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Actus - Réglementation

NON-APPROBATIONS GRANDE ABSINTHE, BARDANE COMMUNE, TANAISIE

Phytoma - n°689 - décembre 2015 - page 5

RÈGLEMENTS NOS 2015/2046 DU 16 NOVEMBRE 2015, 2015/2082 ET 2015/2083 DU 18 NOVEMBRE, AUX JOUE LES 17 ET 19 NOVEMBRE

Leurs noms officiels, Artemisia absinthium, Arctium lappa et Tanacetum vulgare, désignent l'absinthe, alias grande absinthe ou armoise amère, la bardane commune, alias grande bardane et la tanaisie, alias herbe aux vers.

Elles avaient été proposées à l'approbation européenne en tant que substances de base. En effet, elles sont principalement utilisées pour des usages autres que phyto mais ont par ailleurs des effets phytosanitaires. L'Union européenne a refusé ces approbations, comme elle l'avait fait en juillet(1) pour l'armoise commune Artemisia vulgaris.

Fée verte

Le motif de refus pour la grande absinthe est que les espèces du genre Artemisia en général « ne peuvent pas être utilisées comme denrées alimentaires sans restriction », certains de leurs composants (thuyone, absinthine et acide férulique) étant « sources de préoccupations spécifiques ». Il est vrai que « l'absinthe », boisson contenant cette absinthe très prisée au XIXe siècle, est réputée n'être pas sans danger(2)... Qualifiée de « fée verte » mais un brin sorcière, elle a été interdite en 1915.

Son usage a été réautorisé en 1988 mais sous réserve d'un taux de thuyone limité. Ainsi, alors que le saccharose, alias le sucre, utilisé par les buveurs d'absinthe pour agrémenter leur boisson, a été autorisé comme substance de base, la substantifique moelle de la fée verte semble problématique...

Parties aériennes

Quant à la grande bardane, ses racines sont comestibles mais seules les parties aériennes étaient candidates à l'approbation. Elles ne « remplissent pas tous les critères caractérisant une denrée alimentaire ».

Selon le règlement, elle contient des substances posant des « problèmes spécifiques » : artigénine, acide chlorogénique et acide caféique.

Hallucinogène

Enfin, la tanaisie « ne remplit pas les critères caractérisant une denrée alimentaire ». Ses composés problématiques sont « le camphre, la thuyone et le 1,8-cinéole ». Cette plante, réputée vermifuge entre autres usages médicinaux, utilisée à petite dose dans des liqueurs, voire des bières, est à forte dose toxique et hallucinogène.

Il est possible de redemander l'approbation de ces trois substances à l'avenir mais avec de nouvelles informations.

(1) Voir Phytoma n° 686 d'août-septembre dernier, p. 5. (2) « Salut, verte liqueur, Némésis de l'orgie ! [...] Salut, soeur de la Mort ! Apportez de l'absinthe. [...] ta force est plus funeste Que la foudre, le feu, la mitraille, la peste [...] » A. de Musset.

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