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Mike Finney, directeur commercial biocontrôle et gazons BASF Europe, Moyen-Orient et Afrique, basé à Littlehampton, présente une formulation de nématodes emballée avant étiquetage. Photo : M. Decoin
La plus grande « fabrique » mondiale de nématodes utiles, c'est ce que vient de devenir l'usine de Littlehampton. Le site, situé dans le sud du Royaume-Uni, précisément le West Sussex, tout près de la Manche, appartenait à Becker Underwood, spécialiste dans la fabrication de produits vivants : nématodes utiles et inoculants bactériens pour semences. Comme d'autres sociétés liées au biocontrôle, elle a été achetée par un agrochimiste, BASF en l'occurrence.
Ce dernier avait annoncé vouloir développer le site... et a tenu parole. Il a doublé les capacités de production d'inoculants et de nématodes. Manifestement, il ne s'agit pas de green-washing (présentation « verte » d'activités qui ne le sont pas, ou annonce d'activité « verte » qui reste anecdotique) comme certaines autres entreprises peuvent en réaliser, mais de développement réel - même, si bien sûr, BASF en a profité pour « faire de la com ».
Le 1er octobre s'est déroulée l'inauguration de l'extension du site : incubateurs flambant neufs utilisables pour les nématodes comme les inoculants, équipements de filtrage - les nématodes se filtrent à un moment donné - contrôle de qualité continu : densité des nématodes mais aussi leur vitalité.
En effet, ces petits vers sont commercialisés sous leur forme de conservation mais doivent pouvoir reprendre rapidement leur activité dès qu'on les applique. Le site est capable de produire en routine six espèces différentes de nématodes. Selon l'espèce, les produits proposés sont soit entomopathogènes soit molluscicides. Actuellement, ils s'utilisent surtout en maraîchage en particulier contre des insectes du sol et bien sûr les limaces, et sur le marché « non agricole » (palmiers d'ornement, etc.).
Leur usage se développe, notamment en Europe, pour deux raisons principales.
D'une part, étant des macro-organismes, les nématodes sont des auxiliaires qui échappent à la réglementation sur les produits phyto : pas d'exigence d'AMM, pas de délai de rentrée en espace vert et en agriculture, etc.
D'autre part, même s'il s'agit de bonnes vieilles espèces naturelles existant depuis des millénaires, des progrès sont faits sur la connaissance de leur biologie, la façon de les fabriquer (les élever, en fait), les conditionner, les utiliser... Cela les rend de plus en plus performants.
