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Surveillance

Gestion des bordures de champ dix-neuf années de suivi

CHRISTOPHE CODET* ET AUDREY ALIGNIER* - Phytoma - n°685 - juillet 2015 - page 39

Trois paysages contrastés d'Ille-et-Vilaine ont été l'objet d'étude des pratiques de gestion des bordures de champ depuis 1995. L'observatoire de la Zone Atelier Armorique en livre les résultats.
1. Paysage bocager du nord de l'Ille-et-Vilaine (Bretagne). Cette vue a été prise en 2005. Photo : Air papillon - 21/06/2005

1. Paysage bocager du nord de l'Ille-et-Vilaine (Bretagne). Cette vue a été prise en 2005. Photo : Air papillon - 21/06/2005

2. Pratiques d'entretien des bordures de champ. « Ragosses » (arbres émondés). Photo : C. Codet

2. Pratiques d'entretien des bordures de champ. « Ragosses » (arbres émondés). Photo : C. Codet

3. Pratiques d'entretien des bordures de champ. Effet observé du désherbage chimique sur une bordure de champ. Photo : C. Codet

3. Pratiques d'entretien des bordures de champ. Effet observé du désherbage chimique sur une bordure de champ. Photo : C. Codet

4. Pratiques d'entretien des bordures de champ. Pâturage et piétinement en l'absence de clôture.  Photo : C. Codet

4. Pratiques d'entretien des bordures de champ. Pâturage et piétinement en l'absence de clôture. Photo : C. Codet

5. Pratiques d'entretien des bordures de champ. Pâturage et piétinement en l'absence de clôture.  Photo : C. Codet

5. Pratiques d'entretien des bordures de champ. Pâturage et piétinement en l'absence de clôture. Photo : C. Codet

Les bordures de champ sont des habitats très favorables à la biodiversité et aux services qui y sont associés. En fournissant abri et ressources alimentaires, ces bordures favorisent les pollinisateurs et les auxiliaires de cultures. Elles participent à réduire l'érosion des sols et les pollutions diffuses. Certaines d'entre elles ont aussi une fonction de brise-vent.

Pourtant, de plus en plus de bordures tendent à disparaître. Qu'en est-il en Bretagne ? Comment a-t-on évolué vers la situation actuelle ? Comment ces bordures sont-elles gérées ?

Historique d'un suivi

Définition générale des bordures de champ et particularités bretonnes

La bordure de champ est l'espace non cultivé qui sépare l'espace semé d'un élément fixe de paysage (cours d'eau, bois, route, autre parcelle...) (ONCFS-Syngenta). Ces bordures ont des rôles variés : parties constitutives du foncier délimitant le parcellaire et/ou la propriété, réservoir de flore, sites de refuge et de reproduction pour la faune... Elles sont des éléments communs des paysages ruraux.

Le bocage breton a la particularité d'être un paysage de prairies et de champs cultivés entourés de bordures avec haies, talus et fossés (photo 1).

Du fait de l'intensification agricole de la seconde moitié du XXe siècle, ce paysage s'est transformé. Pour produire plus et donner accès aux engins agricoles de plus en plus imposants, il a fallu agrandir les parcelles en arasant des haies, talus et fossés, donc arracher des arbres en quantité. Les remembrements ont fait disparaître des milliers de haies en Bretagne.

Les haies : avantages et inconvénients

Les bordures rendent des services à l'agriculture. Historiquement, les haies plantées du bocage breton séparaient les pâtures des cultures et fournissaient du bois d'oeuvre, du bois de chauffage et du fourrage. Une bordure perpendiculaire au sens d'une pente contribue à ralentir l'eau, diminuer les risques d'inondation et filtrer les éléments polluants.

Si l'ombre d'une bordure arborée est appréciée par les éleveurs pour abriter les animaux, elle est plutôt mal perçue des agriculteurs-cultivateurs car elle diminue le rendement dans les premiers mètres.

Une thèse puis un observatoire

Dans les années 1990, vu les engagements nationaux et internationaux en faveur de la biodiversité, il a paru intéressant « de fournir aux aménageurs les bases scientifiques du maintien de la diversité biologique en zone agricole » (Le Coeur, 1996). Dans sa thèse, Didier Le Coeur (maître de conférences à Agrocampus Ouest) a montré que trois groupes de facteurs influençaient la biodiversité des bordures de champ :

- la structure et l'entretien de la bordure ;

- la nature de l'occupation du sol adjacente ;

- le type de paysage agricole.

Dans ce contexte, Jacques Baudry (directeur de recherche à l'Inra SAD-Paysage) a mis en place en 1995 un observatoire des bordures de champ dans le cadre de la Zone Atelier Armorique. L'observatoire a pour but de renseigner trois groupes de facteurs (structure et entretien de la bordure, occupation du sol adjacente et type de paysage) afin de les mettre en relation avec des données de biodiversité (plantes, auxiliaires de cultures) récoltées sur les bordures de champ.

Présentation du dispositif

Trois « mini-réseaux »

Nous présentons ici le dispositif de suivi et ses résultats sur les principaux changements de gestion des bordures de champ dans trois paysages bretons contrastés, dits « mini-réseaux », de 1995 à nos jours.

Le « suivi bordures » est un dispositif d'observation de l'état des bordures de champ produit par des pratiques d'entretien de ces bordures ou de gestion des parcelles contiguës. Ce dispositif est en place depuis 1995 au nord de l'Ille-et-Vilaine, dans le canton de Pleine-Fougères. Les trois mini-réseaux ont été choisis pour constituer un gradient de densité de bocage : du bocage dense (mini-réseau A) au bocage ouvert (mini-réseau C) en passant par un bocage intermédiaire (mini-réseau B).

De façon générale, le rapport prairies/cultures augmente avec la densité de bocage. L'orientation technique dominante des exploitations agricoles sur la zone est la polyculture-élevage à orientation laitière. Bien que ce ne soit pas les mêmes, le nombre d'exploitants agricoles des trois mini-réseaux est resté constant entre 1995 et 2013 (de sept à dix exploitants par mini-réseau).

Mise en oeuvre du dispositif

La méthode est construite sur l'expérience de l'observation et la connaissance des pratiques agricoles et d'entretien des bordures. Le « suivi bordures » fait appel à des outils simples : carte papier avec un identifiant pour chaque bordure et formulaire permettant la saisie in situ des observations faites.

Sur la carte est indiqué le type de couvert de chaque parcelle contiguë aux bordures et l'état de ce couvert. Ainsi, pour une prairie, la récurrence plus ou moins longue de sa présence dans le temps et la diversité d'espèces indiqueront si elle est temporaire, de longue durée ou permanente. Son état sera : « en cours de pâturage », « en fin de pâturage », « fauchée », « en croissance », etc. Pour une culture, on identifiera le type, la hauteur et l'état (en semis, en croissance, en chaume ou déchaumée, etc.)

Concernant la bordure elle-même, il s'agit de faire le constat visuel des changements d'état. Ils résultent de pratiques d'entretien. Les plus communes sont l'éparage, l'élagage et l'émondage (photo 2) de la strate ligneuse, la fauche, le broyage et le désherbage chimique de la strate herbacée (photo 3), et l'impact des animaux en l'absence de clôture (photos 4 et 5).

Les observations ont été réalisées de une à onze fois par an entre 1995 et 2003 (moyenne cinq fois par an). Depuis 2003, le suivi est régulier : quatre observations par an en mars, juin, septembre et décembre. Chaque année, 556 bordures de champ sont suivies.

Saisie des données

Les données recueillies sur les 556 bordures et les parcelles qui les jouxtent alimentent une base de données. Celle-ci représentait fin 2013 un total de 52 791 lignes sur 40 colonnes de critères suivis tels que les pratiques, états, types d'utilisation...

L'intérêt de cette base est de faciliter la saisie et le contrôle des enregistrements successifs depuis 1995, par une interface simple d'usage. Elle permet aussi une extraction des données selon des critères choisis pour l'analyse (Codet & Chevallereau 2006).

Nombre de bordures des champ

Moins le bocage était dense, plus il régresse

Les données d'occupation du sol utilisées ne sont pas des surfaces mais des nombres de bordures observées contiguës à différents types de couverts parcellaires. Seuls les couverts parcellaires les plus représentés sont considérés dans les analyses.

Entre 1995 et 2013, le nombre de bordures du mini-réseau A est resté constant alors que 7 % et 8 % des bordures dans les mini-réseaux B et C respectivement ont disparu. Cette disparition est progressive dans le mini-réseau B depuis 2002, et le mini-réseau C a vécu un « pic » de disparition entre 2004 et 2006.

Comparaison des trois réseaux

Dans le mini-réseau A, le nombre de bordures jouxtant des surfaces en herbe se maintient à un niveau élevé (Figure 1). Ce réseau se situe sur une commune non remembrée avec un cours d'eau bordé de prairies humides et des affleurements rocheux rendant les terres difficiles à cultiver. À noter le maintien des céréales à un niveau modeste (5 %) et du maïs fourrager (ensilage dominant) entre 10 % et 15 % .

Le mini-réseau B se situe à moitié sur une commune remembrée en 1992 et l'autre moitié sur une commune non remembrée. La Figure 2 révèle que la proportion de bordures contiguës aux céréales et au maïs a diminué depuis 2005 sans que celle de bordures jouxtant des surfaces en herbe ait augmenté. Ceci valide l'hypothèse de l'agrandissement des parcelles de culture par l'arasement d'interchamps.

Enfin, le mini-réseau C (Figure 3) se caractérise par une diminution des bordures contiguës aux surfaces en herbe plus accentuée que dans le mini-réseau B. De fait, un céréalier a repris plusieurs prairies naturelles pour en faire une unique parcelle de culture, supprimant ainsi plusieurs bordures. En 2005, les premières bandes enherbées apparaissent.

Évolutions des modes de gestion

Pour la strate arborée existante

Sur toute la période, l'émondage des ragosses (voir glossaire) ne concerne jamais plus de 5 % des haies du mini-réseau A et 7 % dans le mini-réseau B. Dans le mini-réseau C, elle touchait de 4 % à 1 % des bordures entre 1995 et 2002 et n'est plus observée.

Les élagages latéraux et autres coupes de branches basses, constatés tous les ans depuis 2004, touchent aujourd'hui 5 % des haies en moyenne du mini-réseau A et 2 % des mini-réseaux B et C. Les coupes en cépées restent observées ponctuellement. Les entretiens de coupelles ont disparu.

Quelle gestion de la strate herbacée ?

L'analyse qui suit porte spécifiquement sur les principales pratiques de gestion de la strate herbacée : pâturage, fauche et usage de produits chimiques.

Dans le mini-réseau A (Figure 4), les interventions diminuent de la période 1995-1996 (80 % des bordures concernées) à 2004 (15 % des bordures). Puis, après un pic d'usage d'herbicides et débroussaillants en 2005, la proportion de bordures entretenues fluctue autour de 25 %. Le pâturage domine sauf pour quatre années (1999, 2003, 2005 et dans une moindre mesure 2007) durant lesquelles le produit chimique prend le dessus. La fauche sous clôture reste faible : 5 % des bordures en moyenne.

Dans le mini-réseau B, la fauche sous clôture est anecdotique : de 0 et 4 %. Le désherbage chimique et le pâturage prédominent (Figure 5). Dans ce bocage intermédiaire, les bordures suivies jouxtent autant de prairies que de cultures. Les agriculteurs privilégiraient la simplicité d'usage et le coût modéré des désherbants et débroussaillants, ce qui expliquerait le maintien de cette pratique.

Dans le mini-réseau C, on passe de 65 % d'interventions en 1995 à moins de 5 % en 2008 et 2009 (Figure 6). Ce mini-réseau contient plus de bandes enherbées que les autres, ce qui dispense l'agriculteur d'un entretien drastique de ses bordures de champ (qui ne sont plus en contact direct avec la parcelle). En 2001, on note la disparition de la fauche sous clôture déjà faible auparavant (0 à 3 %).

Discussion

Différences liées au type de paysage initial

L'analyse du « suivi bordures » révèle des différences dans l'évolution des pratiques de gestion des bordures de champ en fonction des paysages.

En bocage dense (mini-réseau A), les surfaces en herbe perdurent et les bordures sont gérées principalement par pâturage, alternative efficace au chimique privilégiée par les agriculteurs en l'absence d'espèces végétales refusées par le bétail. Toutefois, face aux ronces et aux fougères, la méthode chimique reste privilégiée (Encadré 2).

Dans le mini-réseau C, le nombre de bordures diminue selon l'agrandissement des parcelles et une gestion des bordures surtout par désherbage chimique.

Pourquoi les interventions diminuent

Le nombre d'interventions de gestion sur les bordures de champ a baissé sur toute la période dans les mini-réseaux A et C et à un rythme fluctuant dans le mini-réseau B (intermédiaire) où le niveau d'intervention en 1995 était déjà modéré. Les faibles niveaux de 2007 et 2011 (mini-réseau A notamment) s'expliquent en partie par une météo défavorable à la croissance des végétaux de mars à juin (faible pluviométrie, site météo Pleine-Fougères consulté le 5 février 2015). Par ailleurs, le manque de temps de l'agriculteur pour l'entretien mécanique des bordures et le coût de cet entretien expliquent la baisse du nombre d'interventions (Encadré 2).

Hypothèse sur un pic

Enfin, 2005 semble une année particulière : pic de désherbage chimique sur 30 % des bordures de champ dans les mini-réseaux A et B, et dans une moindre mesure dans le mini-réseau C. Parmi les explications possibles, il faut noter l'anticipation par les agriculteurs de l'interdiction d'usage d'herbicides à moins d'un mètre d'un fossé (arrêté préfectoral du 4 avril 2005) et la mise en place des bandes enherbées séparant la haie de la parcelle cultivée (Encadré 2).

Nouvelles questions

Les évolutions observées par le « suivi bordures » soulèvent de nouvelles questions : la bordure de champ reste-t-elle l'objet central du territoire d'exploitation en paysage bocager ? Va-t-elle reconquérir sa place d'autrefois ?

Pour l'agriculteur, la haie apparaît davantage comme une variable d'ajustement de taille des parcelles, sa gestion dépend d'opportunités (Encadré 2).

Fig. 1 : Évolution de l'occupation du sol le long des bordures de champ dans le mini-réseau A

Une stabilité relative (par rapport aux deux autres mini-réseaux) sur ce secteur le plus boisé et « prairial » des trois.

Fig. 2 : Évolution de l'occupation du sol le long des bordures de champ dans le mini-réseau B

Baisse du nombre de bordures jouxtant des champs labourés (céréales, maïs) car ces parcelles ont été agrandies.

Fig. 3 : Évolution de l'occupation du sol le long des bordures de champ dans le mini-réseau C

Dans ce secteur dont le bocage était déjà très ouvert, des céréales ont remplacé des surfaces en herbe.

Fig. 4 : Évolution de la proportion de bordures de champ par type d'entretien dans le mini-réseau A

Dans ce réseau au bocage dense, l'intensité de l'entretien a baissé en 1998 pour stagner globalement depuis lors. La technique privilégiée est le pâturage.

Fig. 5 : Évolution de la proportion de bordures de champ par type d'entretien dans le mini-réseau B

L'utilisation d'herbicides est plus forte que dans le mini-réseau A, ce qui pourrait être lié à la plus grande part de parcelles de culture.

Fig. 6 : Évolution de la proportion de bordures de champ par type d'entretien dans le mini-réseau C

On note la baisse d'entretien direct de ces bordures, remplacées par des bandes enherbées gérées en tant que telles dans ce secteur moins herbager et bocager que les deux autres.

1 - Glossaire

Broyage : opération consistant à hacher les végétaux à l'aide d'un outil à rotors ou fléaux.Broyat en général laissé sur place.

Brulis : pratique peu fréquente consistant à détruire la végétation des bordures de champs par le feu.

Coupes en cépées : touffe de rejets sortant de la souche d'un arbre qui a été coupé. Ces rejets fourniront du bois de chauffage.

Débroussaillant : produit (biocide/phytosanitaire) destiné à éliminer les broussailles.

Élagage : taille latérale pour raccourcir les branches basses.

Émondage : suppression des branches latérales d'un arbre au ras du tronc avec maintien ou non du houppier.

Entretien en coupelle : émondage avec entretien du houppier pour anticiper la chute de bois mort.

Interchamp : zone comprenant deux bordures, chacune pouvant être composée de talus, et/ou sol plat et/ou fossé.

Mélange fourrager : présence dans une parcelle de plusieurs cultures fourragères (ex. : maïs, betteraves, choux, féverole...).

Ragosse : taille en émonde caractérisée par un fût long et une tête peu marquée du fait de la répartition homogène des branches sur la surface de l'arbre (Bardel et al., 2008).

Strate arborée : strate composée de plantes ligneuses ou arbres de plus de 4 m de hauteur.

Strate arbustive : strate intermédiaire avec ligneux de type arbustes mesurant de 2 à 4 m.

Strate herbacée : strate herbeuse généralement inférieure à 1 m de hauteur.

2 - Six questions à Julien Gautier, agriculteur-éleveur du mini-réseau A

Quel est le déclencheur d'une action d'entretien de vos bordures de champ ?

La nécessité de dégager le passage sur 4 m de haut. Je diminue l'ombrage sur les cultures ; j'émonde tous les quinze ans en bord de culture mais s'il y a pâture, le délai est prolongé pour préserver l'abri des animaux.

Qu'est-ce qui détermine le choix entre gestion mécanique et gestion chimique de vos bordures, hormis les contraintes légales ?

Pour respecter la législation, l'entretien mécanique est systématique en présence de fossé.

Jouez-vous sur la position du fil de clôture pour faire pâturer la bordure de champ ?

Oui... si la haie m'appartient.

Que faites-vous contre les ronces et les fougères ?

Ces végétaux exigent plus qu'un broyage mécanique. J'utilise du Garlon sur ronces, rarement sur orties. La chaux vive sur fougères est à essayer.

Ces dix dernières années, votre disponibilité pour entretenir les bordures de champ a-t-elle évolué ?

C'est un travail secondaire. J'ai moins de temps en général mais c'est surtout une question d'opportunités. Leur entretien dépendra de l'emploi du temps et de la météo.

Le coût est également un facteur limitant : par exemple, l'usage de l'épareuse revient à 35-40 euros de l'heure. Et cela est calculé sans compter la main-d'oeuvre.

Au cours des quinze dernières années, y a-t-il eu une année charnière incitant à faire évoluer vos pratiques d'entretien des bordures de champ ?

Oui, en 2005. C'était l'année de la mise en place de l'interdiction de traitement aux abords des fossés et l'arrivée des bandes enherbées avec l'écoconditionnalité. Tout cela a contribué à rendre certains entretiens de bordures de champ moins urgents. C'est le cas en particulier en bord de culture.

Propos recueillis le 2 mai 2015.

REMERCIEMENTS

Les auteurs remercient Dominique Volland pour les données sur la gestion des bordures de champ récoltées entre 1995 et 2002 ainsi que l'ensemble des agriculteurs-éleveurs des mini-réseaux de la Zone Atelier Armorique. Les auteurs remercient également Jacques Baudry, Alexandre Joannon et Claudine Thenail pour leurs commentaires. Le « suivi bordures » est soutenu par le CNRS et l'Inra dans le cadre du programme « Zone Atelier ».

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RÉSUMÉ

CONTEXTE - Pour mieux gérer les bordures de champ de façon favorable à la fois à l'agriculture et à la biodiversité, il est bon de connaître la façon dont leur gestion a évolué. Un observatoire pluriannuel de la gestion de ces bordures a été mené depuis 1995 en Bretagne.

ÉTUDE - Le suivi a été réalisé sur trois secteurs, dits « mini-réseaux », situés dans le nord de l'Ille-et-Vilaine et présentant au départ des bocages de types différents (par la densité de haies notamment). Plusieurs fois par an, 556 bordures de champ ont été observées.

RÉSULTATS - Ce suivi a montré :

- des différences d'évolution dans les réseaux, le nombre de bordures de champ diminuant dans les bocages les moins denses au départ (communes remembrées) ;

- une baisse globale de l'intensité/fréquence des opérations d'entretien, avec des différences de pratiques entre réseaux.

MOTS-CLÉS - Bordure de champ, haies, biodiversité, observatoire, pratiques d'entretien, opérations mécaniques, désherbage chimique, pâturage, Bretagne.

POUR EN SAVOIR PLUS

AUTEURS : *C. CODET ET *A. ALIGNIER, Inra, UR 0980 SAD-Paysage, 65, rue de Saint-Brieuc CS 84215 35042 Rennes Cedex.

CONTACTS : christophe.codet@rennes.inra.fr, audrey.alignier@rennes.inra.fr

LIEN UTILE :

https://osur.univ-rennes1.fr/za-armorique/index.php

BIBLIOGRAPHIE : - Bardel P., Maillard J.-L., Pichard G. (2008), L'arbre et la haie, mémoire et avenir du bocage, Presses universitaires de Rennes, 192 p.

- Codet C., Chevallereau M. (2006), Suivi des observations des effets de pratiques agricoles de gestion des bordures de champs. Cahier des techniques de l'Inra, numéro spécial année 2006 : Méthodes et outils pour l'observation et l'évaluation des milieux forestiers, prairiaux et aquatiques.

- Le Coeur D. (1996), La végétation des éléments linéaires non cultivés des paysages agricoles : identification à plusieurs échelles spatiales, des facteurs de la richesse et de la composition floristiques des peuplements. UFR Sciences de la vie, université de Rennes 1, thèse de doctorat, 245 p.

- ONCFS-Syngenta. Brochure « Gestion des bords de champs cultivés. Agriculture, environnement et faune sauvage ».

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