent ou régressent. D'autres augmentent leurs surfaces : outre les États-Unis et le Brésil, ce sont le Canada, l'Inde, le Paraguay, le Pakistan et l'Uruguay. Au Canada, la surface d'OGM suit celle du canola (elle avait baissé en 2013 suite à une hausse de la sole de blé).

De l'Europe au Bangladesh

En légère régression par rapport à 2013, l'Europe a cultivé 143 000 ha d'OGM, dont 92 % (131 500 ha de maïs Bt (2)) en Espagne, soit... 0,08 % des OGM mondiaux. La réglementation européenne évoluant, les autorisations de cultures de PGM seront nationalisées. Gageons que la France continuera à interdire leur culture... et à en importer pour son bétail (soja) !

Enfin, un vingt-huitième pays a démarré les PGM, c'est le Bangladesh : une aubergine Bt a couvert 12 ha en 2014 chez 120 agriculteurs.

Les cultures concernées

À l'exception de l'aubergine, les espèces cultivées sont les mêmes qu'en 2013 : soja, maïs, coton, canola. 82 % du soja cultivé dans le monde est transgénique (94 % aux États-Unis), de même que 68 % du coton (96 % aux États-Unis, 95 % en Inde, 93 % en Chine). Le maïs l'est à 30 % (93 % aux États-Unis) et le canola à 25 % (95 % au Canada).

Les autres cultures transgéniques ? Comme l'an dernier, l'Isaaa cite la betterave à sucre, la luzerne, la papaye et la courge aux États-Unis, la betterave à sucre au Canada et, en Chine, le peuplier, la tomate, le poivron et la papaye résistante à un virus et cultivée sur 8 500 ha.

Tolérance à la sécheresse

Côté « événements » (caractères introduits), les PGM tolérantes à des herbicides continuent à couvrir près de 60 % des hectares, celles résistantes aux insectes moins de 15 % et celles combinant les deux types d'événements 28 % (51 millions d'hectares). Mais cela bouge quand même : la tolérance à la sécheresse se développe.

Cela n'a pas lieu en Asie (la canne à sucre tolérante à la sécheresse annoncée pour 2014 en Indonésie n'y a été plantée que sur 50 ha, récolte prévue en 2015) mais aux États-Unis. Le maïs tolérant à la sécheresse « DroughtGard » y a couvert 275 000 ha en 2014 contre 50 000 ha à son lancement en 2013. D'autres événements sont annoncés pour bientôt... Attendons.

(1) International Service for Acquisition of Agribiotech Application. (2) C'est-à-dire résistant à des ravageurs grâce à un gène de Bacillus thuringiensis.

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