Retour

imprimer l'article Imprimer

Recherche

Bioagresseurs en « cultures spé » à Bordeaux Sciences Agro

BRUNO DE LA ROCQUE* - Phytoma - n°691 - février 2016 - page 33

Échos de la journée intitulée « Gestion des parasites émergents en cultures spécialisées » organisée en Aquitaine, le 26 novembre dernier.
1. De l'amphi aux TP, une journée qui fut aussi studieuse que professionnelle. Photo : B. de La Roque

1. De l'amphi aux TP, une journée qui fut aussi studieuse que professionnelle. Photo : B. de La Roque

2. Les travaux pratiques (atelier punaises et hémiptères) ont permis de découvrir l'aspect caché de plusieurs bioagresseurs émergents. Utile pour les futurs diagnostics.  Photo : B. de La Roque

2. Les travaux pratiques (atelier punaises et hémiptères) ont permis de découvrir l'aspect caché de plusieurs bioagresseurs émergents. Utile pour les futurs diagnostics. Photo : B. de La Roque

3. Sept ateliers spécialisés se sont déroulés simultanément (ci-dessus celui sur les cochenilles).  Photo : B. de La Roque

3. Sept ateliers spécialisés se sont déroulés simultanément (ci-dessus celui sur les cochenilles). Photo : B. de La Roque

4. Celui sur les punaises a, bien entendu, beaucoup traité de la punaise diabolique. Photo : J. Wildonger/USDA/ARS

4. Celui sur les punaises a, bien entendu, beaucoup traité de la punaise diabolique. Photo : J. Wildonger/USDA/ARS

Des parasites au sens large du terme - le mot exact étant plutôt « bioagresseurs » car beaucoup sont des ravageurs et non des parasites au sens scientifique du mot - ont été l'objet d'informations et échanges le 26 novembre dernier, à l'école d'ingénieur Bordeaux Sciences Agro.

Une organisation sans faille

Chambres régionales et partenaires

Même cantonnée aux cultures spécialisées, la gestion de ces « parasites émergents » est un vaste thème d'échanges et présentations par et pour les différents acteurs des filières concernées, mais aussi les organismes et services en charge, à l'international comme en France, de la réglementation phytosanitaire.

C'est la chambre régionale d'agriculture d'Aquitaine qui a organisé cette journée, avec ses homologues de Limousin, Poitou-Charentes et Midi-Pyrénées, sous l'égide de l'Onema(1), d'Écophyto et du BSV(2) et le patronage du ministère de l'Agriculture, de l'Agroalimentaire et de la Forêt.

De la séance plénière aux travaux pratiques

Une matinée dense s'est déroulée en séance plénière en amphithéâtre, et l'après-midi a été consacré à sept ateliers de présentations, travaux pratiques et échanges sur les thèmes des cochenilles, punaises, mouches des fruits, mouches et psylles en cultures légumières, virus et leurs vecteurs, bactéries et leurs vecteurs, et enfin chenilles.

L'organisation, au timing rigoureux, a permis à chaque participant de repartir avec un dossier comportant la copie des diapos présentées par chaque intervenant et un lot de deux douzaines de fiches couleurs « Parasite émergent » comportant cartographie de distribution de l'organisme nuisible, réglementation afférente, liste des plantes-hôtes, photos des symptômes et dégâts (y compris confusions possibles), épidémiologie et méthodes de lutte.

Ce que nous avons appris en séance plénière

Découvrir ou redécouvrir l'OEPP

Patrick Vasseur, viticulteur girondin responsable d'Écophyto à la chambre régionale, a ouvert la longue séance du matin, avant de céder la parole à Anne-Sophie Roy, de l'OEPP(3).

Celle-ci, avant d'entrer dans le vif du sujet, a rappelé que cette organisation réunit cinquante pays membres du continent européen et des rives de la Méditerranée, et couvre tout le champ de la protection des plantes conformément à la convention internationale pour la protection des végétaux adoptée par la FAO(4) en 1951, entrée en vigueur en 1952 et révisée en 1997. Ses correspondants institutionnels sont les services ou organisations de protection des végétaux des États, généralement départements ministériels.

Concernant les risques phytosanitaires, l'OEPP veille et alerte les pays membres et participe à l'analyse des risques, puis les États ont la responsabilité de la gestion de ces risques sous l'impulsion (directives) et le contrôle de l'Union européenne.

Anne-Sophie Roy a rappelé qu'il n'y a pas de définition officielle internationale des parasites émergents. Ils peuvent être des organismes nuisibles dont l'incidence augmente rapidement ou dont l'extension spatiale s'accroît rapidement, ou des espèces apparaissant pour la première fois sur le territoire de l'un des pays membres.

Pourquoi ces émergences ?

Les causes des émergences sont à rechercher essentiellement dans l'intensification des échanges commerciaux ainsi que dans les modifications du climat et celles des pratiques culturales. À quoi s'ajoutent les progrès accomplis en matière de détection et d'identification. Ce dernier point lui donna l'occasion de mentionner la nécessité dans les pays concernés de disposer de laboratoires fiables et d'experts mobilisables.

Bertrand Bourgoin, de la DGAL(5), a ajouté à ce tableau l'élargissement de la gamme d'hôtes, l'exemple de Xylella fastidiosa venant tout de suite à l'esprit. Sans oublier les liens qui existent entre les micro-organismes pathogènes et la prolifération ou les déplacements des insectes vecteurs.

Il a mis l'accent sur les conséquences de l'évolution des stratégies de protection des plantes et des pratiques phytosanitaires : la PFI(6), la confusion sexuelle, ou encore la quasi-disparition des produits phytosanitaires à large spectre.

Comment profiter des apports

Nombreux sujets et fiches en ligne

Les intervenants ont été nombreux tant sur la réglementation que sur les problématiques propres à certaines plantes-hôtes et, surtout, à certaines espèces parasites, telle que la « punaise diabolique » (photo 4) présentée par Phytoma en octobre 2014.

Intervenants nombreux, sujets nombreux, information dense... de quoi rendre une compte rendu indigeste. Mais les organisateurs ont très bien fait les choses. Ils ont non seulement documenté abondamment les participants mais ont facilité le travail de votre serviteur car tout, je dis bien tout est disponible et téléchargeable à l'adresse reproduite en « Lien utile » ci-dessous.

Ce lien permet évidemment d'accéder aux fiches comme aux thèmes des ateliers de l'après-midi.

L'intérêt des « TP »

Ce que les participants auront eu en supplément par rapport à vous, lectrices et lecteurs, ce sont les TP. Très utile pour mémoriser les apports et apprendre à identifier les bioagresseurs !

La journée a été conclue par François Hervieu, chef du service de l'alimentation à la DRAAF(7) d'Aquitaine, qui a remercié les organisateurs et intervenants, s'est félicité de l'affluence pour cette rencontre studieuse, avant d'insister sur l'importance de la prise en charge des questions de santé végétale et des difficultés rencontrées dans leur gestion.

(1) Office national de l'eau et des milieux aquatiques. (2) Bulletin de santé des végétaux. (3) Organisation européenne et méditerranéenne de protection des plantes (EPPO pour l'acronyme anglais). (4) Food and Agriculture Organization (Nations unies). (5) Direction générale de l'alimentation au ministère de l'agriculture. (6) Production fruitière intégrée, plus généralement ici la production intégrée en cultures spécialisées. (7) Direction régionale de l'agriculture, de l'alimentation et de la forêt.

REMERCIEMENTS

REMERCIEMENTS à Lætitia Seguinot, cheville ouvrière du colloque, souriante et ferme maîtresse du temps, et accessoirement documentaliste d'une grande disponibilité.

Cet article fait partie du dossier

Consultez les autres articles du dossier :

RÉSUMÉ

CONTEXTE - La journée « Gestion des parasites émergents en cultures spécialisées », organisée à Bordeaux par la chambre régionale d'agriculture d'Aquitaine, a été l'occasion de rassembler les acteurs des filières concernées.

ÉTAT DES LIEUX - Les bioagresseurs évoqués lors de cet événement sont d'une part des parasites au sens strict tels que virus et bactéries avec leurs vecteurs, d'autre part des ravageurs tels que les chenilles, mais aussi les cochenilles, punaises et mouches sur fruits ainsi que les mouches et psylles en cultures légumières. Les fiches techniques diffusées à cette occasion sont disponibles sur internet.

La journée a permis de présenter l'OEPP avec ses activités, la réglementation en vigueur et les raisons générales expliquant la multiplication des émergences de nouveaux bioagresseurs.

MOTS-CLÉS - Parasites émergents, bioagresseurs, cultures spécialisées, OEPP (Organisation européenne et méditerranéenne de protection des plantes).

POUR EN SAVOIR PLUS

AUTEUR : *B. DE LA ROCQUE, comité de rédaction de Phytoma.

CONTACT : bruno.de-la-rocque@wanadoo.fr

LIEN UTILE : www.aquitainagri.fr/agronomie-et-environnement/ecophyto/journees-techniques-ecophyto.html

BIBLIOGRAPHIE : tout est disponible via le lien utile.

L'essentiel de l'offre

Voir aussi :