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DOSSIER - Bonnes pratiques en ZNA

Journée nématode du pin : une mine d'informations utiles

FRANCE CASSIGNOL* ET MARIANNE DECOIN** - Phytoma - n°687 - octobre 2015 - page 16

Le 22 de ce mois d'octobre, lors d'une journée d'informations techniques et scientifiques, Bordeaux rassemble les meilleurs spécialistes de la protection du pin contre ce redoutable nématode.
Adulte de Monochamus sp. Ces beaux longicornes dont au moins une espèce (M. galloprovincialis) est présente en France, quoique rare, sont, hélas, des vecteurs potentiels du nématode B. xylophilus. Photo : I. Van Halder - Inra - Photo vignette haut de page : Pixabay

Adulte de Monochamus sp. Ces beaux longicornes dont au moins une espèce (M. galloprovincialis) est présente en France, quoique rare, sont, hélas, des vecteurs potentiels du nématode B. xylophilus. Photo : I. Van Halder - Inra - Photo vignette haut de page : Pixabay

Déjà présent en Espagne et au Portugal, le nématode du pin est un ravageur invasif en Europe.

S'il arrivait en France, il ferait peser un grave risque économique et environnemental sur la forêt des Landes et plus généralement la filière forestière française.

Le programme de la « Journée d'information techniques et scientifiques sur le nématode du pin » fait le tour de ce qu'il faut savoir à son sujet.

Informations scientifiques

À propos du ravageur proprement dit

La première partie de la matinée est consacrée à la connaissance du nématode lui-même et de ses vecteurs, les coléoptères longicornes du genre Monochamus (photo ci-contre) dont certaines espèces sont présentes en France. Quatre chercheurs français se succéderont à la tribune.

Philippe Castagnone, de l'institut Sophia Agrobiotech, expliquera la biologie de ce nématode, dont le nom scientifique est Bursaphelenchus xylophilus. Il évoquera ses graves dégâts et les moyens de le reconnaître et le déterminer.

Sur l'insecte vecteur

Géraldine Roux-Morabio, de l'Inra d'Orléans, évoquera les insectes vecteurs. Là aussi, il s'agira de biologie, de reconnaissance et de détermination.

Encore à propos des vecteurs, Hervé Jacquet, de l'Inra UMR Biogeco, parlera des performances de vol des vecteurs avec leur capacité de dispersion (de leurs populations et du nématode, s'il est présent) et aussi de l'efficacité des méthodes de piégeage.

Toujours à propos des vecteurs, Christelle Robinet, de l'Inra d'Orléans, fera découvrir, citons le programme, la « modélisation spatio-temporelle de la dispersion des insectes vecteurs et du nématode du pin - facteurs déterminants ».

Expériences outre-Pyrénées

Éradication en Espagne

Place à l'expérience de nos voisins ibériques et leurs bonnes pratiques dont nous pourrons nous inspirer en cas d'arrivée du ravageur en France.

D'abord, Gerardo Sanchez Peña, de la direction générale du milieu naturel et de la politique forestière d'Espagne, racontera la gestion curative des foyers espagnols de nématode du pin dans une perspective d'éradication : logistique de mise en oeuvre, coûts et résultats obtenus.

Gestion au Portugal

C'est une logique différente qui sera exposée ici. En effet, le ravageur a été détecté trop tardivement par rapport à son introduction, et il est désormais trop bien installé au Portugal pour espérer l'en éradiquer. Aussi le titre de la communication est « Situation des infestations et nouvelles stratégies de gestion du nématode du pin développées au Portugal. Méthodes préventives mises en place pour réduire l'extension des infestations dans les zones saines ».

Détecter, identifier, lutter

Les outils pour savoir

Corinne Sarniguet, de l'Anses (unité de nématologie), précisera les procédures et précautions à prendre, du prélèvement de l'échantillon à l'analyse de routine, pour réaliser des diagnostics fiables sur la présence ou non du nématode.

Géraldine Antoine, de la même unité de l'Anses, fera l'inventaire des outils de détection précoce du nématode utilisables en forêt comme dans « les bois qui circulent ».

Traiter les bois : l'expérience portugaise

Quels risques font courir les bois récoltés et leurs produits dérivés ? Peut-on les traiter pour assurer leur qualité et éviter la propagation du nématode dans de nouvelles zones ? Le Portugais Luis Bonifacio, de l'Iniav (Institut national de recherche agraire et vétérinaire), répondra à ces questions. Il analysera la survie du nématode et de ses vecteurs dans les bois commercialisés et fera l'inventaire et l'analyse critique des méthodes de traitement envisageables.

Pour ceux qui souhaiteraient découvrir un avant-goût partiel de sa communication, l'article p. 18 à 21, dont Luis Bonifacio est un des signataires, évoque des tests réalisés sur l'une de ces méthodes de traitement.

La France se prépare

Surveillance en Aquitaine

L'après-midi sera consacré à la situation en France, pays encore indemne du nématode à notre connaissance, et aux mesures prévisionnelles pour bloquer toute introduction possible par des bonnes pratiques préventives.

Tout cela sera exposé par des représentants des coorganisateurs de la journée (voir encadré ci-dessus).

Place à l'Aquitaine d'abord, région qui contient la plus grande forêt de pins française.

La DSF (direction de la santé des forêts) régionale présentera son dispositif de surveillance du nématode.

La parole aux professionnels aquitains

Éric Dumontet, du Sysso (Syndicat des sylviculteurs du Sud-Ouest) dévoilera ce que sont la Caisse Phyto Forêt et la détection des taches de mortalités dans la forêt des Landes de Gascogne.

Stéphane Viéban, d'Alliance Forêts Bois, montrera comment les forestiers aquitains sont « unis et mobilisés dans la lutte contre le nématode ».

À l'échelle nationale

Avant la séquence de questions-débat avec la salle puis la synthèse-conclusion de la journée, un représentant de la DGAL (Direction générale de l'alimentation) du MAAF (ministère français de l'Agriculture, de l'Agroalimentaire et de la Forêt), aura la tâche de présenter le plan d'urgence contre le nématode du pin.

Qui peut participer ?

Cette journée est destinée aux professionnels de la filière bois, aux propriétaires forestiers, sans oublier les gestionnaires d'espaces verts pinicoles, mais aussi aux enseignants, aux chercheurs, à la presse et aux pouvoirs publics.

Attention, elle aura lieu dans l'amphithéâtre de Bordeaux Sciences Agro (à Gradignan, en Gironde, tout près de Bordeaux), or le nombre de places y est limité. À l'heure où nous mettons sous presse, il semble qu'il en resterait encore quelques-unes...

Un colloque, cinq partenaires organisateurs

Consciente de la gravité de la menace que fait peser le nématode du pin sur les forêts et espaces verts arborés français, l'Association française de protection des plantes a initié cet événement afin d'amplifier l'alerte et de diffuser largement les précautions à prendre.

Outre l'AFPP, les acteurs de cette rencontre sont :

- le MAAF, ministère en charge de la Forêt ;

- la DGAL (dir. gén. de l'Alimentation) du MAAF (NDLR : le service de santé des forêts fait partie de la Sous-direction de la protection des végétaux de cette direction) ;

- le Sysso (Syndicat des sylviculteurs du Sud-Ouest) ;

- Alliance Forêts Bois.

RÉSUMÉ

CONTEXTE - Le nématode du pin est un ravageur invasif installé au Portugal et introduit en Espagne. Il menace de ce fait la forêt française et en premier lieu le massif forestier landais. Un point sur la situation et les pratiques à conseiller pour prévenir son introduction, son installation et ses dégâts s'imposait.

JOURNÉE - Une journée a donc été organisée par l'AFPP avec différents partenaires. Elle a lieu à Gradignan, près de Bordeaux (Aquitaine), le 22 octobre 2015.

Elle comprendra des apports sur :

- les connaissances acquises sur le nématode et son vecteur ;

- les expériences de l'Espagne (bonnes pratiques d'éradication) et du Portugal (bonnes pratiques de gestion face au ravageur installé dans certaines zones) ;

- les outils de détection et d'identification, avec les bonnes pratiques (ex. : d'échantillonnage) pour en tirer le meilleur parti ;

- les outils de protection (notamment de traitement du bois) potentiellement utilisables ;

- la situation en France avec le dispositif de surveillance mis en place, la mobilisation des professionnels aquitains et le plan d'urgence élaboré préventivement.

MOTS-CLÉS - Bonnes pratiques en zones non agricoles, forêt, pin Pinus sp., ravageur invasif, nématode du pin Bursaphelenchus xylophilus, vecteur Monochamus sp., prévention, surveillance, diagnostic, gestion, traitement du bois, AFPP (Association française de protection des plantes).

POUR EN SAVOIR PLUS

AUTEURS : *F. CASSIGNOL, AFPP.

**M. DECOIN, Phytoma.

CONTACT : afpp@afpp.net

LIEN UTILE : www.afpp.net

RENSEIGNEMENTS PRATIQUES ET INSCRIPTION : afpp@afpp.net

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